Test : Chicken Assassin Reloaded sur Nintendo Switch

CHICKEN ASSASSIN RELOADED

 

Genre : Action, RPG, Arcade
Langues : Anglais – Sous-titres : Mutlilingues
Développé par OneShark
Édité par Akupara Games
Sortie France : 26/07/2018
Prix : 6,99€ sur l’eShop
Taille : 581 Mo

Site Web Officiel

Si vous êtes une personne raffolant d’aventures en tout genre, vous connaissez sans doute de nombreux récits à partager le midi devant vos collègues, en croquant de temps à autre dans votre sandwich, ou bien le soir auprès de votre famille, où un feu de cheminée crépite non loin du sofa sur lequel ces êtres chers à vos yeux se sont installés. Mais avez-vous déjà entendu l’histoire de Mean McAllister, ce grand et fier coq ? Allons, laissez moi le plaisir de vous la conter …

Évidemment, vous vous en doutez bien, avec la manière dont je vous introduis ses péripéties, il ne s’agit pas de n’importe quel coq de basse-cour, loin de là. Grand gaillard tout en muscle, Mean est craint à travers la ville pour être un redoutable combattant dans tous les fight clubs où il a pu mettre ses talents de adversaire à mains nues (et à plumes) en avant.

Par conséquent, notre gallinacé anthropomorphe s’est construit une certaine notoriété au fil de ses affrontements face aux innombrables concurrents souhaitant relever le challenge de lui clouer le bec une bonne fois pour toute.

Cependant, tout changea le jour où, en plein milieu d’un duel en règle sur le ring, il attira sur lui le doux regard de Candy, jolie femme blonde innocente aux yeux bleus, et tomba aussitôt amoureux. Malheur à lui, l’attention du Dr. Spritzel fut aussi porté vers notre héros, mais pour des raisons bien moins innocentes. En même temps, qu’attendez-vous de plus pertinent de la part du supposé fiancé de la demoiselle ?

C’est ainsi que débute une folle poursuite à travers le pays, une véritable épopée mettant en scène notre coq vengeur désireux d’emplumer chacun des sbires du docteur se trouvant sur son chemin, afin de retrouver sa bien-aimée enlevée.

Bien, mettons de côté les jeux de mots relatifs à l’espèce dont appartient notre protagoniste et concentrons-nous sur l’aspect vidéo-ludique de toute cette trame. Premier jeu développé par le studio indépendant OneShark et paru en juin 2016 sur Steam en premier lieu, Chicken Assassin Reloaded est ce mois-ci porté sur PS4 et Nintendo Switch, et  nous allons bien entendu traiter de la version conçue pour la machine hybride de la firme nippone.

Fait intéressant, l’expérience se présente comme un « martelage stratégique de boutons » en 2D avec vue de côté, autrement dit un clicker, mais avec des éléments RPG associés à une bonne couche d’action. Une combinaison intéressante sur le papier, et que l’on retrouve dans les deux phases qui s’alternent tout le long du périple, à commencer par les différents combats proposés.

Son principe ? En tant que Mean McAllister, vous devez survivre à plusieurs vagues, entre 20 et 40 selon la mission choisie, comprenant un mini-boss toutes les dix salves d’ennemis et un boss final en conclusion. Aucun déplacement n’est possible sur la scène de combat, étant donné que l’inverse ne serait pas compatible avec le genre du jeu.

Pourtant, cela ne vous empêchera pas d’affronter toutes menaces voulant s’interposer entre Mean et la vague suivante. Les ennemis, une fois en position de combat, doivent être visés avec un curseur contrôlé par le joystick L, puis combattus avec le bouton A afin de leur infliger des coups jusqu’à leur élimination.

C’est d’ailleurs ici où rentrent en compte les fameuses mécaniques RPG évoquées précédemment. Chaque personnage, joueur comme ennemi, est décrit par quatre attributs, correspondant à la santé, l’attaque, la défense et les coups critiques.

En variant ces caractéristiques, le jeu implémente donc une difficulté principalement artificielle. Je m’explique : en avançant dans l’histoire, mais aussi au sein même d’une mission, McAllister rencontrera techniquement les mêmes ennemis, mais avec des stats qui seront de plus en plus gonflées. Le bestiaire est certes visuellement très varié, cependant aucun belligérant se présentera devant vous avec une véritable capacité spéciale et unique.

Heureusement, il reste plusieurs points supplémentaires venant compléter ces mécaniques de jeu. Les ennemis arrivant plus ou moins vite sur la scène, et parce que ces sympathiques individus peuvent porter des coups à une cadence plus ou moins rapide, vous devrez décider dans quel ordre expulser les adversaires du ring. À titre d’exemple, il vaut mieux éliminer en premier les combattants agiles aux lourds dégâts afin de maximiser sa survie.

Aussi, chaque niveau possède sa particularité unique, comme une caméra plus éloignée qu’à l’accoutumée, ou des ennemis arrivant d’un seul côté. Enfin, les armes utilisées par notre coq déterminé présentent aussi des variations. Infliger des dégâts sur des belligérants se trouvant sur un même axe fait partie des quelques possibilités offertes.

