Test : Guilty Gear XX Accent Core Plus R sur Nintendo Switch

GUILTY GEAR XX ACCENT CORE PLUS R

Genre : COMBAT, ACTION, ARCADE
Langues : Anglais, Japonais Sous-titres : Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Japonais, Coréen, Portugais, Chinois
Développé par ARC SYSTEM WORKS
Édité par PQUBE
Sortie France : 17/05/2019
Prix : 19,99 € sur l’eShop, 32, 99 € version boîte (compilation Guilty Gear 20th Anniversary Pack)
Taille : 4540,33 Mo
Joueurs : 1-6 joueurs
Age minimum : 12 ans

Site Web Officiel

En 2012, alors que la fin du monde est imminente, apparaît sur les bornes d’arcade le dernier né d’une longue série de jeux de combat : Guilty Gear XX Accent Core plus R. Mise à jour ultime de l’épisode XX (ou X2) paru en 2002, le jeu aura donc traversé une décennie, apportant à chaque mise à jour son lot de changements. C’est également le dernier de la série à avoir des sprites 2D faits main, les suivants optant pour la voie de la 3D et du Cell-Shading. En 2018, Arc System Works le porte sur la nouvelle console de Nintendo dans le bundle Guilty Gear 20th Anniversary Pack.

Sitôt le jeu lancé, les guitares vrombissent, les pixels font parler la poudre et vous êtes parti pour un voyage au pays du sang, de la sueur, et des larmes. Let’s Rock !

Le scénario prend place très peu de temps après les événements de Guilty Gear X. Le P.W.A.B. (Post-War Administration Bureau) est une organisation secrète qui devait censément s’occuper des affaires humaines après les affrontements entre Gears et Humains. Malgré la fin de la guerre, le groupe semblait dispensable et fut censément démantelé. La pop-culture nous l’a appris : toute entreprise secrète censée être terminée agit simplement dans l’ombre afin d’asseoir une domination mondiale, et le P.W.A.B. ne déroge pas à la règle. Pour ses propres besoins, le groupuscule enquête sur une série de Gears et de combattants, afin de les étudier, kidnapper, enrôler. Chaque combattant a son arc narratif et l’histoire ne sera pas la même, selon non seulement le protagoniste choisi, mais également vos performances au combat. Au total, le jeu comporte plus de 60 fins différentes, autant vous dire qu’il ne va pas falloir chômer.

 

Le gameplay de cet opus est le résultat d’un long cheminement d’ajouts de personnages, de modes de jeu, d’équilibrages suite aux précédentes moutures. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est du beau travail. Offrant une totalité de 25 combattants, le jeu porte toujours cette marque de fabrique de la série : des affrontements rapides, offensifs et exigeants.

Quatre coups, une choppe, une provocation : il n’en faut pas plus pour créer des possibilités infinies de combinaisons. De la rigueur, de la patience et de l’application seront nécessaires si vous voulez maîtriser votre personnage mais le travail paie, et sitôt que sont assimilées les techniques, chaque combat est un pur bonheur. Évidemment, vous n’êtes pas à l’abri d’une défaite, mais ce sera comme toujours la faute à la manette, au coussin qui est dans votre dos, la fenêtre ouverte, l’adversaire qui parle trop.

La nouveauté de l’épisode X2 est la jauge de Burst. Elle se remplit quand vous infligez ou subissez des dommages et une fois pleine, vous permet de relâcher une vague d’énergie. Non seulement il est possible de briser les combos de l’adversaire ainsi que ses attaques spéciales au milieu de leur déroulement, mais cela peut également remplir directement votre jauge de tension. Cette mécanique offre tout simplement l’opportunité à celui qui se fait attaquer de renverser le cours des choses, revenir et se venger. 

Guilty Gear a toujours été une série  reconnue pour la beauté de ses graphismes 2D, mais cet épisode est clairement celui de la maîtrise. Dernier opus à proposer des sprites en pixel art, le jeu tire une sublime révérence sur ce plan-là. Si vous l’avez pris en bundle avec le premier épisode de la série, il est incroyable de voir le chemin parcouru. On atteint des degrés de finesse assez époustouflants et aujourd’hui encore, le jeu est une petite claque visuelle où chaque personnage est un travail d’orfèvre à lui seul. Si l’on peut regretter que le mode histoire ne comporte pas de cinématique (il s’agit de dialogues agrémentés de portraits des protagonistes), on ne peut qu’être ravi de la Galerie. Chaque fin vous offrira un artwork que vous pourrez admirer dans votre musée virtuel, vous poussant ainsi à explorer le jeu à fond. Toujours bloqué au format 4:3, il est cependant possible, contrairement au Guilty Gear premier du nom, de personnaliser les bandeaux parallèles. Le jeu a été pensé en 4:3, il serait dommageable de torturer des sprites si fins avec un étirement pour le 16:9 d’aujourd’hui mais cela peut dérouter nos yeux habitués à des formats bien plus larges de nos jours.

