Test : Cuphead sur Nintendo Switch

CUPHEAD

Genre : Jeu de tir, Action, Plateformes, Arcade
Langues : Japonais, Français, Allemand, Italien, Espagnol, Coréen, Portugais, Russe, Chinois, Anglais
Développé par StudioMDHR
Édité par StudioMDHR
Sortie France : 18/04/2019
Prix : 19,99€ sur l’eShop, version boîte disponible prochainement
Taille : 3565,16 Mo
Joueurs : 1 à 2
Age minimum : 7 ans

Site Web Officiel

Voici un jeu qu’on n’espérait pas un jour voir débarquer sur une console Nintendo, et pourtant Cuphead est bel et bien arrivé sur Nintendo Switch pour notre plus grand plaisir malsain ! L’histoire du titre est la suivante : Cuphead et Mugman sont deux frères élevés par le Sage Samovar, mais un jour, ils vont désobéir à ce dernier et partir jouer au casino du diable. En grands chanceux qu’ils sont, ils vont gagner partie après partie, à tel point que le diable en personne vient leur proposer un marché : s’ils arrivent à gagner aux dés, ils repartiront avec l’entièreté des gains du casino ! Les deux frères, beaucoup trop naïfs, se disent qu’ils ne peuvent pas perdre et acceptent le challenge. Bien évidemment, ils perdent directement et doivent donner leur âme au Malin. À force de demander miséricorde, les deux enfants obtiennent un nouveau marché : s’ils arrivent à récupérer tous les pactes d’âmes des mauvais payeurs avant minuit le jour suivant, alors peut-être pourront-ils s’en sortir dans de meilleures conditions… Cuphead et Mugman vont alors parcourir les îles Aquarelles aidés de super pouvoirs confiés par le Sage Samovar pour accomplir leur quête et regagner leur liberté.

Le décor est maintenant posé, et même si l’histoire va passer au second plan au cours du jeu, elle reste bien construite et donne un background plutôt sympathique.

Dès les premières secondes du jeu, un tutoriel plus que parfait nous est proposé, nous permettant d’apprendre et de retenir chacune des actions très facilement et de façon ludique. Tout est clair, simple et précis et en moins d’une minute on est prêt à démarrer l’aventure. Cuphead est un jeu principalement axé sur le combat de boss, même si des niveaux appelés “Run & Gun” de type plus plateformer ont été ajoutés après les premiers retours des testeurs pour ajouter un peu de profondeur et de changement de gameplay, une sage décision semble-t-il, car combattre boss après boss peut s’avérer rébarbatif.

Que les combats de boss soient votre truc ou non, chacun va vous proposer un challenge différent et il vous faudra mémoriser leur pattern d’attaque pour en venir à bout, combiné à une bonne dose de patience, de calme et de réflexes pour ne pas casser votre rythme (et peut être casser votre console pour ceux qui ne sont pas maîtres de leurs émotions). La plupart des boss sont de vrais sacs à PV, mais cela ne rend pas le jeu moins bon, il faut juste apprendre à maîtriser toutes ses mécaniques le plus savamment possible pour les battre plus rapidement.

Jouer en mode portable sur la Switch est un vrai bonheur, et j’ai personnellement eu l’impression que j’arrivais plus facilement à me concentrer dans cette configuration là, en se sentant plus proche de l’écran, le jeu semble avoir été forgé pour ça. Que l’on choisisse de jouer Cuphead ou Mugman, les contrôles sont très fluides et aisés, que ce soit pour tirer, sauter ou parer les attaques adverses, il n’y a aucun lag à déplorer dans ce portage. Lorsque l’on pare certaines attaques ennemies, une jauge qui se remplit normalement au fur et à mesure se complète plus rapidement, et elle permet de réaliser une super attaque une fois pleine qui va faire beaucoup de dégâts. En trouvant des pièces dans les niveaux Run & Gun, il est possible d’acheter des améliorations ou de nouvelles armes qui peuvent apporter un style de jeu différent, par exemple en tirant plus loin ou plus près, plus lentement ou plus rapidement, etc.

Comme deux personnages sont disponibles, on peut jouer en coop, mais il faut que chaque joueur soit à peu près du même niveau au risque que la partie dégénère très vite en combat de MMA dans l’octogone réel. Le seul petit bémol à déplorer est que lorsque notre personnage tire une super attaque, il n’est pas invincible et peut recevoir des coups au cours de l’animation qui se lance, et c’est parfois frustrant et injuste, surtout vers les derniers niveaux. En dehors de cela, le gameplay est sans faille et chaque boss nécessite de renouveler ses skills, et chaque victoire est très gratifiante tant elle est difficile à atteindre. Chaque boss a 3 ou 4 phases de combat différents, ce qui signifie que quand on pense en venir à bout, un nouveau challenge démarre et c’est bien souvent là le moment où on va perdre la bataille… Chaque essai nous rend plus fort cependant, et si l’on persiste, le sentiment victorieux est palpable. Lorsque vous aurez dépassé la première île en ayant battu tous les boss en mode normal, ce qui est déjà un défi en soi, les deux suivantes vont s’avérer de plus en plus redoutables, mais votre savoir faire doit à ce moment là être grandement amélioré grâce aux combats précédents, ce qui promet une gradation assez homogène dans la difficulté. Si vous êtes néanmoins bloqués par un adversaire plutôt coriace, il est possible de le battre en mode facile pour avancer un peu sur la carte, mais vous n’obtiendrez pas de pacte d’âme et vous ne pourrez donc pas sauver les deux frères.