À l’issue de chaque affrontement, qu’elle soit victorieuse ou non, vous ramasserez du butin ayant pour utilité de rendre Mean McAllister plus puissant : des âmes jouant le rôle de monnaie, de l’expérience, et des objets. Ces derniers sont stockés dans un inventaire et équivalent soit à des pièces d’équipement, soit à des âmes supplémentaires grâce à la revente.

Il est intéressant de noter que ces dernières ne sont pas ramassées automatiquement. Vous devez en effet utiliser le curseur pour les récupérer au sol avant qu’elles ne disparaissent.

Une fois vos trésors de guerre obtenus, McAllister aura besoin d’un repos bien mérité, et donc d’un endroit privé d’où il pourra se préparer pour sa prochaine sortie. Vous l’avez compris, il s’agit du refuge de notre héros, constituant l’autre phase du jeu et l’instant où une sauvegarde automatique est faite. C’est à partir d’ici que vous améliorez et personnalisez ce sacré téméraire, et donc accédez à un certain nombre d’options.

Via le menu Inventaire, vous pouvez ainsi revendre les objets acquis, et vous équiper d’une arme, d’une armure, d’un collier et d’une potion avec les quatre emplacements prévus, afin de booster les stats de Mean avec des valeurs brutes. Chaque équipement ne peut qu’influencer un ou deux attributs.

Autre moyen d’augmenter ses stats, la garde-robe vous propose d’habiller le protagoniste à votre goût (essentiel pour un combat) et lui donner un style, tout en apportant des bonus parfois pour les quatre attributs à la fois, ici sous forme de pourcentages. Chapeaux, habits et accessoires sont débloqués en éliminant un certain nombre de fois un ennemi précis, vous poussant ainsi à revisiter les premières missions.

En plus d’une régénération totale et immédiate de la santé en plein combat, elles offrent entre autres des boosts pour les stats, ainsi que pour les gains d’âmes et d’expérience.

D’autre part, l’accès aux compétences passives, comme les soins partiels gagnés lors d’une élimination ou encore l’assistance d’un familier, passe aussi par ce système. Cependant l’absence de compétences actives, dans l’optique de « J’attends le bon moment, j’utilise mon talent puis j’attends son rechargement pour l’invoquer à nouveau », aurait pu être un bel ajout enfin d’apporter une véritable dimension stratégique au combat, comme un bouclier temporaire.

Dernière petite alternative disponible : au lieu de vendre ses objets inutiles, vous pouvez les conserver pour mieux les négocier au marché noir si ce dernier en fait la requête, en échange d’un pourcentage de gains supplémentaires pour les âmes et l’expérience obtenues lors de la prochaine mission.

Et oui, vous avez bien lu, j’ai évoqué un marché noir particulier. Avec une ambiance se voulant assez sombre, mais sans tomber dans le glauque grâce à son humour décalé et à ses nombreuses références culturelles, l’univers proposé par les développeurs est très singulier. Pourtant cette société où se mêlent humains, animaux anthropomorphes et autres créatures, permet de présenter des niveaux aux thèmes variés avec des personnages tout aussi différents, sans soulever de problèmes de cohérence.

Les environnements, remplis de nombreux personnages et d’objets divers, semblent comme avoir été peints et ne sont donc pas avares en détails. Pourtant, le rendu des différents décors, même s’ils ne sont pas sur un même pied d’égalité, fait plaisir aux yeux et vous poussera à les parcourir afin de débusquer chacun de ces fameux easter eggs.

Je tiens particulièrement à saluer la perspective implémentée dans ces paysages. Parce que la caméra peut très légèrement se déplacer en manipulant le curseur, les différents plans se détachent avec réussite, ajoutant une véritable profondeur aux cadres.

Ajoutez à cela des effets de particules et des lumières remarquables par leur qualité. Enfin, les sprites, héritant de la même méthode de réalisation que pour les scènes, sont animés comme des marionnettes, s’accordant parfaitement avec le tableau présenté.

Au-delà des effets visuels, le jeu fait place à de belles compositions où instruments et sons synthétiques renforcent ensemble l’ambiance obscure et bien mystérieuse. De plus, les différents bruitages et les quelques lignes audios pour la narration, d’une voix grave et résonnante, contribuent parfaitement à cette atmosphère. Dommage que ces musiques soient légèrement inégales entre elles, voir totalement absentes à de rares moments, comme pour les deux dernières missions.

Avec une telle attention portée à la direction artistique, et un gameplay simple mais solide, est-ce que le titre de OneShark est digne de vous accaparer un peu de votre précieux temps ? Aspect que je n’ai pas détaillé jusqu’à présent, deux types de missions s’offrent à vous, classées selon le niveau recommandé, avec celles dites standards et relatives à la trame principale, et les ruées de boss, offrant un loot plus précieux, mais accessibles seulement toutes les cinq minutes et moyennant certains objets.

