Test: Graveyard Keeper sur Nintendo Switch

GRAVEYARD KEEPER

Genre : Aventure, RPG, Simulation
Langues : Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Japonais, Coréen, Portugais, Russe, Chinois
Développé par Lazy Bear Games
Édité par tinyBuild LLC
Sortie France : 27/06/2019
Prix : 19,99€ sur l’eShop
Taille : 303,04 Mo
Joueurs : 1
Age minimum : 12

Site Web Officiel

Il y a de ces jours où après une journée éreintante de travail, on pense rentrer chez soi rejoindre son conjoint pour profiter d’une soirée en tête à tête. La majorité du temps, tout se passe comme prévu. Mais pas cette fois. Au lieu d’arriver chez lui paisiblement, un accident survient et voici notre personnage projeté dans une autre époque, dans un lieu où les gens le prennent pour le gardien du cimetière. Loin de se résumer à une gestion unique de cadavres, dans cette configuration farfelue du Moyen-âge, notre gardien endossera tout autant le rôle de clerc que de jardinier, marchand, pêcheur et on en passe, car la crise est présente partout et qu’il faut bien gagner sa croûte en attendant de pouvoir retourner dans son époque.

Une nouvelle vie commence

Dans Graveyard Keeper, vous gérez un cimetière, une église ainsi que toute sorte d’installations. La progression se réalise à travers des quêtes proposées par des PNJ. Ici, pas de contrainte de temps liée à des saisons ou à des deadlines, vous avez tout le loisir d’avancer à votre rythme. Ce n’est pas un luxe car votre personnage dispose d’une jauge d’énergie qui se réduit à chaque action et a tendance à vous obliger à passer par la case lit ou méditation très (trop) souvent, tant que vos talents de cuisinier ne seront opérationnels. Basé sur des semaines de six jours, votre rythme se calquera sur celui des différents interlocuteurs, n’apparaissant pour certains qu’une fois par semaine. 

Vos nombreux interlocuteurs

Pour accéder aux requêtes des habitants du village, rien de mieux qu’un arbre de talent découpé en 7 parties. Chaque catégorie concernant une activité (sermon, cimetière, jardinage, forge, etc..) et ne pensez pas vous concentrer sur une seule branche car les quêtes vous obligent à jongler avec tout ce que vous avez à disposition. Au programme, de nombreux ustensiles pour travailler le bois, le métal, mais également des connaissances à engranger pour récolter des matières premières dans la nature, fabriquer du verre, collecter des connaissances anatomiques pour prélever des organes ou encore créer des sermons pour l’église dont vous serez rapidement responsable malgré vous. 

L’arbre aux mille talents

Le jeu devient rapidement un vrai casse-tête qui nécessite de l’organisation car on est submergé par la quantité d’objets craftables à ne plus savoir où donner de la tête. Lors de notre test, il nous est arrivé de passer des journées et des nuits entières à fabriquer tout et n’importe quoi pour avancer dans plusieurs quêtes à la fois mais n’en clore aucune. 

L’avantage c’est qu’on a des résidents silencieux

Aider les villageois en faisant pousser des fruits et légumes ou en coupant du bois est bien beau mais n’oublions pas que nous avons un métier. Le gardien de cimetière se fait “livrer” régulièrement par un âne qui parle. Si le cadavre se met à terre rapidement, le jeu (ou plutôt, Gerry, un crâne qui parle) nous montre qu’au préalable, il est possible de procéder à une autopsie à la morgue pour prélever différents morceaux tels que de la viande, la peau, du sang ou des os qui vous seront bien plus utiles qu’au défunt. Glauque à souhait, le jeu n’hésite pas à donner un ton léger à vos activités les plus morbides. Ensuite, la gestion de votre cimetière passera par la qualité des tombes, de leurs habitants et de la décoration alentour. Loin d’être négligeables, l’église et son cimetière seront des sources de revenus constants et fiables qui ne vont que croître avec le temps, tant que vous vous investissez convenablement.

