Test : Battle Princess Madelyn sur Nintendo Switch

Battle Princess Madelyn

Genre : Aventure, Action, Plateformes, Arcade
Langues : Anglais
Développé par Causal Bit Games
Édité par Causal Bit Games
Sortie France : 07/01/2019
Prix : 14,99€ sur l’eShop
Taille : 1678,77 Mo
Joueurs : 1
Age minimum : 3

Site Web Officiel

Malade, au lit dans son pyjama, Madelyn O’Lonergan est occupée à faire monter son personnage de niveaux sur sa tablette lorsque son grand-père fait irruption dans sa chambre. Le pauvre ne comprend pas bien de quoi parle sa petite-fille, mais il lui propose de laisser son écran et de lui lire une histoire à la place. Pas très enjouée à l’idée d’écouter une énième histoire, la jeune fille lui demande plutôt de la regarder jouer à la place. Son « Grampy », comme elle l’appelle affectueusement, insiste pourtant, persuadé que sa chère Maddi aimera tout particulièrement le conte qu’il s’apprête à lui raconter, celui d’une courageuse princesse pas comme les autres nommée Madelyn. Piquée dans sa curiosité et ravie de savoir qu’une héroïne porte son nom, la fillette décide d’écouter les étranges aventures de celle qui, révèle son grand-père, est l’une des plus grands chevaliers du royaume, si ce n’est la meilleure ! Une princesse qui devient un chevalier, mais comment cela est-il possible ? La demoiselle s’interroge et, finalement, s’impatiente à l’idée de connaître le fin mot de l’histoire…

Il était une fois, dans un royaume paisible, une jeune princesse combative qui défendait les siens en rejoignant les troupes de son père. Malheureusement, les forces du mal finirent par frapper le château et Madelyn perdit nombre de ses proches, dont notamment Fritz, son fidèle chien. Protégée par son Grampy, la jeune femme se met en quête de vengeance, accompagnée par l’esprit-fantôme de son compagnon tombé au combat. Saurez-vous l’accompagner dans sa quête en incarnant cette princesse-guerrière atypique et triompher des monstres ainsi que des zombies qui déferlent inlassablement sur elle ?

Battle Princess Madelyn puise de manière totalement assumée les mécaniques de son gameplay de Super Ghouls’N Ghosts, le célèbre jeu de Capcom. Tout comme Arthur, Madelyn est un chevalier qui doit se défaire d’une armée de zombie et de boss gigantesques. De la même façon que lui, elle démarre en sous-vêtement (sa robe de chambre) et peut gagner des pièces d’armure pour augmenter sa défense qui, lorsqu’elle se fait toucher par un ennemi, tombe en morceaux. Similairement, elle peut collecter un arsenal d’armes variées. Il s’agit donc d’un simple copier-coller ? Eh bien, non ! En effet, là ou les développeurs ont voulu se démarquer, c’est en proposant non seulement un mode Arcade, mais également un mode Aventure qui ont des différences. Dans les deux cas, le monde est le même, mais le level design change légèrement, certains boss ne sont pas identiques, et le gameplay s’y adapte. Enfin, sachez que votre vie est accompagnée d’une jauge d’aura (celle de Fritz) qui peut vous faire revenir à la vie tant qu’il en reste. Celle-ci se recharge en tuant des ennemis. Sachant qu’ils pop régulièrement, cela gomme certains défauts sur lesquels nous reviendrons plus en détail un peu plus bas.