Une dernière chose pour les fans de notation, à la fin de chaque niveau le jeu va vous attribuer une note selon votre prestation en fonction du temps écoulé, du nombre de vie qu’il vous reste et des parades que vous avez réussies, de quoi vous satisfaire et amener un niveau de difficulté en plus pour ceux qui souhaitent finir le jeu dans un vrai 100%.

Le gameplay est ainsi l’énorme point fort de Cuphead, il est simple à maîtriser mais redoutable en jeu, très addictif malgré la difficulté omniprésente, et tout cela nous pousse à devenir toujours meilleur, c’est sans aucun doute la meilleure recette idéale pour faire un bon jeu.

En terme d’audio, si vous êtes amateur de jazz alors vous allez adorer Cuphead, il compile 3h de musiques différentes composées par Kristofer Maddigan, un jeune talent canadien, et jouées par un orchestre de plus de 40 musiciens spécialisés dans le jazz, en comptant également les vocalistes et les danseurs de claquettes. Bien entendu, tous ces efforts donnent une bande-son inoubliable, et si vous avez la possibilité de jouer avec un bon casque audio, alors je ne peux que vous encourager à le faire. S’il n’existait qu’un seul jeu avec une bande-son en parfait accord avec son style visuel, alors ce serait sans aucun doute celui-ci, les effets sonores sont grandioses et c’est l’un de ces jeux auquel il faut avoir joué pour réaliser tous ces petits détails qui font sa perfection.

Passons maintenant aux graphismes, et là encore c’est un triomphe. Quand j’étais petit, j’adorais regarder les vieux cartoons des années 30, et ce jeu m’a immédiatement remémoré ces souvenirs : l’animation est magnifique, granuleuse et fluide, les couleurs délavées, les défauts de pellicule artificiellement intégrés, c’est un hommage plus que réussi. Tout dans Cuphead a du caractère, chaque design de boss est si différent de ce que l’on peut voir de nos jours, et il y a beaucoup de clins d’oeil aux cartoons du passé. Des arrières plans aux personnages, la conception graphique est un plaisir pour les yeux, aussi bien en mode portable que sur la TV. Preuve qu’encore une fois le portage a été savamment orchestré, aucune baisse de framerate n’est à déplorer sur Switch malgré des graphismes plus qu’exceptionnels dans leur genre.

Si vous n’avez encore jamais joué à Cuphead, alors il ne fait aucun doute que le jeu va vous pousser dans vos retranchements tant il est ardu les premiers temps, il va vraiment tester vos nerfs en vous faisant parcourir les 3 îles pour vaincre les 19 boss. Je dirai que le soft est composé de 70 à 75% de combats de boss et d’environ 25% de niveaux Run & Gun de type plus plateformer, un assez bon compromis. Les boss vous prendront environ 15 à 30 minutes à vaincre, si l’on compte le temps d’apprentissage de leur pattern, mais cela peut être beaucoup plus long selon l’habileté de chacun. Il est donc difficile de donner une durée de vie à Cuphead, certains pourraient le boucler en 5h, et d’autres seraient encore dans la panade au bout de 30, tout dépend des skills du joueur.

Quoi qu’il en soit, il y en a pour tous les goûts, autant pour les speedrunners que pour les joueurs plus occasionnels ou ceux qui veulent jouer à deux, et c’est à cela que l’on reconnait un bon jeu.

Cuphead est un jeu très spécial, du genre de ceux qu’on voit peu souvent, et bien qu’il ait mis du temps à être proposé sur Switch, beaucoup pensaient que ce jour n’arriverait jamais. Le fait qu’au final ce soit bel et bien le cas est déjà un triomphe en soi, et ceux qui n’y ont jamais joué vont avoir l’immense chance de découvrir cette petite merveille, peut-être même dans sa meilleure version grâce à la portabilité de la console, tant on dirait que le titre a été pensé pour ça. Pour ceux qui ont eu le plaisir de le découvrir par le passé, c’est aussi un argument qui les poussera peut-être à retenter le coup en mode portable. La seule raison de ne pas l’acheter est de ne pas du tout aimer les combats de boss ou les jeux qui sont un vrai challenge, mais je maintiens que chacun peut y trouver son compte tant c’est une réussite. Le défi est réel certes, mais la victoire n’en est que plus gratifiante, et rend le jeu particulièrement addictif. Ajoutez à cela un emballage graphique et musical probablement inégalable dans son style volontairement nostalgique, et vous obtenez un titre épique, ce serait une véritable hérésie que de passer à côté, alors à vos Switch et foncez sans hésitation !

Test réalisé par Natingle42 sur une version offerte par l’éditeur
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