Test : ESPORT MANAGER sur Nintendo Switch

Test : ESPORT MANAGER sur Nintendo Switch

Genre : Simulation, Stratégie, Gestion
Langues : Allemand, Anglais, Espagnol, Italien
Développé par DEVELOPER
Édité par Ultimate Games S.A.
Sortie France : 27/08/2019
Prix : 7,99€ sur l’eShop
Taille : 459, 28 Mo
Joueurs : 1 Joueur
Age minimum : 7 Ans

Site Web Officiel

La grande famille des jeux de gestion et de simulation a vu passer quasiment tous les métiers. Côté sport, la série des Football Manager a su fédérer une énorme communauté se retrouvant sur les forums pour parler de leurs déboires fictifs. Mais les temps changent. Dorénavant, les nouveaux athlètes sont assis dans des sièges, coordonnés via leurs micros et portent des pseudonymes étranges.

Si comme moi vous n’avez plus les réflexes de vos vingt ans et qu’une carrière de joueur professionnel semble impossible : ESport Manager sur Nintendo Switch est là.

 

Dans ESport Manager, vous êtes en charge d’une équipe de cinq personnes. Vous choisissez le nom et l’apparence de chaque joueur. Enfin, vous devrez sélectionner une équipe de FPS à la Counter-Strike ou bien une équipe de MOBA façon League of Legends. De là, il n’appartiendra qu’à vous de les mener au plus haut de la victoire, et de les propulser de la ligue amateure jusqu’aux plus grandes compétitions virtuelles.

Dans un premier temps, vos fiers poulains se retrouvent dans leur quartier général. Une joyeuse colocation composée de plusieurs pièces où vous débutez avec une salle de sport, un dortoir ainsi qu’une cuisine. Chacun de ces endroits va influer sur la santé physique et mentale de vos membres d’équipe. Ces jauges baisseront après chaque match. À l’instar des Sims, il faudra prendre soin de vos protégés.

Vous pouvez agrémenter les parties de la maison avec de l’équipement supplémentaire, afin d’y envoyer plus d’un joueur à la fois. De nouvelles pièces sont également à construire. Sponsors, réseaux sociaux, toute la panoplie habituelle y passe. Qui dit followers dit pognon, et qui dit pognon dit : plus de choses à débloquer pour votre équipe et donc de meilleurs résultats en match.

La seconde grosse partie du titre sont les matches en eux-mêmes. La préparation se fait en sélectionnant des capacités spéciales, pour l’équipe et pour le joueur. L’équipement du début de partie est à votre discrétion, ainsi que la position de chaque joueur, et son style de jeu. Si vous prenez une équipe de FPS, il s’agira des armes, en MOBA vous choisissez le héros incarné.

En tant que jeu de simulation, il y a déjà une austérité de contenu assez dommage. Vous vous contentez de garder trois jauges pleines, puis optimisez vos athlètes avant les matches et enfin attendez la fin. Très vite répétitif, le soft semble être une boucle sans fin de “j’achète une amélioration, je gagne de l’argent, j’achète une plus grosse amélioration, je gagne plus d’argent”. Alors oui, c’est une des boucles de gameplay principale dans un jeu de gestion.

Cependant, pour épicer le tout, d’autres facteurs entrent en compte : des événements particuliers, une IA travaillée, une diversité d’actions grandissante, etc. ESport Manager n’offre rien de tout ça. Alors certes, vous débloquerez plus de capacités, plus d’équipements, mais l’intelligence artificielle de votre équipe et celle d’en face est bien trop pauvre pour offrir autre chose qu’un spectacle aléatoire et répétitif. Côté stratégie ou gestion, ça ne vole pas haut. Vous pourrez changer les paramètres de début de game pendant le match, mais après il ne vous reste plus qu’à espérer que vos joueurs ne fassent pas n’importe quoi.

À l’instar de ses mécaniques, ESport Manager offre une direction artistique tout aussi austère. On voit nos personnages vivre dans leur maison et effectuer des actions quand on leur demande. Sur le terrain de jeu, ils avancent vers l’ennemi ou l’objectif et c’est tout. Vous vous rappelez de l’inventivité absurde et drôle des Sims ou de Theme Hospital ? Tous ces détails qui faisaient qu’on pouvait passer cinq minutes à ne pas jouer, juste à regarder vivre ce petit monde ? Oubliez ça.

Les textures sont plaquées sur des modèles 3D d’une simplicité triste. Ça fait le café parce qu’un jeu de gestion c’est plus axé sur la gestion de milliers de paramètres, et que les graphismes sont secondaires. Mais déjà que la gestion des paramètres laisse à désirer, la direction artistique pourrait être au moins une consolation. Non, jamais. Et la musique devient très vite répétitive, ce qui au moins est raccord avec le tout.

Virtuellement, un titre pareil est infini et peut se rejouer sans cesse. Mais sa répétitivité vous lassera au bout de quelques heures. Le pire, c’est que le plus gros problème du jeu n’est pas sa pauvreté de contenu, mais son optimisation désastreuse sur console.

En effet, si ESport Manager se contentait d’être un petit simulateur de gestion façon mobile, ce serait ennuyeux mais pas bien méchant. Cependant, nous avons affaire là à un jeu PC. Fait pour des contrôles à la souris. Et naviguer dans les menus, faire glisser des icônes au bon endroit, ou sélectionner un des 30 boutons de l’interface : à la souris, c’est simple. MAIS PAS AVEC UNE MANETTE. Vous devrez donc parcourir chaque bouton de chaque menu avant d’arriver au vôtre.

Vous souhaitez attribuer tel avantage à tel joueur ? Avec votre joystick, descendez sur l’icône puis restez appuyé sur A, enfin, amenez la dans la case prévue à cet effet. Attention de bien viser sinon vous devrez tout recommencer. Sans compter que si vous devez passer d’un écran à l’autre, le temps de chargement se fait en freezant l’écran pendant quelques secondes, vous laissant dans l’incertitude d’une transition ou d’un bug du jeu.

ESport Manager sur Nintendo Switch n’est pas un bon jeu et son portage est raté. Absolument pas optimisé pour un gameplay à la manette, ce qui ajoute à son austérité une couche de labeur supplémentaire. Peut-être est-ce une métaphore brillante pour montrer aux jeunes à quel point être un athlète esport demande de la persévérance ? Dans ce cas, nous tiendrions un titre d’une audace folle, mais j’en doute.

Test de ESPORT MANAGER réalisé par Pupitilop sur une version offerte par l’éditeur
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