Test : Atelier Ayesha : The Alchemist of Dusk DX sur Nintendo Switch

Test : Atelier Ayesha : The Alchemist of Dusk DX sur Nintendo Switch

Genre : RPG
Langues : Anglais, Japonais Sous-titres : Anglais
Développé par GUST
Édité par KOEI TECMO
Sortie France : 14/01/2020
Prix : 39,99€ sur l’eShop, existe en boite en version deluxe trilogie pack ici
Taille : 4817,00 MB
Joueurs : 1 joueur
Age minimum : 16 ans

Site Web Officiel

Deux mois après la sortie du tout nouveau Atelier Ryza : Ever Darkness & the Secret Hideout, le studio nippon Gust fait un retour dans le passé en remasterisant la trilogie des Atelier Dusk sur Switch. Parmi eux figure Atelier Ayesha : The Alchemist of Dusk. D’abord sorti sur PlayStation 3 en 2012 puis sur Vita et PS4, il fait enfin son entrée dans la famille Nintendo.

 

À la poursuite de Nio

Le joueur incarne Ayesha Altugle, une apothicaire mignonne mais plutôt naïve, meurtrie par la disparition mystérieuse de sa sœur Nio. Suite à l’apparition furtive de l’esprit de cette dernière, elle rencontre un étrange alchimiste du nom de Keithgriff Hazeldine qui lui annonce qu’elle a un moyen de la sauver en perçant certains secrets. Elle entreprend alors un voyage de trois ans dans l’espoir de la retrouver.

Au cours de son périple, la jeune fille fera la rencontre de différents personnages étroitement liés à sa quête. Entre amis de longue date et nouveaux camarades, chacun de ces potentiels acolytes ont leur propre talent et histoire. Mais avant tout, nous avons la liberté totale de choisir qui rejoindra ou non Ayesha dans son aventure. C’est donc avec ce groupe – dit « Party » – que l’on avance dans le jeu. Cependant, il ne pourra pas dépasser plus de trois membres.

Notre apothicaire fera face à des situations aussi fascinantes que loufoques que notre héroïne sera tentée de retranscrire en mémoires dans son journal de route. Plus précisément, les interactions avec la « Party » ou avec des villageois lambdas offrent à Ayesha des « Memory Points » lui permettant d’écrire ses souvenirs dans ce fameux journal et d’enrichir le storytelling du jeu.

 

Un scénario en zigzag

En revanche, l’immersion du joueur est quelque peu bafouée par de nombreuses quêtes qui ne semblent rien apporter à la trame scénaristique. Entre deux points clés, on peut aussi bien nous demander de synthétiser 40 objets que de fouiller une zone de fond en comble. Certaines quêtes liées à des personnages clés du jeu s’avèrent toutes aussi frivoles et nous avons tendance à nous lasser de ces discussions quelques peu absurdes. Certes, cela fait écho au voyage d’Ayesha qui repose sur un sentiment de liberté et d’évasion, mais l’absence de suite logique à l’histoire laisse un peu perplexe. Toutefois, on apprécie la volonté de Gust d’apporter une tonalité amusante et divertissante au récit.

Une question de jours

Dans Atelier Ayesha, la gestion du temps est primordiale et fait l’originalité du jeu.

Depuis la carte, notre apothicaire peut se déplacer d’un lieu à un autre mais cela requiert plus ou moins de jours selon la distance entre ces deux points. En arrivant dans une nouvelle zone, le joueur fait face à une étendue peuplée de monstres et fournie en ingrédients à synthétiser. En outre, c’est ici que deux systèmes fondamentaux sont mis en place : le « Gathering » et le « Fight ».

 

Dans mon panier

En s’approchant d’étincelles lumineuses, la « Party » récolte un certain nombre d’objets de plus ou moins bonne qualité. C’est le « Gathering ». Celui-ci prend un certain temps et plus on récolte, plus les jours passent.

Le système est plutôt clair, l’écran affiche les objets récoltés par les membres du groupe mais on a aussi à disposition une jauge qui indique le temps qui passe. Tous les ingrédients sont rangés dans un panier à slots limités, puis une fois toute la zone explorée il sera possible de les ranger dans un stock sans restriction de place. Mais attention, ce dernier n’est accessible qu’en ville à partir du menu. Il faudra donc réfléchir aux items dont on a réellement besoin.

 

Le temps est mon ennemi

Lorsque l’on explore une zone, il arrive souvent de tomber nez à nez avec une créature. Même si une seule bête entre en contact avec le joueur, ce sont plusieurs monstres que l’on devra anéantir en combat. C’est pourquoi il est nécessaire de constituer une « Party » solide pour venir à bout d’adversaires en supériorité numérique.

Le système de combat est plutôt atypique, il allie à la fois tour par tour et temps limité. D’autant plus que les possibilités sont nombreuses. Chaque personnage peut attaquer normalement et se déplacer sur le champ de bataille. Les protagonistes sont aussi dotés de MP (Magical Points) qui permettent à tous les alliés d’utiliser des « Skills » à effets variables. Ayesha ne peut pas se servir de compétences mais elle peut utiliser des objets qui permettent de soigner un allié ou encore d’attaquer plusieurs ennemis.  Enfin, si on est confronté à un adversaire trop coriace, on a le choix de s’enfuir. Ainsi, le joueur a une multitude d’options pour mettre au tapis ses opposants. Mais son véritable ennemi reste le temps. Plus on s’attarde, plus les monstres prendront le dessus en attaquant à la place du joueur.

