Test : Back in 1995 sur Nintendo Switch

BACK IN 1995

Genre : Aventure, Jeu de tir, Action
Langues : Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Japonais, Coréen, Russe, Chinois
Développé par Throw the warped code out
Édité par Ratalaika Games
Sortie France : 24/05/2019
Prix : 9,99€ sur l’eShop
Taille : 91,23 Mo
Joueurs : 1
Age minimum : 12 ans

Site Web Officiel

Back in 1995 raconte l’histoire d’un homme qui tente de comprendre qui il est et ce qu’il se passe autour de lui. En effet, des êtres interdimensionnels ont ravagés la ville où il vit et il se sent comme appelé par une tour au loin, qui trône lugubrement dans une atmosphère sombre et inquiétante… En incarnant cet homme, Kent, vous allez donc devoir vous rendre à cette mystérieuse tour, et en chemin vous rencontrerez quelques personnes et vous vivrez des événements étranges dans lesquels vous allez vous évanouir et vous réveiller on ne sait trop où… Qu’est ce qui peut bien se passer à la fin ? Vous allez trouver des notes dispersées un peu partout qui vont éclaircir les choses au fur et à mesure jusqu’à ce que la fin révèle toute la vérité.

En définitive, est-ce là une histoire intéressante ? Et bien je dirai qu’elle fait de son mieux, mais qu’elle manque de profondeur dans la création de ses personnages, ce qui dilue malheureusement un peu l’angoisse que l’on devrait pouvoir ressentir devant un survival horror, et le titre passe légèrement à côté de ce qu’il tente entreprendre. Qu’à cela ne tienne, tournons nous maintenant vers le gameplay pour voir si les choses vont s’arranger !

Je commencerai directement par parler des inspirations de Back in 1995, car elles sont claires et donnent une bonne référence pour catégoriser le jeu et son gameplay. Sans équivoque, le titre s’inspire des légendes que sont Alone in the Dark, Silent Hill et Resident Evil, c’est un survival horror qui se revendique des années 90, ce qui signifie des contrôles plutôt raides et une caméra fixe. De ce côté là, le jeu est un bel hommage à ses inspirations, et l’exploration des lieux décrépits tout en évitant les monstres qui prolifèrent rappelleront des souvenirs aux nostalgiques des jeux d’horreur sur PS1. Bien qu’on puisse trouver des armes, le jeu n’est pas tellement orienté action, il va plutôt s’agir de trouver son chemin vers la sortie en sécurité tout en trouvant des indices sur l’histoire et des clés pour déverrouiller des accès bloqués. On est ici sur la base commune à tous les survival horrors, mais malheureusement Back in 1995 n’arrive pas à trouver un axe lui permettant de sortir du lot. Les environnements sont ainsi trop petits pour réellement pouvoir se perdre, les énigmes sont peu nombreuses et le titre n’est pas assez excitant pour nous empêcher de nous ennuyer, aller de note en note n’aide en effet pas vraiment à capter notre attention. Les combats amènent cependant un peu de vie dans un style à la Resident Evil, au début du jeu on nous confie une clé à molette pour pouvoir nous défendre face aux différents ennemis du jeu, puis on pourra mettre la main sur un pistolet et enfin un fusil à pompe. Il n’y a qu’environ cinq types d’ennemis différents, et la plupart des gros combats se passent à la fin, alors que les ennemis plus petits qui trainent dans les couloirs peuvent être facilement évités malgré votre vitesse d’escargot et la manière de se déplacer qui est relativement peu intuitive lorsque l’on est habitué aux jeux modernes, il faut ainsi bloquer une direction avec le joystick, puis avancer en poussant celui-ci, et si l’on veut changer de trajectoire il est nécessaire de faire faire un tour sur lui-même au personnage pour verrouiller une nouvelle direction.

Il n’y a pas grand chose d’autres à ajouter ici, comme dans tout survival horror des médicaments sont dispersés sur la map pour récupérer un peu de santé, et la sauvegarde ne peut se faire qu’à certains points bien précis, si vous mourrez, vous retournerez donc au dernier point de sauvegarde, ce qui peut être frustrant, mais les checkpoints ne sont pas si éloignés les uns des autres.

