Test : Daemon X Machina sur Nintendo Switch

Test : DAEMON X MACHINA

Genre : Aventure, Jeu de tir, Action
Langues : Anglais, Japonais Sous-titres : Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Japonais, Coréen
Développé par MARVELOUS
Édité par NINTENDO
Sortie France : 13/09/2019
Prix : 59,99 € sur l’eShop, 52,99€ version boîte, 99,99€ pour l’édition limitée
Taille : 6729,76 Mo
Joueurs : 1-4 Joueurs
Age minimum : 12 Ans

Site Web Officiel

l’E3 2018 de Nintendo avait commencé sur cette note marquante. Des gros robots, de la guitare saturée, une voix hurlant un métal râpeux, des explosions, du cel-shading et apparaissant soudainement : Daemon X Machina. Ce titre intriguant n’en disait pas plus. Il fallut attendre quelques mois avant de mettre la main sur une courte démo, puis encore un an avant de jouer à la version finale. Est-ce que l’attente valait le coup ? Bienvenue sur le champ de bataille.

 

L’histoire ? 

Il y a des siècles de cela, le cauchemar gaulois s’est produit : le ciel nous est tombé sur la tête. Un morceau de la Lune s’est décroché pour atterrir sur le coin de la Terre, anéantissant la quasi totalité de la planète. Dans le même temps, les Intelligences Artificielles décidèrent d’éradiquer le reste des peuples. Bref, une sale journée pour l’Humanité. Se formèrent alors des groupes de mercenaires afin de défendre les survivants des IA ayant pris le contrôle.

Daemon X Machina explosif ? 

Vous êtes un de ces combattants, travaillant pour Orbital. Votre QG, le hub du jeu, centralise les missions proposées par les différentes factions et vous enverra dans diverses zones, accompagnés d’un ou plusieurs compagnons d’armes. Le scénario, sans grande fantaisie, cumule les clichés du genre. Le violent qui hurle et veut tout casser ? Check ! Le duo de sœurs, l’une gothique et morbide, l’autre hystérique et niaise ? Check ! La beauté fatale qui se la joue froideur ? Check ! Le héros aux valeurs immuables ? Check !  Et tout ce beau monde se perd dans  un marasme de dialogues insupportables et interminables. Entre des envolées pseudo-intellectuelles et des échanges vides, on en vient à passer le plus vite possible ces phases d’inaction pour retourner se battre avec des gros mechas.

La grande force de Daemon X Machina réside dans sa personnalisation poussée à l’extrême. Outre l’avatar, votre Arsenal va aussi changer du tout au tout. À la manière d’un Monster Hunter, le jeu se construit sur un système de “je détruis des ennemis, récupère du loot avec lequel je vais faire un meilleur équipement, pour tuer de plus gros ennemis”. Vous allez pouvoir vous forger de nouvelles armes, récupérer des pièces d’armure, chacune ayant ses capacités propres. Certains morceaux vous permettront de glisser plus vite, d’utiliser le boost plus longtemps, de frapper plus fort, d’être plus lourd etc.

Votre Arsenal ? 

Les armes, elles, vont osciller entre les épées, boucliers, mitraillettes, fusils à pompe et missiles à têtes chercheuses. Chaque configuration trouvera sa cible, et chaque objectif a sa configuration. Outre la customisation de l’Arsenal, votre Outer a aussi son arbre de compétences et peut constituer un poids non négligeable en tant que fantassin d’une équipe.

Concrètement sur le terrain, comment cela se passe-t-il ? La prise en main de votre combattant mécanique est fluide, tout se déroule sans accroc. On court, glisse, vole, tire, vise, frappe. Tout un ballet élégant et explosif se déroule sous nos yeux. Si l’avalanche de données visuelles peut faire tourner la tête au début, on s’y fait assez vite et on  se sent vraiment pilote de Mecha.

Des robots et des étincelles ! 

Le joueur évolue dans des arènes post-apocalyptiques qui fleurent bon l’arcade à l’ancienne, que ce soit pour exterminer du petit robot ou détruire à plusieurs un immense bâtiment qui tire de gros lasers. Vous devrez faire preuve d’adresse dans vos placements ainsi que de gestion habile de vos munitions et diverses jauges d’énergie, mais également savoir repérer dans l’environnement les aides et les dangers.

Visuellement, Daemon X Machina offre une patte de cel-shading bienvenue dans ce genre d’univers. Très coloré,  ce style graphique en aplats de couleurs permet une lisibilité de l’action très intuitive dans des combats souvent engloutis d’ennemis et de tirs dans tous les sens. le HUD, très chargé, ajoute à ce foisonnement permanent et il arrive parfois qu’on se perde entre deux actions le temps d’une seconde, qui peut être fatale. Si la direction artistique est une belle réussite, le reste ne suit pas. L’aliasing est permanent, et un effet de scintillement est présent tout au long du jeu. Sans compter les quelques ralentissements dont souffre le titre, du fait des capacités limitées de la console. En mode portable, c’est encore plus flagrant. La taille de l’écran, totalement incompatible avec cette quantité d’informations rend le jeu très vite fatigant.

Une bande-son mémorable ? 

Co-signée par Junichi Nakatsuru et Rio Hamamoto, la bande-son est une merveille. Le thème du jeu, aérien et grave donne le change aux guitares rauques du champ de bataille. Un savant mélange de rock, de métal et d’envolées au piano font de cette bande originale un classique instantané. Le thème du hub central devient vite lassant. Mais quel plaisir de faire exploser de gigantesques créatures de métal, pendant qu’une voix hurle dans nos oreilles. Les sensations nerveuses sont là, et la musique n’y est clairement pas pour rien.

Le contenu principal vous occupera une vingtaine d’heures. Mais la durée de ce jeu est potentiellement infinie. En effet, entre le nombre incroyable de possibilités d’amures à tester, et tous les collectibles à débloquer, on en a pour le double. Sur le papier uniquement, car les missions sont répétitives et le level design n’est pas non plus un point fort du titre. Ce qui est censé être les vestiges de notre civilisation ressemble uniquement à des arènes désertiques avec des bâtiments placés aléatoirement. Alors chaque décor se ressemble : du désert ou des longs couloirs, parfois des villes avec toujours les mêmes voitures et immeubles génériques.

Du Multi dans Daemon X Machina ?

Le jeu offre une promesse dans le multijoueur cependant. Il faudra avoir chacun sa Switch pour profiter du mode local. Le multi online vous permettra d’affronter des monstres plus ou moins gros en équipe de quatre.  Ce qui ajoute à la dimension “Monster Hunter” du soft. Si hélas, les missions se ressemblent, la façon de jouer de chacun apporte de la diversité aux parties.

Proposer en Occident un jeu de mecha est un pari risqué. S’il a de belles qualités, les limitations techniques ainsi que l’absence de variété rendent ce titre prometteur un peu soporifique. On trouvera son compte dans de bonnes sensations de construction et de pilotage. Malgré des affinages suite à la déception de la première démo, on trouvera encore de grosses lacunes. On se console (de salon) en se disant que des mises à jour, apportant notamment du PVP, sont prévues. Pas un fiasco, pas une réussite non plus, juste un regret que le jeu ne soit pas à la hauteur de la hype suscitée.

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