Encore du travail

Si votre inventaire se remplira à rabord, le jeu découpe le monde en zones dans lesquelles vous avez accès à tous les objets stockés dans les coffres à proximité. Par exemple, si vous avez rangé des graines dans la malle de votre jardin, vous n’avez pas besoin de les mettre dans votre inventaire pour les planter, un réel gain de temps qui peut s’avérer à double tranchant si vous avez rangé à la va-vite certains éléments. Et justement, l’organisation du monde vous obligera à faire de très nombreux aller-retour entre votre maison et les différents lieux accessibles, rendant parfois très longue la promenade. Heureusement, des souterrains ou une pierre de foyer existent pour raccourcir certains trajets.

Nous avons déjà abordé certains aspects dérangeants comme les aller-retour incessant, le bug d’inventaire mais nous avons également quelques soucis d’interface qui vous empêcheront de lire la description d’un noeud de l’arbre de compétence si celui-ci est mal placé. L’absence de description sur certains objets vous fera d’ailleurs construire au hasard, dans le doute. Et n’oublions pas l’aspect donjon que vous serez amené à visiter mais hélas, ne se résumera qu’à frapper les monstres de votre épée. 

Quant au choix de jouer en nomade ou en docké, l’écran de jeu est largement dézoomé sur grand écran, ce qui offre un confort indéniable, parfois au détriment de la lisibilité de certains textes. Malgré tout, l’expérience reste parfaitement lisible sur petit écran et finalement, le jeu se prête à être joué partout.

Réalisé en pixel art, Graveyard Keeper bénéficie d’une réalisation de très bonne facture, autant en terme d’animation. Les PNJ importants ont leur personnalité et leur design propre qui les différencient des habitants lambdas. L’ambiance macabre et inquiétante se retranscrit à merveille, en particulier les jours de pluie ou lors des soirées brumeuses alors que vous creusez une nouvelle tombe.

Hérétiques ! Au bucher !

Par contre, même un oeil novice notera la répétitivité des éléments constituant le décor qui n’offre pas énormément de variété. Côté son, si les bruitages sont efficaces, la musique demeure simple et rapidement redondante à la longue. Rassurez-vous, on est loin de la crise de nerf et elle contribue à l’univers moyenâgeux. Chose regrettable, les équipements du personnage (il n’y a qu’un emplacement d’armure équipable) ne sont pas visibles à l’écran.

Fidèle au genre, Graveyard Keeper est terriblement chronophage. L’aventure est riche en quête qui, sans être liées les unes aux autres, créent des embranchements titanesques dans les crafts à produire pour avancer. Après vingt heures de jeux, vous n’aurez pas couvert la moitié des possibilités du titre.

La quantité de postes de travail vous donnera le tournis !

Les aller-retour et la limitation par l’énergie allongeront par contre artificiellement le temps de jeu. La routine est heureusement rattrapée par l’arbre de compétence très fourni et toutes les zones (église, ferme, vignoble, laboratoire d’alchimie) à gérer tout au long de l’aventure.

Pour vous faire une idée simple du gameplay de Graveyard Keeper, imaginez Harvest Moon ou Stardew Valley, boostés avec de l’humour, un arbre de compétences tentaculaires et aucun stress par rapport au calendrier. Présenté comme “le simulateur de gestion de cimetière médiéval le moins précis”, on peut dire que le pari est réussi. Le titre se dote d’un gameplay très complet avec des aspects loufoques (comme prendre les organes des corps pour faire notre petite popotte), de nombreuses activités mais terni par d’innombrables aller-retour obligatoires entre les différentes stations de travail et fatalement, du farm de matériaux. Une bonne organisation est de rigueur pour ne pas perdre les pédales sous la montagne d’objets à fabriquer. Par contre, ne vous attendez pas à de l’action au rythme soutenu et encore moins à des joutes endiablées à l’épée. Heureusement, on développe une certaine addiction à débloquer toujours plus de contenu. Enfin, les dialogues amusants (et parfois improbables) des personnages rendent finalement notre gardien de cimetière barbu assez sympathique alors qu’il est bien loin des standards de design de héros. En somme, c’est un titre à fuir si vous n’êtes pas patient et à embrasser si les tâches répétitives ne vous rebutent pas.

Test réalisé par Nadium sur une version offerte par l’éditeur
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