Test : Into the Breach sur Nintendo Switch

INTO THE BREACH

Genre : Stratégie, Jeu de rôles, Jeu de plateau, Réflexion
Sous-titres : Anglais
Développé par Subset Games
Édité par Subset Games
Sortie France : 28/08/2018
Prix : 14,99€ sur l’eShop
Taille : 289 Mo

Site Web Officiel

Dans un futur lointain, la Terre a été détruite par une invasion de monstres extraterrestres qui se sont déversés sur la surface en surgissant des profondeurs où ils se multipliaient depuis bien longtemps… Fort heureusement, une poignée d’humains a survécu et a mis au point des robots de guerre à la Pacific Rim, les Mechas, dans le but de se défendre contre les horribles insectes envahisseurs, appelés Veks. Dans le même temps, les survivants ont développé une technologie leur permettant de retourner dans le temps en voyageant à travers une infinité de réalités, afin de pouvoir revenir combattre les monstres au moment de leur apparition, et ainsi endiguer l’invasion à sa source et sauver la planète et l’humanité toute entière. Votre mission sera donc de revenir dans le temps, repousser les aliens tout en protégeant les populations, car vous seul pouvez les sauver, et si vous échouez, l’extinction de l’humanité sera votre fardeau, et il faudra essayer de faire mieux dans une autre réalité, jusqu’à gagner la guerre !

C’est le scénario que le jeu nous fait apparaître au fur et à mesure, il n’est jamais évoqué entièrement, et c’est par bribes que vous comprendrez la lourdeur de la tâche qui vous incombe, je n’ai volontairement pas tout expliqué ici, il serait dommage de gâcher la réflexion que ce jeu tente de nous faire mener, à vous de la découvrir !

Into the Breach est un jeu de rôle tactique diablement complexe auquel l’adage “facile à comprendre mais dur à maîtriser” sied parfaitement. Plusieurs niveaux de difficulté sont proposés, mais rien qu’en mode facile le titre se révèle être un challenge de taille, c’est très certainement l’un de jeux les plus difficiles sortis sur Nintendo Switch ces derniers temps. Comme dit plus haut, la prise en main est assez rapide et claire, un tutoriel très bien réalisé nous soutient dans les premières parties, nous aidant à gérer les nombreuses mécaniques du jeu. Nous sommes ainsi projetés dans le passé avec une unité composée de 3 Mechas et de leurs pilotes, sur des îles qu’il faudra défendre des envahisseurs tout en protégeant les populations et en réalisant des missions. Les combats se déroulent au tout par tour, on contrôle chacun des Mechas qui ont tous des caractéristiques différentes (attaque de loin, projection, explosion…) sur une petite carte en damier de 8 par 8 carrés, et les environnements sont différents, on peut avoir des déserts, des forêts, des bords de mer, des volcans… Sur cette carte se trouvent des bâtiments où vivent des habitants, et on peut aussi trouver des centrales électriques, des voies de chemin de fer, des centrales de terraformation, autant de constructions qu’il faudra défendre, car elles vont être immédiatement visées par les monstres. Les Veks sont ainsi présents dès le début de la partie, nous permettant de nous positionner de manière stratégique sur une zone dédiée pour tenter de les repousser le plus vite possible. A la fin de chaque tour, de nouveaux monstres peuvent surgir du sous-sol, ils sont indiqués au tour d’avant par une forme sur le terrain, il faut donc s’assurer de garder l’oeil sur ceux déjà présents en surface mais aussi sur ceux qui vont apparaître, sous peine d’être submergé très rapidement. En haut de l’écran, une jauge nous indique notre énergie restante, diminuant à chaque coup subit par un des Mechas, et fondant grandement lorsque l’un deux est désactivé, n’étant alors plus utilisable tant que la partie n’est pas terminée, chose qu’il faut donc éviter à tout prix, car les 3 unités sont déjà en infériorité numérique face aux sales bestioles ! De plus, on a aussi un compteur de civils qui va diminuer dès que les Veks vont attaquer les bâtiments, et s’il baisse trop, les aliens vont envahir la planète et vos unités seront renvoyées dans le passé, il faudra alors recommencer tous vos combats dans une réalité parallèle… Vous l’aurez compris, durant les premières heures de jeu vous serez abonnés au Game Over !