On sent certainement une intention des développeurs d’apporter un plus gros challenge. Il est aussi important de faire preuve de réflexion pour vaincre les adversaires plus coriaces en mettant en place un positionnement stratégique. Les créatures rencontrées varient très peu, et en avançant dans le jeu, les affrontements tournent de plus en plus court.

 

Abracadabra !

L’une des mécaniques principales du jeu est sans aucun doute la synthèse d’objets.

À l’aide de son chaudron, Ayesha peut laisser parler ses talents d’apothicaire qui se révèlent, en fait, être ceux d’une alchimiste. Lors des phases de synthèses, le joueur a accès à un panel d’objets à effets variables qu’il peut crafter. Néanmoins, ils demandent eux aussi un certain nombre de jours. Le système est plutôt bien pensé et utile puisqu’en combinant les ingrédients nécessaires à la constitution de l’objet voulu, on obtient plusieurs échantillons. Les objets créés par le joueur ont chacun leur effet et une certaine qualité. Selon ses besoins, on pourra fabriquer des items destinés aux combats, soins, équipements… Mais plus on ajoutera d’ingrédients, plus on obtiendra d’échantillons et plus la synthèse prendra du temps.

A noter que les phases de synthèses sont un peu floues. Le titre propose un lot de statistiques dont on a complètement oublié la signification depuis le tutoriel. Même si l’idée de Gust était de simplifier le système de synthèse pour les novices, nous avons finalement l’impression de combiner des ingrédients au hasard et que ça fonctionne toujours.

Au début du jeu, le joueur n’a aucune maîtrise sur la synthèse, si ce n’est le choix des ingrédients qu’il jette dans un chaudron. Cependant plus on pratique, plus on gagne des niveaux d’alchimie. Nous pouvons alors fabriquer de nouveaux objets et débloquer de nouveaux talents – dits « skills » – qui laissent plus de liberté au joueur, comme choisir l’ordre dans lequel on intègre les ingrédients.

 

La poésie à l’honneur

Le character design est signé Hidari, un illustrateur japonais connu pour son travail sur des light novel et des jeux à succès. Personnellement, je l’ai connu avec Fire Emblem Echoes sur 3DS et Fire Emblem Heroes sur mobile. Alors le découvrir sur la trilogie des Atelier Dusk a été pour moi un pur bonheur.

La cinématique d’introduction est incroyablement réalisée, mêlant un univers de douceur et de poésie en miroir avec le personnage d’Ayesha. En ce qui concerne les cinématiques in-game, elles ont été délaissées pour des illustrations qui font très bien le travail et sont plaisantes à regarder. Quant aux graphismes généraux du jeu, on sent une 3D d’époque mais qui entre encore dans l’ère du temps.

Par ailleurs, la bande-son, elle, est tout en rondeur. De la rêverie à la gaieté, les pièces sont de qualité et offrent au joueur une expérience plaisante et cohérente avec l’univers innocent du jeu.

Un JRPG riche

Finalement, on pourra compter près d’une quarantaine d’heures de jeu comme pour la plupart des JRPG classiques. Le contenu est riche et pertinent. Ce sont des quêtes à foison qui attendent le joueur, en plus de la présence d’un post-game. Mais en plus, des fins alternatives existent selon les actions réalisées au cours de la partie. Il sera donc intéressant de recommencer l’aventure afin de tenter de nouvelles choses.

Bien qu’il s’agisse d’une épopée scénaristique, l’exploration n’en est pas moins délaissée. On continue tout de même à renforcer ses liens amicaux et à interagir avec le village pour effectuer quelques livraisons. Il sera également possible de prendre part à des concours d’objets organisés par des personnages clés et visiter leur stand lors d’un marché mensuel. Ou bien, on pourra s’amuser à finir le jeu à 100% en obtenant tous les objets.

Il y a aussi mon aspect préféré : le fameux “Dressing Room” qui permet de changer la tenue d’Ayesha et de sa “Party”. Plus précisément, différents costumes pour tous les personnages sont obtenables en débloquant un ensemble de sous-quêtes. On pourra alors laisser complètement parler sa créativité et son sens du style, ce qui ravira sans aucun doute les adeptes de la personnalisation.

Sept ans après sa première parution, Atelier Ayesha : the Alchemist of Dusk DX sait encore une fois surprendre. Innocent et simple, le jeu séduit d’autant plus par sa direction artistique et le charisme de certains personnages. Les voix japonaises, cette fois-ci présentes dans le jeu, y apportent également un attrait conséquent.

Mais voilà, cet univers un peu niais peu déplaire à certains. Le storytelling est malheureusement assez mal réalisé malgré le potentiel évident du jeu. En ce qui concerne les innovations en termes de gameplay, elles restent superflues. Autrement dit, le challenge est maigre et il faudra jouer en mode « Hard » pour se satisfaire un peu plus.

Malgré tout, on retiendra une aventure avant tout amusante et agréable qui saura satisfaire les fans de JRPG pas trop violents.


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