En termes d’audio, Back in 1995 compile des sons servant encore une fois à imiter les classiques dont il s’inspire, les musiques sont lugubres et viennent interrompre les longs silences de mort à certains moments précis, elles sont bien réalisées et semblent authentiques de l’époque, on dirait presque des musiques MIDI. Les effets sonores laissent quelque peu à désirer cependant, particulièrement quand les musiques sont absentes et que l’on peut entendre seulement les pas répétitifs du personnages. Le titre est doublé, et le voice acting est brillamment mauvais, tout comme ce qu’on pourrait attendre d’un jeu d’horreur des années 90, je suis à 90% convaincu que cette médiocrité est intentionnelle et cela est très convaincant.

En ce qui concerne les graphismes, soyons honnêtes, même les développeurs de jeux dans un style rétro n’osent pas se servir des canons de l’ère PS1. Pourquoi donc ? Tout simplement parce qu’il est clair que c’est moche, fade et vraiment peu attrayant, l’industrie du jeu vidéo faisait alors ses premiers pas dans la technologie 3D à l’époque, et force est de reconnaître que c’est probablement les années qui ont le plus mal vieillies dans l’histoire du jeu vidéo. Cela dit, des gens d’un certain âge, moi y compris, peuvent tout de même y trouver leur compte en termes de nostalgie, Vaccine avait également pris ce parti audacieux au niveau de ses graphismes, peut-être voyons nous là l’avènement d’une nouvelle ère du retro gaming, qui sait ? Back in 1995 ressemble effectivement bien à un jeu de 1995, si l’on branchait notre Switch à une vieille TV cathodique, tout le monde n’y verrait que du feu. Les textures bavent et se tordent dans tous les sens, c’est horrible et délicieux à la fois, et cela ressemble beaucoup à Silent Hill en ce que les environnements sont des objets physiques présents et non des décors pré-enregistrés comme dans Resident Evil. Comme vous avez pu le voir sur les images, il y a un filtre cathodique qui vient se mettre par dessus le jeu en affichant des barres horizontales et des bugs de couleur, il est appliqué par défaut, mais il est fort heureusement possible de le désactiver, parce qu’il devient vite insupportable, cependant on peut aussi choisir de le rendre encore plus fort pour les quelques fous d’entre vous (mais on n’y voit clairement comme à travers une pelle, sachez le). Le jeu tourne bien, rien à redir de ce côté là, autant en mode TV qu’en portable, et cela est assez peu surprenant quand on voit la taille du titre, moins de 95 Mo, ne vous inquiétez donc pas pour la mémoire de votre console ou de votre carte SD.

Back in 1995 est un jeu court, très très court, on peut le finir complètement en 1h30 sans n’avoir rien à faire d’autre après avoir terminé les crédits, si vous cherchez un jeu pour vous engager un bon moment, passez votre chemin. Je sais que j’ai été assez peu flatteur jusqu’ici, mais le concept est si engageant et au final l’offre est si mince que c’en est décevant. Ce n’est pas un mauvais jeu, il est juste médiocre.

Les intentions sont bonnes, l’atmosphère et le style voulus sont convaincants, c’est un jeu fait avec le cœur, mais cela ne fait pas tout malheureusement, le titre se revendique de 1995 mais n’arrive pas à la cheville des classiques de cette ère glorieuse.

Dans l’ensemble, je suis triste de dire que Back in 1995 n’est pas un bon jeu. Son point fort est sa direction artistique, elle est très réussie, mais on ne peut s’empêcher d’en vouloir plus, le titre se boucle beaucoup trop vite et le challenge n’est pas du tout au rendez-vous, il s’agit là plus d’un prototype que d’un vrai jeu abouti. Si vous êtes avide de nostalgie alors vous y trouverez peut être quelque chose, mais comparé à ses inspirations, le gameplay, le scénario et le contenu sont péniblement absents. Les intentions sont bonnes, cela ne fait aucun doute, mais si vous cherchez un bon jeu survival horror dans un style rétro qui saura vous tenir en haleine, ce n’est pas ici que vous le trouverez.

Test réalisé par Natingle42 sur une version offerte par l’éditeur
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