Test : Hob: The Definitive Edition sur Nintendo Switch

Hob : The Definitive Edition

Genre : Aventure, Action, Plateforme
Langues : Japonais, Français, Allemand, Italien, Coréen, Néerlandais, Portugais, Russe, Chinois, Espagnol, Anglais
Développé par Runic Games
Édité par Runic Games et porté sur Switch par Panic Button
Sortie France : 04/04/2019
Prix : 19,99 euros sur l’eShop
Taille : 4073,72 Mo
Joueurs : 1
Age minimum : 7

Site Web Officiel

Hob place le joueur dans la peau d’un mystérieux personnage drapé de rouge confronté à la décadence d’un monde rongé par un mal obscur, lequel s’étend sous la forme de moisissures sordides souillant de vertes contrées jonchées d’arbres et de ruines. Dans un univers mêlant poésie bucolique et nostalgie robotique, notre héros devra se frayer un chemin en résolvant divers casse-têtes environnementaux. Malheureusement pour lui, un faux pas le conduira au seuil du trépas, mais seul son bras périra, aussitôt remplacé par l’atèle mécanique généreusement offerte par un robot solitaire, à la fois guide et ange gardien de notre imprudent pèlerin.

Plus que le scénario lui-même, qui demeure vaporeux et sujet à interprétation, c’est l’atmosphère très singulière de Hob qui saisit immédiatement le joueur. À mi-chemin entre un Journey et un Ico, le soft plonge le voyageur dans un univers fascinant, et alterne entre l’ode à la solitude et la complainte écologique opposant une nature renaissante à un délire mégalo-mécanique en décrépitude. À ce sujet, notre ami, tout de rouille vêtu, est non sans rappeler les robots gardiens de la cité volante Laputa, dans Le Château dans le Ciel, d’Hayao Miyazaki. Il est toutefois regrettable que la narration soit si discrète, l’on aurait aimé, parfois, être davantage guidé par quelques lignes scénaristiques afin de cerner pleinement les enjeux de l’aventure et les tenants et aboutissants de nos interactions avec ce monde intrigant.

Le gameplay de Hob emprunte aux mécaniques d’un Zelda couplées à la progression saccadée d’un MetroidVania. Du premier modèle, nous retiendrons l’évolution d’un héros obtenant divers équipements lui permettant de résoudre des énigmes de plus en plus retorses, à la différence que ces améliorations seront pour la plupart regroupées dans un arbre de compétences intrinsèquement lié à son bras robotique. Du second, nous noterons l’impossibilité d’atteindre certaines zones sans avoir acheté les pouvoirs nécessaires, et les quelques allers-retours découlant de ce genre qui a le vent en poupe sur la scène du jeu vidéo indépendant.

Hob est ainsi un titre qui réussit tout ce qu’il entreprend, tant sur le plan de l’action pure, grâce à des combats nerveux ; que de la réflexion, avec des puzzles environnementaux qui s’imbriquent et communiquent les uns avec les autres dans une parfaite ingéniosité de level-design. En outre, il arrive très souvent que des décors immenses se révèlent être, en réalité, des parties dissimulées d’un gigantesque engrenage, faisant de l’univers dépeint un système cohérent où chaque portion de terrain se révèle utile, et même nécessaire, dans une logique de gameplay.

Visuellement, l’oeuvre possède un charme indéniable. En effet, son esthétique très cartoon tranche avec la froide mélancolie et la grandeur déchue du monde dans lequel évolue le joueur. Il est cependant regrettable que les environnements soient si peu variés. En effet, de longues heures peuvent s’écouler avant que notre héros ne visite un biome qui se distingue véritablement du précédent. Il en est de même pour les donjons dont le design ne permet pas un dépaysement permanent et qui, pire encore, peuvent lasser par la monotonie de leur agencement (et ce malgré la qualité de leurs casse-têtes, classiques mais efficaces).

Malheureusement, nous devons pointer du doigt la qualité très inégale du portage Switch. Sur télévision, le jeu s’en sort avec les honneurs, même s’il souffre de quelques toussotements de framerate déjà présents sur Playstation 4 malgré de nombreuses mises à jour. Le réel souci concerne le jeu en mode portable, qui pâtit d’une très faible résolution, rappelant les plus douloureuses expériences graphiques de la Nintendo 3DS, lorsque celle-ci avait de fâcheuses difficultés pour afficher des environnements en trois dimensions. Ce constat est d’autant plus amer que Panic Button nous a habitué à des portages de grande qualité, c’est pourquoi nous ne pouvons qu’espérer des mises à jour qui rendront l’expérience nomade acceptable.

Enfin, concernant la bande-son, elle demeure assez discrète et épouse convenablement l’atmosphère mélancolique générale du titre. Il s’agit d’une approche presque similaire à la composition d’un Zelda Breath of the Wild, où les morceaux desservent davantage la langueur d’un cheminement plutôt qu’ils ne le transfigurent.

En définitive, Hob offre une expérience satisfaisante et suffisamment riche pour le joueur désireux d’explorer les moindres recoins du titre tout en débloquant toutes les capacités du personnage principal. Il est vivement conseillé de ne pas céder à la facilité en se jetant sur une solution au moindre casse-tête quelque peu retors !

En effet, les errances et la recherche d’une solution miraculeuse font partie de l’expérience voulue par les développeurs, et il serait vraiment dommage de forcer la machinerie si bien huilée que vous offre le titre. Comptez une bonne quinzaine d’heures pour en voir le bout, tout en sachant que deux fins distinctes s’offriront à vous. Rassurez-vous : nul besoin de tout recommencer, puisque les deux seront accessibles dans une seule et même partie : il est agréable de constater que les créateurs de ce monde de rouages et de machines n’aient pas cédé à l’appel de la durée de vie artificielle !

Séduisant par son univers mélancolique, prenant par la technicité de ses casse-têtes à la fois classiques et savamment articulés, Hob offre un périple très plaisant, même si l’histoire qu’il raconte a parfois trop tendance à se dissimuler derrière l’abstraction d’une narration ténue qui invite à l’interprétation. Alternant voyages, combats et énigmes, l’aventure promet d’être dépaysante, mais aussi tristement pixellisée… ! En effet, nous ne pouvons faire abstraction de la qualité inégale de ce portage, qui souffre d’une résolution étrangement faible en mode portable, ce qui rend l’expérience beaucoup moins agréable qu’elle aurait pu l’être. Dommage, surtout lorsque l’on connaît les efforts entrepris pour gommer des défauts présents sur PS4, comme la gestion de la caméra qui souffrait autrefois de grandes imprécisions. Nous comptons donc sur Panic Button pour remettre un peu d’huile dans la machine !

Test réalisé par Yorick sur une version offerte par l’éditeur
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