Côté bande-son, cette mouture de Guilty Gear XX est toujours dans ce rock hurlant qui fait tant de bien à notre instinct primaire. Composé par le créateur de la série, Daisuke Ishiwatari, c’est dans un heavy-metal bourré de stéroïdes qu’on se tape joyeusement dessus. À écouter avec un casque pour profiter pleinement de chaque piste. Vous en voulez encore ? Eh bien sachez qu’une version Coréenne du jeu comportait une autre bande-son originale écrite par Shin Hae Chul, et celle-ci est présente dans Guilty Gear XX Accent Core Plus R. D’une qualité équivalente, vous pourrez osciller entre l’une et l’autre dans les options du jeu.

Le titre offre une expérience assez complète en solo pour un jeu de combat et la navigation dans les menus permet de s’en rendre compte immédiatement. (À ce propos, le bouton de validation se trouve sur B et celui de retour sur A, ce qui fait qu’on se retrouve souvent à l’écran titre sans le faire exprès, par habitude. Je ne sais pas d’où provient l’origine de cette étrange choix ergonomique mais c’est un détail suffisamment gênant pour être évoqué.)

Outre le mode Histoire, un mode Arcade classique vous permet d’enchaîner les combats avant d’affronter un boss.

Le mode Survie, comme son nom l’indique est une suite de duels où la victoire vous octroiera un peu de vie supplémentaire, quand la défaite met fin à la partie. Chaque rencontre remportée donne également des points d’expérience qui augmentent le niveau de votre personnage. Une fois un certain level atteint, un boss apparaît et le tuer vous permettra de rendre vos attaques spéciales plus puissantes (uniquement pour ce mode). Petite déclinaison, le M.O.M. (Medal of Millionnaires) ressemble à de la Survie en plus poussé. Vous enchaînez les combats et votre vie ne régénère pas d’un duel à l’autre, mais enchaîner les combos vous donnera des médailles qui gagneront en niveau. Plus ces dernières auront un haut niveau, plus vous gagnerez de points, et lors de certains paliers, des soins tomberont entre vos mains épuisées.

 

Le Mode Mission vous met face à des combats dont la victoire dépend d’une condition particulière. Remportez la victoire et une illustration supplémentaire ira agrémenter votre galerie.

Évidemment, un jeu de combat, c’est avant tout du versus. Que ce soit contre l’ordinateur ou un adversaire fait de chair et de sang (ou de sang et de sel suivant l’issue du combat), vous pourrez ici vous défouler comme il faut en 1V1 ou 3V3, c’est à vous de décider. On peut déplorer que le Online soit désert. J’ai attendu une demi-heure le temps que la connexion se fasse mais, malgré ma fibre optique, rien n’est venu. Dommage (mais en tant que vieux gamer, je trouve de toute façon qu’affronter un autre joueur sans le voir enlève le charme d’un jeu de combat).

Avec une durée de vie aussi longue que son nom, Guilty Gear XX Accent Core Plus R (pfiou) est un sacré titre à posséder si l’on veut faire parler les poings. Extrêmement complet, on peut cependant regretter que le mode online ne soit pas jouable du fait de sa désertion. Certaines finitions (le bouton B pour valider et le A pour annuler en dépit de 20 ans d’ergonomie contraire) et l’absence d’alternatives au 4:3 peuvent ternir un peu le tableau. Mais le contenu du jeu, le gameplay poussé et la direction artistique léchée font qu’on oublie vite ces quelques défauts. Encore une fois, privilégiez le Pro Controller aux Joy-Con pour un jeu avec cette nervosité. Dernier Guilty avec des graphismes 2D, c’est assurément un aboutissement visuel comme j’en ai rarement vu. Allez, on monte le son, on s’asseoit confortablement et on se lance dans l’arène, c’est l’heure du sang !

Test réalisé par Pupitilop sur une version offerte par l’éditeur
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