Test : I Hate Running Backwards sur Nintendo Switch

I Hate Running Backwards

Genre : Action, Arcade
Langues : Anglais – Sous-titres : Multilingue
Développé par Binx Interactive, Croteam
Édité par Devolver Digital
Sortie France : 19/10/2018
Prix : 14,99€ sur l’eShop
Taille : 1,4 Go
Joueurs : 1 à 2
Age minimum : 7+

Site Web Officiel

« La vie d’un héros n’est point un long fleuve tranquille ». Tel est le proverbe qui domine les pensées des joueurs du monde entier depuis plus de trente ans et dont le sens contradictoire aurait pu bénéficier à plus d’un. La glorieuse et trépidante carrière de Sam « Serious » Stone en est la parfaite illustration. Elle est en effet marquée par une lutte sans merci face à des hordes d’extraterrestres peu diplomates et de voyages temporels cruciaux afin d’assurer à l’Humanité un meilleur futur. Cependant, un événement bien plus singulier ressort aisément du Curriculum Vitæ de ce guerrier accompli.

Le replongeant involontairement dans le passé, la faille spatio-temporelle réserve une surprise intéressante à notre ancien capitaine lorsque celui reprend conscience. Car son adversaire le plus redoutable, le général Ugh-Zan, est aussi présent en ces temps reculés, désireux de prendre sa revanche en comptant sur sa grande et puissante armée. Toutefois, derrière cette nouvelle aventure, se révèle la volonté des studios de développement Binx Interactive et Croteam d’introduire le héros à l’humour sarcastique dans un genre bien lointain du tir à la première personne, tout en conservant l’univers de la franchise Serious Sam, et sans oublier d’inviter quelques connaissances.

Fruit de la collaboration de ces deux équipes sous la supervision de Devolver Digital, I Hate Running Backwards se définit comme étant un « shoot’em down », synonyme d’une variation d’un concept bien connu du grand public, mais proposant toujours au joueur de décrocher le meilleur score possible. Ainsi, avant que la citation de Sam Stone ne prenne vie sous vos yeux, vous devrez choisir dans un premier temps un personnage à incarner parmi les douze disponibles. Le casting assez étoffé comprend non seulement des protagonistes originaux, mais aussi des héros issus de séries du même éditeur, tels que The Bullet de Enter the Gungeon et Lo Wang de Shadow Warrior, chacun ayant leurs propres caractéristiques.

Il vous incombe donc de trouver un bon équilibre entre santé et vitesse de déplacement et entre bonus et malus affectant à titre d’exemple la cadence de tir de vos armes, si vous désirez survivre lors de votre dangereux périple. Chaque tentative pour atteindre le terrible Ugh-Zan vous amènera à explorer différents tableaux aux thèmes historiques précis, mais générés de manière procédurale. En effet, les pièges et autres obstacles qui viendront à votre rencontre avec le défilement vertical automatique ne seront pas forcément identiques, en plus d’être agencés distinctement et de conserver leur potentiel destructeur.

Alors que le terrain joue contre vous en présentant parfois des embûches uniques à l’environnement visité, de nombreux ennemis tenteront également de s’opposer à votre progression… en se lançant à votre poursuite plutôt que de simplement vous barrer la route. D’ailleurs, le vil alien n’hésitera pas à employer diverses stratégies pour vous faire mordre la poussière, en essayant par exemple de vous submerger de petites cibles très mobiles et en combinant des soldats spécialisés dans le combat rapproché à des escouades équipées d’armes à feu. Combattre en reculant demeure ainsi le seul moyen de se protéger, d’où le titre du jeu.

Un arsenal conséquent en bonnes alternatives est de ce fait mis à votre disposition : fusils d’assaut, à pompe, canons à rayon laser et autres outils pourront combler l’un des trois emplacements d’armes de votre personnage et exterminer les antagonistes avec plus ou moins d’efficacité, pourvu que vous ramassiez les munitions adéquates sur le terrain. À cet équipement s’ajoutent un coup mêlée capable de détruire le décor et de renvoyer les roquettes à l’envoyeur, ainsi qu’une capacité spéciale propre au héros à utiliser consciencieusement, car chargée par l’intermédiaire des dégâts infligés.

Néanmoins, la puissance de feu que vous posséderez entre vos mains, agrémentée d’une bonne dispersion des projectiles ou de tirs à effets de zone, ne garantira pas la mise à terre du gardien de la prochaine zone dès les premiers instants de la rencontre. Si ne subir que quelques coups suffira à vous mettre hors de combat rapidement, sachez que de nouveaux objets à récupérer sur le terrain seront débloqués en fonction de vos exploits accomplis. Voilà une belle manière de vous motiver afin que vous puissiez repartir à l’aventure dans un bon état d’esprit et, entre autres, tentiez de battre votre précédent record.