Mais comme tout cela est bien trop facile, les monstres ne sont pas les seuls à pouvoir vous faire des dégâts, les terrains sont aussi soumis aux catastrophes naturelles : éruptions volcaniques, séismes, glissements de terrain, foudre mortelle… Même si tous ces éléments peuvent aussi toucher les ennemis, ils ne doivent pas être négligés pour ne pas perdre les unités beaucoup trop rapidement. Chaque partie se déroule en plusieurs tours, et un certain nombre de missions vous sont indiquées avant de commencer : il peut s’agir de protéger une centrale, de défendre un train ou de récupérer une capsule temporelle contenant de précieuses technologies arrivées du futur, si vous parvenez à remplir les conditions, vous pourrez gagner différentes choses : tout d’abord des armes ou des points d’améliorations pour vos Mechas, des points de réputation servant de monnaie à échanger contre des armes lorsque vous aurez sauvé avec succès une île, ou encore de précieux points d’énergie pour requinquer vos robots, denrée rare puisque c’est le seul moyen d’en récupérer entre chaque combat. Il y a 4 îles standards à protéger composées de plusieurs niveaux, ainsi qu’une île finale accessible dès que vous aurez sauvé les deux premières îles où il est possible d’affronter des monstres redoutables. Chaque île est dirigée par un gouverneur plus ou moins soupe au lait, et le but est bien évidemment de sauver toutes les régions en réalisant le plus de missions possibles et en sauvant la majorité des citoyens pour obtenir le meilleur score. Je pense qu’avec tout ça vous saurez saisir la complexité du titre, avec toutes ces mécaniques à devoir gérer pour s’octroyer la victoire !

Les graphismes d’Into the Breach sont composés de magnifiques sprites 2D avec une esthétique rappelant fortement les plus beaux jeux de la SNES. La galerie de personnages n’est pas formidablement étendue, mais leur design est réussi et leur apporte une profondeur certaine. Les animations des combats sont grisantes, tout est savamment orchestré pour donner de la vie et de l’ampleur à ces affrontements entre Kaijū et Mecha en pixel-art, et pour ne pas créer à l’inverse une bouillie de pixels illisible.

La bande son quant à elle est tout autant réalisée avec brio, les musiques sont grandioses, elles savent maintenir une tension, et les effets sonores très convaincants, je conseille d’ailleurs fortement de jouer avec un casque ou des écouteurs pour une immersion accrue. Il n’y a pas grand chose d’autre à dire sur la conception graphique et musicale, si ce n’est que c’est une pure réussite et un plaisir autant pour les yeux que pour les oreilles !

À ce point du test, vous aurez compris qu’Into the Breach est un jeu dur dans tous les sens du terme. C’est un die and retry où chaque partie est différente, et chacune de vos actions a un impact sur l’issue des combats : il ne s’agira pas de foncer tête baissée sur les ennemis, mais plutôt de réfléchir à comment réussir les objectifs tout en sauvant les humains de la meilleure manière possible. En définitive, chaque partie s’apparente à un jeu d’échec : à vous de développer votre stratégie sur l’échiquier, quitte à sacrifier vos pions pour obtenir ce que vous voulez.

Le jeu pourra vous tenir en haleine pendant des dizaines d’heures avant d’espérer obtenir l’échec et mat. Les parties s’enchaîneront, elles seront punitives, frustrantes, tendues et chacun de vos gestes pourra vous amener à la victoire tout autant qu’à la tombe… Le principe du jeu est très simple à saisir mais dans les faits le titre est diaboliquement hardcore, néanmoins sa rejouabilité est très forte puisqu’il est très encourageant d’essayer toutes les techniques possibles et imaginables pour tenter de le battre. En résumé c’est particulièrement dur, mais complètement jouissif, on ne dira pas mieux !

Into the Breach est un jeu qui s’adresse surtout aux fins stratèges, puisqu’il est extrêmement complexe et possiblement très rebutant et frustrant pour les néophytes. Néanmoins, après quelques Game Over, on commence à intégrer plus aisément les exigences des mécaniques et à se forger une stratégie de plus en plus solide pour tenter de sauver la planète, et c’est là qu’il devient hautement addictif. On désintègre alors avec plaisir les extra-terrestres belliqueux par centaines, et chaque fin de partie apporte une satisfaction non négligeable en venant booster notre ego de stratège militaire. Le jeu est déjà paru en mars 2018 sur PC, mais la portabilité de la Switch lui apporte un confort de jeu encore plus appréciable, il est parfait pour quelques parties en déplacement ou bien sous la couette, sauf si vous espérez un moment calme avant d’aller dormir ! Il saura vous triturer les méninges tout en offrant de magnifiques visuels, et le seul défaut qu’on pourrait lui trouver, en étant vraiment tatillon, c’est qu’il n’est disponible qu’en anglais, même si le niveau requis pour une bonne compréhension est très basique. C’est incontestablement un must-have si vous aimez la stratégie, et vous ne serez absolument pas déçus je peux le garantir !

Test réalisé par Natingle42 sur une version offerte par l’éditeur
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