Test : MotoGP 19 sur Nintendo Switch

MotoGP 19

Genre : course, sport, simulation
Langues : Anglais, Allemand, Français, Espagnol, Italien, Portugais
Développé par Milestone
Édité par Milestone
Sortie France : 27/06/2019
Prix : 59,99€ sur l’eShop, 49,99€ version boîte
Taille : 7524,58 MB
Joueurs : 1-8
Age minimum : 3

Site Web Officiel

Ayant rendu une assez bonne copie en 2018, le studio Milestone était toutefois attendu au tournant par les amateurs de simulation moto. En effet, sa série phare, MotoGP, demeurait perfectible quant à sa réalisation graphique (très propre sans être bluffante) et les développeurs teasaient depuis plusieurs mois l’implémentation d’une nouvelle intelligence artificielle, ANNA (Artificial Neural Network Agent) censée rendre les réactions des adversaires virtuels plus crédibles et adaptables en toute situation. Et si le pari semble tenu concernant les versions PS4 et One, plutôt bien accueillies par les joueurs, les pilotes sont en droit de se demander si la version nomade tient la route et ne circule pas en roue libre. Réponse dans ces quelques lignes.

Dès le menu, le joueur est invité à choisir entre différents modes (que nous détaillerons par la suite) : Carrière, Modes rapides (Grand prix, Championnat, Contre-la-montre), Défis historiques, Multi-joueur local, Éditeur graphique (casques, numéros, autocollants), ainsi que diverses options de personnalisation du pilote. Plutôt encourageant et gage d’une durée de vie honorable tant le contenu s’avère généreux ! Toutefois, les conducteurs du dimanche seront étonnés de ne pas être accueillis par un tutoriel afin d’apprendre la configuration des touches ou, tout simplement, la maniabilité du véhicule, surtout qu’il s’agit là d’une véritable simulation à la conduite très réaliste, et chaque virage peut occasionner une chute s’il n’est pas négocié correctement ! MotoGP semble s’adresser aux vieux de la vieille, aux briscards qui ont déjà rempli maintes fois le réservoir de leur bécane. Quant aux bleus, ils devront apprendre sur le tas, quitte à mordre plusieurs fois le bitume avant d’espérer s’illustrer sur la piste !

Fort heureusement, le gameplay millimétré du titre s’adapte avec douceur à l’inexpérience des nouveaux casqués en proposant de multiples options d’aide au pilotage : ils pourront alors paramétrer le niveau de simulation de la physique, le freinage automatique, l’aide hors-circuit, l’affichage d’une trajectoire idéale, l’automatisation de la boîte de vitesses ou encore abuser d’une fonction rembobinage afin de revenir quelques secondes en arrière lors d’une course particulièrement mal engagée. Plutôt bien pensé et assez rassurant ! Cela motive en effet les débutants qui, par la suite, désactiveront les aides les plus grossières afin d’améliorer la maîtrise de leur monture.

Seul bémol : les perfectionnistes pesteront probablement contre la rigidité des sticks de la Nintendo Switch, qui se prêtent fort désagréablement au jeu de la simulation ultra-réaliste. La négociation de certains virages très serrés peut s’avérer délicate. Nous conseillerons donc à ces experts du guidon d’opter pour une manette Pro, forcément plus adaptée à cet exercice.

Enfin, quelques mots à propos de l’intelligence artificielle : plutôt crédible, elle réagit assez logiquement à notre progression et n’hésite pas à s’interposer lorsque nous tentons une approche. En outre, l’IA adapte sa vitesse à l’environnement et n’aura jamais tendance à foncer tête baissée dans le moindre obstacle (une tare omniprésente dans les jeux de courses d’antan !). Cependant, cette fameuse intelligence ANNA ne nous a pas semblé non plus révolutionnaire et ne parvient toujours pas à effacer le sentiment d’affronter une entité virtuelle aux réactions pré-calculées, aussi minutieusement réfléchies ses décisions puissent-elles demeurer.

Graphiquement, cette version peine à convaincre. On sent que les développeurs ont tout misé sur la stabilité du framerate (qui se maintient honorablement à 30 fps hormis lorsque de nombreux éléments s’affichent simultanément à l’écran), mais la résolution en pâtit forcément. En découlent des cinématiques extrêmement pixellisées et une image floue et granuleuse. Ce constat vaut non seulement pour le handled mode (même si la petite taille de l’écran atténue ces défauts) mais aussi (et surtout) pour le mode docké, beaucoup plus difficile à apprécier.

