Test : Castlevania Anniversary Collection sur Nintendo Switch

Castlevania Anniversary Collection

Genre : Plate-formes, Action, Aventure
Langues : Anglais, Japonais Sous-titres : Anglais, Japonais
Développé par M2
Édité par KONAMI
Sortie France : 16/05/2019
Prix : 19,99€ sur l’eShop
Taille : 623,90 Mo
Joueurs : 1
Age minimum : 7+

Site Web Officiel

KONAMI souffle cette année ses cinquante bougies. Pour fêter ce demi-siècle d’existence, les Japonais ne font pas les choses à moitié puisqu’ils nous offrent trois compilations dédiées à leurs plus gros succès. Les jeux d’arcade, d’abord, avec à l’honneur  Gradius et ses dérivés (testés précédemment ici). L’action et le run and gun avec Contra, prévu pour cet été et bien sûr, la célébrissime franchise Castlevania, disponible depuis la mi-mai sur l’eShop de la Nintendo Switch.

La collection a pour but de retracer les origines de la série vampirique. Cette dernière a contribué à définir les codes du jeu de plate-formes. De par sa difficulté, elle a poussé les joueurs dans leurs derniers retranchements en les obligeant à recommencer encore et encore les niveaux. Pour l’occasion, nous allons nous replonger dans l’univers de la famille Belmont et tenter de retrouver ces sensations. Y arriverons-nous?

Nous retrouvons l’ignoble Dracula, qui comme à son habitude, fait son retour tous les cent ans. Le clan Belmont, chasseurs de vampires de génération en génération, est toujours présent pour traverser son château afin de mettre un terme à son règne. Mais des monstres, squelettes et autres chauves-souris se pressent pour défendre leurs maîtres. Armés de fouets, haches et dagues, les personnages que nous incarnons ne connaissent pas la peur et affrontent leurs opposants en sautant sur des plate-formes.

Cet enchaînement linéaire de niveaux était représentatif de la série dès ses débuts en 1986. Avant le virage RPG opéré sur le culte Symphony of the Night (1997), un certain nombre d’épisodes a vu le jour. Nous allons nous intéresser à huit d’entre eux : Castlevania (NES), Castlevania II: Simon’s Quest (NES), Castlevania III: Dracula’s Curse (NES), Super Castlevania IV (SNES), Castlevania: The Adventure (Game Boy), Castlevania II: Belmont’s Revenge (Game Boy), Castlevania Bloodlines (Mega Drive) et Kid Dracula (NES). Étrangement, Rondo of Blood (1993) est absent de cette compilation.

Ils ont peut-être pris de l’âge, mais nous avons toujours autant de plaisir à trucider vampires et goules à l’aide de notre fouet magique. Les épisodes NES ont leur charme d’antan et les versions SNES et Mega Drive sont d’une fluidité à toute épreuve avec une jouabilité incroyable pour l’époque.

Super Castlevania IV est un classique indémodable avec son gameplay amélioré (coups de fouet dans 8 directions), Mode 7 pratique et ambiance gothique prenante. Le méconnu Bloodlines (chez nous The New Generation) n’est pas le plus beau mais a quelques atouts, comme par exemple le choix entre deux personnages dès le début du jeu.

Sur Game Boy, la prise en main n’est pas toujours facile. Les contrôles sont rigides, il n’y a pas d’armes secondaires, et le moindre choc avec un ennemi nous fait perdre un niveau de puissance. Ce ne sont pas les volets les plus marquants de l’histoire de la licence mais les amateurs de la petite console devraient être ravis.

Kid Dracula, sorti sur Famicom en 1990, est édité pour la première fois en dehors de l’archipel nippon. Il propose d’incarner le fils de Dracula dans des niveaux colorés et cartoonesques.

Il s’agit à la fois d’une parodie et d’un spin-off de Castlevania. Un choix surprenant puisque nous nous attachons à une version héroïque d’une créature que nous aurions plutôt préféré affronter.