En ce qui concerne le mode Aventure, il est intéressant puisqu’on joue à un Metroidvania, il faut donc explorer le royaume ainsi que ses contrées et parfois retourner sur des zones bloquées afin de mettre la main sur divers objets ou pouvoirs tels que le double saut. Ce parti-pris évite une très grande linéarité. Mais est-ce une réussite ? Côté touches, on retrouve les basiques : sauter (B), attaquer (Y + haut/bas/côté), parler/lire/agir (haut). Vous pouvez changer d’arme au fur et à mesure que vous en collectez (L) et consulter l’inventaire afin de voir les divers objets ramassés au fil de votre partie (-). L’opus propose deux éléments assez sympathiques. Le premier, c’est que vous pouvez prier/rendre hommage aux statues et esprit (bas), ce qui pourra débloquer bonus, objets, argent ou armes. Le deuxième, c’est que Fritz, votre fidèle chien, peut apprendre des attaques et vous venir en aide (R). Afin de vous orienter, diverses icônes (supplémentaires) apparaissent depuis une mise à jour : un smiley indique un PNJ à qui parler ; un point d’exclamation signale une action à réaliser en échange de quoi le PNJ vous remettra quelque chose ; la mention « HINT » propose des conseils (cependant peut-être un peu trop intrusifs ?) pour faciliter votre aventure et mieux comprendre certains éléments de gameplay. Le problème, c’est que cette mise à jour fait suite à des plaintes de joueurs qui se retrouvaient souvent bloqués dans le jeu.

En effet, le problème de Battle Princess Madelyn en ce qui concerne son mode Aventure, c’est un certain manque de modernisme sur certaines mécaniques, dont une très importante, à savoir que l’on dispose ainsi de quasiment aucune indication : ni de carte pour savoir où l’on se situe ou quels objets nous avons débloqué sur les lieux (ce qu’on retrouve dans la saga Metroid, à titre d’exemple), ni de menu avec un rappel des objectifs ou des quêtes secondaires accomplies. Quant aux PNJ, ils donnent finalement peu d’indices, la plupart d’entre eux étant là pour les quêtes annexes (retrouver une personne ou un objet), à l’exception du forgeron qui vous permettra d’échanger vos pièces ainsi que des sortes de mini-épées/boucliers pour renforcer votre attaque et/ou votre défense. Même les portails qui sont présents pour rendre l’exploration moins fastidieuse sont finalement un point négatif, car ils sont rares et souvent placés à des points non-stratégiques, forçant parfois même le joueur à retourner complètement sur ses pas afin de pouvoir en atteindre un. Ce côté labyrinthique est très agaçant et on perd un temps fou à explorer maintes fois le même tableau pour savoir quoi faire.

Le mode Arcade, lui, est une belle réussite. Contrairement à l’Aventure, vous démarrez directement avec votre double saut (sachant que Madelyn a plus de précision qu’Arthur, ce qui est très important) et les pouvoirs de Fritz, enclenchés cette fois-ci en maintenant le bouton Y enfoncé. Votre compagnon pourra ainsi décupler son aura et se projeter vers un ennemi pour le dévorer. Attention toutefois, car cette attaque consomme la jauge d’aura. Il faudra donc l’utiliser avec modération ! Quant aux armes, vous ne pouvez plus les collecter, il faudra donc faire des choix ! Ensuite, l’aspect Metroidvania disparaît cette fois-ci pour une linéarité des plus classiques et on apprécie ainsi mieux le jeu à sa juste valeur, d’autant que l’exploration est nettement moins fastidieuse puisqu’il n’y a plus de va-et-vient constant à effectuer ou de quêtes secondaires de récolte à mener à bien avec la disparition des PNJ. Les combats de boss sont intéressants, bien que certains semblent clairement trop faciles une fois leur pattern compris et notamment en comparaison aux niveaux parfois très corsés. Enfin, sachez que contrairement au mode Aventure ou vous pouvez reprendre la partie à la plateforme la plus proche ou à un point de sauvegarde le cas échéant, vous devrez recommencer le niveau depuis le début si vous mourrez et que vous avez consommer toute votre aura.

Le point fort du jeu, c’est bien sa fidélité à ce que l’on retrouve sur des consoles telles que la SNES. L’hommage voulu est réussi sur ce point-là, car les graphismes sont colorés avec des environnements variés en ce qui concerne les mondes visités, bien que ce soient globalement des classiques du genre (le cimetière, la forêt, le monde marin…). On aurait donc également voulu un peu plus d’originalité à ce niveau-là. Le bestiaire est très varié, les détails sont nombreux dans les environnements et les jeux de lumière apportent des contrastes intéressants dans ce monde médiéval. La bande-son accompagne d’ailleurs parfaitement l’esthétique du titre. Pour ceux qui préfèrent les sonorités plus modernes, une option permet d’ajuster ce paramètre et d’opter pour la version « orchestre », c’est-à-dire remise au goût du jour avec un rendu moins chiptune. Malgré cela, aucune piste ne marque vraiment, ce qui est regrettable.

