Test : 80 DAYS sur Nintendo Switch
Genre : Aventure, Stratégie
Langues : Anglais
Développé par inkle
Édité par inkle
Sortie France : 01/10/2019
Prix : 11,29€ sur l’eShop
Taille : 187,70Mo
Joueurs : 1
Age minimum : 3 ans
Tout le monde ou presque connaît, ne serait ce que de nom, le célèbre roman de Jules Vernes “Le tour du monde en quatre-vingt jours”. Ce dernier met en scène l’histoire de Phileas Fogg et son valet Jean Passepartout, qui pour gagner un pari vont tenter de parcourir le globe en moins de trois mois.
Vous l’aurez compris, 80 DAYS reprend donc le scénario du livre, auquel s’ajoute une dimension steampunk; sous forme de jeu à choix, lauréat du prix d’excellence de la Narration pendant l’édition 2015 de l’Independent Games Festival. Vous incarnerez ainsi Passepartout, le serviteur de Fogg, et vous aurez tout au long de votre voyage le soin de vous occuper de votre maître et de planifier son périple.
Un roman formidable !
Contrairement à sa version romanesque, le titre vous laisse ici prendre les décisions concernant les destinations et moyens de transport grâce auxquels vous atteindrez votre ultime objectif. On ressent en jouant la sensation de liberté que procure le soft; et ce notamment dans les passages de lecture ou vous serez régulièrement sollicités, rendant au passage le tout plus léger.
Le jeu vous poussera alors à rester alerte; vous seul déciderez du parcours à emprunter, des lieux que vous visiterez, ou encore de vos relations avec votre maître.
80 DAYS est globalement un visual novel, et présente donc un certain nombre de caractéristiques du genre. On lui trouve cependant une certaine originalité dans le fait que Passepartout étant fréquemment seul, vous devrez souvent faire des choix “internes” selon ses pensées.
Vous déciderez donc à sa place de ses activités; que ce soit visiter la ville, chercher un petit boulot, ou encore s’occuper de Fogg. Chacun de ces choix aura des répercussions in-game, pouvant ainsi améliorer vos relations avec votre employeur ou augmenter vos fonds. Ces derniers auront d’ailleurs une importance non négligeable; voyager n’est pas gratuit, et en fonction du moyen de transport que vous choisirez le tarif atteindra des paliers élevés.
En plus de ses racines de Visual Novel, 80 DAYS propose tout un aspect gestion. Santé, argent et surtout temps seront à surveiller étroitement, et il faudra être vigilant pour ne pas vous retrouver démuni.
Vous avez dit gestion ?
Cet aspect gestion se ressent également dans le management de vos bagages. En effet, la place dont vous disposez ne sera pas à proprement dite “limitée”, dans la mesure où vous pourrez à tout moment payer en jeu quelques livres pour une valise supplémentaire; cependant votre charge ne sera pas adaptée aux moyens de transport les plus modestes, et vous aurez parfois à faire des sacrifices.
Ajoutez à cela la notion d’export d’objets, que vous pouvez acquérir à bas prix et stocker dans vos bagages dans le but de les revendre dans des cités car ils auront une plus grande valeur marchande; vous obtenez un système de gestion d’équipement qui vous obligera à vous creuser les méninges et ajoutera beaucoup à votre aventure.
Concernant l’immersion, le titre est rempli de petits détails charmants, notamment pendant les phases de transport. Vous pourrez en effet choisir entre lire les journaux pour patienter, prendre soin de votre gouverneur ou même discuter avec le chauffeur; de quoi en apprendre un peu plus sur les alentours et vos possibles destinations.
Côté graphismes, 80 DAYS réussit avec brio le pari de rendre agréable la contemplation d’une adaptation de roman. Bien que malheureusement absents des phases de lecture, les visuels du jeu sont très élégants; en noir et blanc pour les transports et monochromes pour les artwork des villes.
Les protagonistes, personnages principaux ou rencontres, ont également droit à des graphismes, de même que les produits disponibles à l’achat. Mais le plus impressionnant de cet aspect du jeu reste le gigantesque globe modélisé en 3D et en permanence à l’arrière plan. On peut d’ailleurs être surpris que par un simple appui sur les bords de l’écran en mode portable (car oui, 80 DAYS prend en charge le tactile), toutes les boîtes de dialogue disparaissent pour laisser place au vaste monde théâtre de votre fabuleux périple, sur fond de musique riche.
Et la bande-son ?
Parlons justement de la bande-son. Le soft porte une attention particulière aux bruitages; des rails du train au bruit du pas des chevaux en passant par l’animation citadine, encore une fois le jeu fait tout pour fournir une immersion totale. Le tout s’accompagne d’un thème principal entraînant et grandiose, à l’image de l’ambiance globale du titre.
Avec 150 villes à explorer, vous imaginez bien que le titre est loin d’être avare en contenu; du moins sur le long terme. Si finir une partie n’est pas particulièrement long, c’est dans sa diversité que le jeu est bon. Sur une base générée procéduralement, le chemin que vous déciderez d’emprunter sera aussi un facteur qui jouera dans le choix de l’histoire que vous vivrez.
Notez également que plusieurs fins sont disponibles, à vous de voir si vous serez prêts à retenter l’aventure pour toutes les découvrir.
Primé à de nombreuses reprises, on se rend vite compte en jouant de la valeur de 80 DAYS. Bien que totalement en anglais, ce qui peut en rebuter certains, le titre possède bon nombre des avantages; et vous fait ressentir à quel point le monde est grand et beau. Cette adaptation vidéo-ludique d’un des plus grands romans d’aventure du XIXe siècle nous montre une fois de plus qu’au même titre que la littérature ou le cinéma; le jeu-vidéo est bien un art à part entière.
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