Et tandis que votre périple vous fera découvrir des terres toujours plus lointaines, la direction artistique atypique du jeu se dévoilera dans ses moindres détails sous vos yeux. Pourtant constitués d’un grand nombre de blocs, les paysages ancrés dans le passé, ainsi que les êtres qui les peuplent, sont dépeints à l’aide de vives couleurs et un joli souci du détail, donnant naissance à un résultat étonnamment agréable à contempler. La destruction de l’environnement, bien ancrée dans le gameplay, ne peut donc que vous procurer un sentiment de plaisir, rappelant au passage un certain Broforce.

Puisque sorti quelques mois en amont sur les autres plateformes vidéo-ludiques, le titre a dû se séparer de son traitement anti-crénelage afin de conserver toute sa fluidité, essentielle pour un tel genre. Il en résulte un aliasing particulièrement prononcé sur les contours des ombres, une carence technique assez déplorable à constater. Cependant, le portage préserve les sympathiques effets de particules de la version originale, tout comme la bande-son entraînante et pleine d’adrénaline, correspondant parfaitement à l’ambiance comique souhaitée par les développeurs, sans être non plus omniprésente.

Malgré l’absence d’une séquence d’introduction élaborée à l’aide de cinématiques in-game ou d’illustrations pour présenter l’univers, chacun des cinq tableaux est forgé avec une atmosphère unique et comporte des éléments ludiques non dénués d’intérêt, mais qui deviennent redondants au fur et à mesure des heures de jeu consacrées au titre. Des niveaux supplémentaires, accompagnés d’un bestiaire plus garni, auraient pu en effet étendre une base déjà solide, comme en témoignent les différentes situations dont le jeu recèle et qui se matérialiseront devant vous selon la volonté des algorithmes.

Si décrocher des succès en échange d’un équipement enrichi boost la durée de vie du titre, les plus tenaces d’entre vous seront heureux de remarquer la présence de plusieurs niveaux de difficulté à déverrouiller. En échange d’un bonus appliqué sur votre score final, les malédictions agissent de diverses façons sur le déroulement de la partie, à titre d’exemples en augmentant le nombre d’ennemis à l’écran ou en générant des obstacles supplémentaires à intervalle régulier. Il est donc possible de créer un véritable défi à la hauteur de vos attentes, soit une belle initiative de la part des studios pour mieux vous captiver.

Le système d’améliorations temporaires contribue lui-aussi à faire de chaque run un sacré challenge à relever. Éliminer des adversaires et réduire en poussières des bâtiments entiers permet d’accumuler du mojo qui, une fois un certain seuil de la jauge atteint, est converti en une bonification dont l’effet n’agit seulement que pour la tentative actuelle. Néanmoins, la coopération locale étant une réalité, vous aurez ainsi la possibilité de partager un Joy-Con avec un partenaire pour mieux vous mesurer au gameplay nerveux du jeu. Et comme dirait notre ami Sam : « Deux fois plus de flingues, deux fois plus de fun. »

À condition que l’expérience utilisateur soit bien évidemment au rendez-vous. Sur cet aspect, le titre soufre d’un manque de lisibilité en mode portable, notamment lié à la taille restreinte de l’écran et à la nature de la direction artistique adoptée, qui ne sera d’ailleurs pas au goût de tous. Ce détail mis à part, la maniabilité du titre est satisfaisante quelle que soit le type de manette utilisé, un constat qui demeure similaire pour la fluidité de l’action. Au même titre que l’excellente traduction française, le discernement des Joy-Con en tant que deux joueurs est un véritable plus, qui témoigne de l’attention portée par les développeurs sur la version hybride du jeu.

Sans être un indispensable pour les fans de Serious Sam en dépit de ses nombreuses références à la licence parsemées ici et là, I Hate Running Backwards est à la fois un spin-off sympathique du célèbre guerrier et un shoot’em up plein de bonnes idées, grâce à son gameplay nerveux basé sur l’apprentissage par l’erreur.

Certes, le manque d’un mode coopératif en ligne, ainsi que d’un contenu plus fourni, se fera sentir au grès de vos indénombrables excursions. Cependant, Binx Interactive et Croteam ont bel et bien réussi à créer un savoureux défouloir à la durée de vie correcte, un petit peu cher pour ce qu’il est actuellement, mais bien adapté pour de petites sessions en mode nomade.

Test réalisé par TheAmazingNatpon sur une version offerte par l’éditeur
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