Cela étant dit, certains points peuvent diviser les joueurs. Tout d’abord, parlons de la cinématique du début du mode Aventure. En effet, celle-ci n’est pas réalisée en pixels, ce qui peut en dérouter certains, car le choix esthétique ne sera pas au goût de tout le monde. Pour la défense des développeurs, je pense qu’ils ont probablement voulu opter pour deux ambiances afin de séparer la réalité (le monde de la petite fille) de l’imaginaire (le monde du conte et donc de la princesse-guerrière), ce qui est un choix plutôt logique et une approche intéressante si l’on y réfléchit bien.

Ensuite, et non des moindres, il s’agit du level design. Ce point-là est plus contraignant, car lorsque vous avancerez au fil des niveaux, vous n’aurez pas la possibilité de bouger la caméra et donc il vous sera impossible de voir ce qui se passe plus haut/bas/loin. On tombera ainsi très vite dans un jeu punitif, à la limite du die & retry, ce qui pourra agacer ceux qui n’y sont pas habitués. Néanmoins, il faut encore une fois garder à l’esprit que les jeux de l’époque et principalement Super Ghouls’N Ghosts étaient particulièrement ardus, il n’est donc pas étonnant de se retrouver face à des mondes difficiles. En revanche, ce qu’on peut moins excuser, c’est le manque d’inspiration des niveaux et donc la répétitivité des décors qui, notamment dans le mode Aventure, finissent par agacer tant on doit constamment les faire en long, en large et en travers. De plus, le jeu manque parfois de logique dans sa conception, car là ou un élément de décor sert de plateforme, ce même élément n’est plus une plateforme à un autre endroit, de quoi perturber les joueurs.

Comme mentionné précédemment, le titre propose un mode Aventure et un mode Arcade, de quoi vous occuper de nombreuses heures, mais pas forcément pour les bonnes raisons en ce qui concerne le premier cas… Toujours est-il qu’il y a de nombreux environnements à explorer et que, malgré ses quelques défauts, on se laisse prendre au jeu qui, si l’on aime le genre (et qu’on aime souffrir, hein, soyons honnêtes !), peut se révéler finalement addictif avec le challenge relevé qu’il propose et que les plus coriaces voudront relever ! Cela étant dit, beaucoup de joueurs finiront par lâcher la manette ou, au mieux, se cantonneront au mode Arcade. Enfin, les anglophobes passeront peut-être leur chemin, car le jeu est uniquement disponible dans la langue de Shakespeare.

À vouloir être trop fidèle à une expérience de jeu rétro, Battle Princess Madelyn hérite malheureusement de défauts difficilement pardonnables malgré de bonnes idées et ne parvient donc pas à être le digne héritier de Super Ghouls’N Ghosts. Chaque touche d’originalité/réussite est accompagnée d’un aspect plus négatif : un univers coloré avec de beaux graphismes, mais un level design parfois déplorable ; des mécaniques de gameplay bien trouvées, mais un côté punitif quelque peu agaçant, notamment lors des coups reçus en plein saut ; une bande-son plutôt réussie, mais qui ne parvient cependant pas à marquer ; des niveaux variés, mais manquant d’originalité. Tout cela est vraiment dommage, car les développeurs avaient de quoi réaliser un excellent jeu inspiré d’une licence de Capcom qu’on ne présente plus, mais à trop vouloir imiter son prédécesseur, cet opus brille tant pour ses quelques trouvailles que pour ses erreurs. Comme quoi, le mieux est effectivement l’ennemi du bien, puisque c’est en voulant se démarquer à l’aide de son mode Aventure à l’aspect Metroidvania que le jeu montre ses plus mauvais côtés. Quant au mode Arcade, il aurait mérité plus de soin avec une touche de modernité en remettant certaines mécaniques au goût du jour.

Test réalisé par LYNIX WITT sur une version offerte par l’éditeur
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