En outre, l’esthétique du titre demeure assez froide et grisonnante. Certes, les circuits bitumés n’offrent pas un large panel de couleurs et l’on image mal notre bolide circuler sur la Rainbow Road d’un Mario Kart, mais le tout manque de vie et de profondeur. Il en résulte une certaine monotonie, d’autant plus que les éclairages et les effets météorologiques ont bien du mal à titiller la rétine. Les décors sont, quant à eux, désespérément vides..

Concernant l’ambiance sonore, il faut apprécier le style techno inhérent aux menus des jeux de course ! En revanche, les bruitages ont joui d’un soin particulier, et les aficionados de grosses cylindrées aux tonitruants moteurs vrombissants de hargne en auront pour leur argent !

Comme évoqué précédemment, le contenu du jeu est gargantuesque !

  • Le mode Carrière, sans être inoubliable, constitue cependant un solide mode solo. Chaque épreuve doit être savamment préparée au gré de divers entraînements (tours de circuit, contre-la-montre, etc.)
  • Les modes rapides rassemblent différents Grands Prix, des épreuves contre-la-montre, mais surtout un mode Championnat très complet, lui-même subdivisé en sept catégories : MotoGP, Moto2, Moto3, Redbull Rookies Cup, MotoGP 4 temps, 500cc 2 temps et le fameux MotoE, nouveauté de cet opus faisant intervenir des motos électriques !
  • Les défis historiques sont l’occasion de croiser de véritables figures emblématiques allant de Max Biaggi à Chris Vermeulen en passant par Marc Marquez ! Ces défis disposent de règles spécifiques : souvent, il s’agit de battre un adversaire tout en respectant une condition, comme celle de ne pas causer d’accident, tomber et faire de hors-piste. Aussi, quatre séries d’épreuves sont disponibles : Héros des 500cc, L’aube des MotoGP, Grandes rivalités et L’ère Moderne.
  • L’éditeur graphique propose une personnalisation assez gratifiante des casques, numéros et autocollants du pilote, ce dernier pouvant aussi être vêtu de la tête aux pieds : gants, bottes, combinaisons.

Seule ombre au tableau, et de taille : cette version Switch ne propose aucun mode online ! Cela vaut pour l’éditeur qui ne permet plus de partager nos créations à travers le monde, mais surtout pour le mode multijoueur, qui se cantonne désormais à un affrontement local ! Pire encore : ce dernier n’offre aucune option en écran splitté, et chaque participant doit posséder une Nintendo Switch ainsi qu’une version de MotoGP 19. Autant dire qu’il est fort peu probable que les pilotes puissent en profiter, tant cette configuration s’avère restreinte. Il y a fort à parier que les caractéristiques techniques de la Switch (déjà souffreteuse en solo) ont constitué un réel frein à l’implémentation d’un mode multi digne de ce nom…

MotoGP 19 est un jeu de qualité, c’est indéniable. Il offre un contenu prodigieux qui occupera les pilotes en herbe de longues heures durant, et nul doute que de nombreux joueurs prendront un plaisir certain à sillonner ses circuits bitumés en appréciant sa conduite réaliste et ses modes de jeux aussi variés que passionnants. Toutefois, ce portage se heurte aux limites de son support. Bien que techniquement stable, le soft souffre d’une réalisation graphique en demi-teinte, à l’image granuleuse et à la résolution faiblarde si on l’oppose aux standards actuels. En outre, l’absence du mode multijoueur en ligne est un réel problème, d’autant plus qu’il est nécessaire de posséder autant de Nintendo Switch et d’exemplaires du jeu que d’amis pour se consoler en mode local ! Ainsi, si vous êtes à la recherche d’une expérience exclusivement solo, vous pouvez considérer ce MotoGP comme une bonne (voire une très bonne) option à la plastique qu’il conviendra d’apprivoiser avec indulgence. Si toutefois vous êtes en quête d’une bonne dose d’adrénaline partagée entre vices-champions du monde, nul doute qu’un retour au garage s’avère nécessaire.

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Test réalisé par Yorick sur une version offerte par l’éditeur
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