Les graphismes sont fidèles aux versions des années 80 et 90. Aucune modification n’a été apportée, si ce n’est une amplification de la luminosité et des contrastes. On a donc les sprites de l’époque et l’ambiance dark gothique, accompagnés d’options d’affichage destinés aux amateurs de vieilleries. Flou, lignes de balayage, parasites, et même filtres verdâtres (conçus pour les jeux Game Boy) répondent à l’appel.

Comme pour la compilation Arcade Classics, un arrière-plan peut être sélectionné, et le rapport de forme se modifie (4:3 ou 16:9). L’émulation est presque parfaite. Seul Kid Dracula montre quelques faiblesses côté frame rate avec, parfois, de sacrés ralentissements.

Les musiques sont incroyables. Il y a la plupart des morceaux cultes de la série, mélangeant influences baroques et rock. La bande-son de Castlevania IV est sans aucun doute la plus marquante. Très diversifiés, les thèmes peuvent être mystérieux, oniriques, mélancoliques ou menaçants. Orgues, flûtes, pianos, harpes et percussions s’intègrent dans des pistes parfois classiques, souvent jazzy. Des pépites à ne pas manquer !

Cette compilation est un peu plus lourde que sa grande sœur (623 Mo). Les huit jeux qu’elle contient sont aussi bien réputés pour leur qualité que pour leur difficulté. Pour pallier ce problème, des slots de sauvegarde ont été intégrés pour aider les démunis face à la mort. Mais les plus courageux pourront tenter l’aventure à l’ancienne et terminer les opus d’un seul coup.

Encore une fois, KONAMI a intégré un ebook rempli d’informations supplémentaires. Intitulé Crescent of the Moon, il dévoile interviews, rapports de recherche, artworks et documents conceptuels jamais présentés au public. On se plonge avec grand plaisir dans le processus de création de la saga.

Les premières pages sont consacrées aux boites de jeux. Ceux qui n’ont jamais possédés ces huit œuvres peuvent donc admirer les détails avant de s’intéresser à des sortes de notices raccourcies. On a donc quelques éléments sur les épisodes : historique, commandes, anecdotes et conseils. Une manière très sympathique de tout (re)découvrir.

Deux personnes ont été interviewées pour l’occasion. La compositrice Michiru Yamane développe son parcours au sein de KONAMI et en dit davantage sur la création des morceaux de Castlevania. Elle évoque l’importance des mélodies dans ses thèmes et définit les sons utilisés dans les musiques de la licence.

Quelques pages sont aussi consacrées à Adi Shankar, le producteur exécutif de la série animée sur Netflix. Il nous parle du projet, exprime ses goûts en matière de jeux vidéo, révèle ses sources d’inspirations, et tente de philosopher sur l’histoire des vampires.

Les rapports de recherche apportent des détails sur l’histoire de la franchise. Il y a une chronologie ainsi que des sujets sur les Belmont, Dracula et ses sbires, les armes et les pièges. La partie consacrée aux documents d’époque est la plus fascinante. Les dessins à main levée côtoient les points marketing ainsi que les idées qui ont été retenues ou abandonnées. Les décors réalisés pour les niveaux accompagnent les portraits des personnages.

Seuls les anglophones pourront réellement apprécier l’intégralité de cet ebook. Ceux qui ne sont pas à l’aise avec la langue de Shakespeare se contenteront des images, car aucune traduction n’est envisagée pour la sortie européenne. Ces 85 pages de bonus auraient pu être mises en valeur dans une version boîte. Malheureusement, seule cette édition dématérialisée existe à ce jour.

KONAMI avait fait fort avec sa première collection dédiée aux jeux d’arcade. Il nous en met une nouvelle fois plein la vue (et les oreilles!) avec cette compilation spéciale Castlevania. Ces 8 plateformers cultes offrent une immersion totale aux fans et aux retrogamers avertis. Découvrir Kid Dracula, qui rappelons-le n’était jamais sorti du Japon, est intéressant, et la lecture de l’ebook passionnante. Le level-design, les graphismes et les musiques sont captivants. Pour le coup, un second volume ne serait pas de refus. Il ferait ainsi honneur au mal-aimé Rondo of Blood, et proposerait d’autres épisodes sortis sur Nintendo DS ou PlayStation.

Test réalisé par Mataï sur une version offerte par l’éditeur
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