Distraint : Deluxe Edition

Test : Distraint : Deluxe Edition sur Nintendo Switch

Test : Distraint : Deluxe Edition

Distraint : Deluxe Edition

Genre : Aventure
Langues : Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Coréen, Portugais, Russe, Chinois
Développé par Jesse Makkonen
Édité par Ratalaika Games
Sortie France : 13/09/2019
Prix : 4,79€ sur l’eShop
Taille : 122,68 Mo
Joueurs : 1
Age minimum : 16 ans

Site Web Officiel

Est-il possible de rester sain d’esprit tout en reniant totalement sa conscience ? Non, ceci n’est pas un leak concernant le prochain sujet de philosophie du bac mais le scénario de Distraint : Deluxe Edition, version revue et corrigée de Distraint : Pocket Pixel Horror, développé par Jesse Makkonen et édité par Ratalaika Games. Préparez-vous à vivre l’aventure plutôt triviale au premier abord de M. Price, apprenti huissier au service de l’implacable groupe McDade, Bruton & Moore.

huissiers dans Distraint : Deluxe Edition
Le club très fermé des huissiers

Votre mission est simple (sur le papier tout du moins) : expulser les gens de leur propriété. Votre personnage pourra tenter de se rassurer autant qu’il le peut (en rendant de menus services aux futurs SDF notamment), sa conscience finira toujours littéralement par le rattraper. Et ce ne sont pas les méthodes du cabinet, aux antipodes de la compassion, qui l’aideront à apaiser son esprit. En effet, au fur et à mesure de ses saisies, notre protagoniste sera de plus en plus sujet à des visions gores et effrayantes, promesses d’un sombre futur s’il persévère dans cette voie.

Vous l’aurez peut-être compris, Distraint : Deluxe Edition fait état d’un univers lugubre et glauque. Il s’agit en effet d’un jeu d’horreur. En revanche, il ne propose pas l’aspect « survie », souvent inhérent au genre. Ici, peu de morts possibles, même si quelques rares actions pourront offrir à M. Price une fin prématurée.

Des éléments gores dans Distraint : Deluxe Edition
Vous aurez parfois (souvent) l’envie pressante de faire demi-tour

En dehors de cet élément, le gameplay peut s’apparenter à Limbo pour l’aspect aventure en 2D ou à Brothers : a Tale of Two Sons pour son côté narratif. L’histoire sera en effet l’élément phare de l’opus. Pour lui permettre de se développer, vous aurez à résoudre des casse-tête plutôt simples. Car leur résolution relèvera plus de la logique que de la pure réflexion.

Un casse-tête dans Distraint : Deluxe Edition
Un exemple d’énigme à résoudre

Ils s’apparentent d’ailleurs à des énigmes de Point and Click, puisqu’il vous faudra souvent ramasser des objets et les utiliser au bon endroit (les interactions possibles étant indiquées par un « ! »). A noter que vous n’aurez jamais plus de deux items dans votre petit inventaire, ce qui limitera grandement vos recherches.

Distraint : Deluxe Edition dispose de graphismes en 2D pixelisés (votre héros se déplacera uniquement vers la gauche ou la droite). On vous le redit, le soft nous présente un univers glauque, tantôt triste et nostalgique, tantôt gore voire morbide. Cela se traduit par une utilisation habile de la palette de couleurs. Globalement, vous verrez du noir et blanc durant toute la durée de votre morne vie tandis que des touches de lumière jaune viendront égayer les quelques moments de rédemption du jeune huissier. À l’inverse, la couleur rouge-sang sera omniprésente lorsque celui-ci s’adonnera aux obligations de son métier, en dépit de ce que lui dicte sa conscience.

Jeux de lumière dans Distraint : Deluxe Edition
La lumière vous montrera toujours la voie à suivre

La bande-son est, elle aussi, entièrement au service de la narration. Elle se compose majoritairement de bruits d’ambiance angoissants, parfois stridents. Par moments, elle restera muette, ce qui ne sera pas plus rassurant. Vous n’entendrez donc que très peu de musique à proprement parler. En revanche, pendant l’écran titre et les crédits de fin, vous aurez le plaisir d’écouter de jolies pistes arrangées au piano accompagné de flûte. On aurait aimé pouvoir réitérer l’expérience plus souvent.

Comme beaucoup de titres d’aventure indépendants du même genre, Distraint : Deluxe Edition souffre de sa faible durée de vie et de son absence de rejouabilité. Comptez trois heures pour le terminer.

Grossièrement, vous aurez six « missions » à effectuer, chacune vous présentant un objectif précis. Celui-ci vous aidera souvent à déduire les solutions des énigmes. Si celles-ci ont le mérite de faire preuve d’une certaine logique, elles présentent malheureusement trop peu de challenge pour augmenter le temps de jeu.

Pour finir, une seule fin est disponible. On aurait apprécié des endings alternatifs qui auraient pu apporter du contenu supplémentaire et se prêter au style de l’opus.

Distraint : Deluxe Edition est un jeu d’aventure d’horreur qui présente un réel intérêt de par son côté narratif. Il nous plonge, grâce à une bande-son angoissante et une direction artistique qui joue habilement avec les couleurs, dans la lutte intérieure d’un jeune huissier en proie à de sérieux doutes éthiques. Va-t-il sacrifier sa conscience au profit de sa réussite personnelle ?

Le scénario, point fort du titre, est bien ficelé et propose des éléments symboliques réellement impactants pour le joueur. Il souffre en revanche d’un manque de contenu. Dommage quand on sait qu’une suite est parue en 2018 sur PC. Un groupement de la série aurait été bienvenu.

Test de Distraint : Deluxe Edition réalisé par Milou sur une version offerte par l’éditeur
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