Un mode endless, un indispensable pour un tel genre, est disponible à la fin de l’aventure et vous proposera un dernier challenge bienvenu, et une belle activité pour tous ceux qui relanceront le jeu bien plus tard après l’avoir terminé. Au passage, dommage qu’aucun menu permettant de consulter toutes les statistiques liées à la partie actuelle ne soit implémenté : dégâts infligés, nombre de points de santé restaurés, et bien plus encore.

Avant de pouvoir accéder à ce mode de jeu, vous aurez le loisir de compléter les 97 succès appelés avec soin « Récits de la Basse-Cour », et aussi classés entre combats et ressources, vous donnant ainsi des objectifs tout en vous récompensant en âmes, pour acquérir toujours plus d’améliorations. Avec aussi la grosse centaine de costumes à réclamer, explorer entièrement le récit de Mean McAllister vous prendra entre 10 et 15 h, plus que satisfaisant pour son petit prix.

D’ailleurs, et il s’agit sûrement du point fort le plus important de l’expérience, vous ressentirez constamment un sentiment de puissance. Essayez à nouveau pour progresser est le mot d’ordre du jeu, puisque vous deviendrez plus fort même si vous mordez la poussière à de nombreuses reprises, avec le butin remporté à chaque essai. Vous ne serez donc jamais à proprement parler bloqués.

Et la notion d’autofarm dans tout ça ? Présente comme pour n’importe quel clicker, elle est étonnamment peu présente, ce qui bien évidemment est plaisant à constater. Deux situations sont seulement possibles : dans un premier temps, dans le refuge, McAllister peut récupérer lui-même ou à l’aide d’acolytes quelques âmes manquantes à une amélioration, mais seulement lorsque vous êtes présent sur cet écran.

Dans un second temps, avec une défense solide et un familier, il est possible de recommencer les premières missions sans toucher à la manette, pour récupérer les cosmétiques manquants associés à ces niveaux. Résultat, les développeurs ont tenu à ce que n’importe quel joueur soit vraiment impliqué dans le jeu. Le choix d’une vue de côté et rapprochée par rapport à une vue en 3D isométrique vient sans doute de cette volonté.

Il reste un tout dernier point à aborder avant de conclure ce test, la qualité du portage, aussi bien en mode salon qu’en mode portable. Grâce à la direction artistique et à la qualité des sprites, la lisibilité de l’action ou pour simplement lire un texte est bonne aussi bien sur la Switch elle-même que sur grand écran, de même pour l’interface, n’indiquant que l’essentiel.

Ah, j’oublie quelque chose : non, votre pouce délicat ne souffrira que très peu pendant de longues sessions grâce aux phases au refuge, synonyme de phase de repos. De plus, il est important de souligner qu’avec les Joy-Cons ou la manette Pro, bouger le curseur ne pose aucun souci particulier après un petit temps d’adaptation.

Pourtant, la navigation pénible avec le curseur dans les menus, en particulier pour les listes, et le manque de raccourcis alors que de nombreux boutons de la manette ne sont pas utilisés suggèrent un portage moyen de la version PC. Le jeu aurait pu aisément supporter l’utilisation d’un seul Joy-Con avec la mapping actuelle, au lieu de devoir utiliser obligatoirement les deux.

Vous vous rendrez facilement compte que la version nomade a reçu un meilleur traitement que celle docké. Sur cette dernière, certaines icônes sont étrangement floues et des textes sortent de l’écran ou des infobulles avec pour langue paramétrée le français, et ce contrairement au mode portable.

Au passage, j’ouvre une parenthèse pour mettre en lumière les très grosses erreurs de traduction présentes. Mon conseil d’ami est donc de jouer en anglais, mais cela nécessite de passer par les paramètres de la console pour changer cette option.

Dans tous les cas, les deux versions partagent les mêmes légers soucis d’optimisation. En effet, les menus et missions sont curieusement longs à charger, et quelques très courts ralentissements peuvent survenir. Le jeu étant à 60 images par seconde, les conséquences sur le gameplay sont donc minimes. En résumé, il s’agit de quelques points noirs qui, au vue de la bonne prestation du studio, peuvent être résolus avec un patch sans grande peine.

Même si entachée de quelques défauts de finition et de portage, l’expérience proposée par OneShark reste agréable et parvient à se différencier des autres clickers. L’autofarm omniprésent est ici remplacé par la volonté de vous captiver, et aucune lassitude ne fait ressentir aussi bien pour les sessions de jeu courtes que longues.

Pour la qualité de la réalisation visuelle, le gameplay n’appelant qu’à être approfondi mais restant malgré tout fun, et la durée de vie proposée pour un jeu se voulant occasionnel, Chicken Assassin Reloaded n’a aucunement besoin de justifier son petit prix, bien au contraire.

Ainsi, si vous désirez acquérir un petit jeu casual pour votre Switch, en particulier pour être joué en dehors de chez vous, incarner un cop vengeur sera une alternative sympathique.

Test réalisé par TheAmazingNatpon sur une version offerte par l’éditeur
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