Test : Archlion Saga sur Nintendo Switch

ARCHLION SAGA

Genre : AVENTURE, RPG, SIMULATION, STRATÉGIE
Langues : Anglais, Japonais, Chinois
Développé et édité par Kemco
Sortie France : 18/07/2019
Prix : 4,99€ sur l’eShop
Taille : 206,57 Mo
Joueurs : 1 Joueur
Age minimum : 12 ans

Site Web Officiel

Kotobuki Engineering & Manufacturing Co. Ltd (ou KEMCO), partenaire de Big N depuis la NES revient aujourd’hui sur Nintendo Switch avec Archlion Saga. Initialement développé sur plateforme mobile, le titre s’invite en ce mois de juillet sur nos hybrides. L’idée du jeu ? Offrir aux joueurs n’ayant pas le temps de se lancer dans de grandes aventures chronophages un RPG de poche. Une histoire courte, à la portée de tous et ne demandant pas d’effort particulier.

Comme tout bon jeu d’aventure, il démarre d’une façon totalement inédite : le héros, un jeune garçon, se réveille. Frappé d’insomnie, il demande à sa mère de lui raconter la légende de l’Archlion et du Serpent. Tous les 1000 ans, le Serpent, engeance de la Lune se réveille en faisant tomber la Grande Nuit sur le monde. L’Archlion, fils du Soleil, est invoqué par le Roi Archlion, afin de livrer une bataille sans pitié contre les ténèbres et ramener la lumière sur le pays. Neuf ans plus tard, à l’orée du combat de la prophétie, vous découvrez que vous êtes l’élu du Lion Solaire et qu’il ne tient qu’à vous d’arrêter le terrible Serpent. Vos pérégrinations vous mèneront à la rencontre de compagnons qui vous aideront dans votre quête. Découpé en cinq chapitres, le jeu enchaîne tristement les clichés du genre, à tel point qu’avec chaque première phrase, on peut deviner tout le dialogue suivant et l’issue du chapitre en question. Seule la phase final offre au jeu une écriture intéressante.

Le gameplay est très simple. Vous avancez, ouvrez des coffres et discutez avec les PNJ et enchaînez les combats, suivant le principe bien connu de “je fais deux mètres et rencontre un ennemi aléatoire”. Les combats justement s’enchaînent sans grande fantaisie.

 

Chaque membre de votre équipe (au nombre de 4 en tout) a un équipement composé d’une arme, d’un habit et d’attaques spéciales, trois pour chaque personnage. Vous avez alors le choix d’attaquer, de défendre ou bien, suivant certaines conditions, de lancer une capacité spéciale aux effets variés. Plutôt facile à prendre en main, la pléthore d’outils fournie ne sert hélas quasiment jamais tant les affrontements sont faciles et relèvent souvent d’un one-shot de votre part. Cependant, cet arsenal trouvera un intérêt contre les combats de boss, offrant un challenge légèrement supérieur; légèrement seulement, car la seule grosse différence provient du nombre de PV qui quadruple, augmentant ainsi la durée du combat mais le rendant aussi plus laborieux.

Le jeu, rappelons-nous, a pour objectif d’être un petit passe-temps de poche, aussi, tout est fait pour vous guider. Le level design très dirigiste consiste le plus souvent en une série de couloirs, les dialogues vous disent expressément quoi faire, un résumé de votre aventure vous donne également des indices sur la direction à prendre, et si encore vous arrivez à être perdu : Un mode assisté vous met en plus des flèches à l’écran, si vraiment vous n’avez pas envie de réfléchir plus que ça. Si le public visé est principalement celui qui s’embête dans les transports ou qui n’a pas le temps; il est assez triste de penser que c’est uniquement en lui mâchant entièrement le travail qu’il restera accroché.

Les graphismes sont, eux aussi, assez paresseux. Une 2D assez fade aux animations vraiment trop simples. Certes on ne demande pas un Octopath Traveller, ni même un Chrono Trigger mais là, nous avons des graphismes dignes d’une NES. C’est assez dommage niveau immersion. D’autant plus que, si les PNJ et les environnements sont simplistes au possible, les monstres une fois en combat sont détaillés et témoignent d’un style assez sympathique, quel dommage d’avoir un si grand écart.

Le bestiaire est très diffus mais le design des monstres que vous affrontez est néanmoins intéressant. Si les humains n’ont pas de visage (ce qui n’a aucune justification dans le jeu), les bêtes, les dragons, les zombies etc. ont des sprites colorés et agréables, ce qui pallie avec la rigidité des animations de combat, qui elles, se résument à des effets visuels et le total de dégâts.

Côté bande-son là aussi, rien de bien marquant. Une musique d’accompagnement pour les extérieurs, une pour les combats, mais aucun thème ne reste vraiment en mémoire. Le sound design, spartiate lui aussi, vous ramènera à vos plus belles années NES. Bref, une direction artistique un peu trop simple qui dessert malheureusement une histoire déjà très banale.

Le jeu étant volontairement “de poche”, le contenu n’est pas faramineux. Allant droit à l’essentiel, chaque chapitre se finit assez rapidement. Comptez 1h30 pour le jeu entier, 2h00 si vous souhaitez farmer l’XP afin de monter suffisamment le niveau de vos personnages, obtenir tous les coffres etc.

Alors oui, c’est peu, mais le jeu tient sa promesse d’une aventure ne vous prenant pas la tête. On y joue nonchalamment sans y penser. Ce qui n’apporte rien de neuf au genre, mais a le mérite de vous occuper les mains.

Sorti d’Archlion Saga, je suis mitigé. D’un côté l’amateur de RPG en tous genres que je suis est resté sur sa faim, de l’autre, et bien le jeu n’a jamais promis autre chose qu’une petite aventure de poche, simple et rapide. Pour 5 euros, on a un jeu bien fini, sans bug, dont le chapitre final offre une fin étonnamment bonne. Alors certes, ça ne révolutionne pas le monde du jeu vidéo, et si on le regarde d’un point de vue occidental, le soft a le gros défauts de beaucoup de jeux japonais : celui de vous prendre par la main (ici, à l’excès). Mais il faut je pense, pour lui rendre honneur, le voir plutôt comme une petite histoire interactive avec quelques composantes RPG. Sous ce prisme là, le jeu trouve son sens. Destiné aux joueurs très occasionnels cherchant autre chose qu’un Candy Crush à faire entre deux trajets, Archlion Saga n’est pas plus que ce qu’il prétend être mais pas moins non plus.

À vos manettes !

Test réalisé par Pupitilop sur une version offerte par l’éditeur
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