Test : Nefarious sur Nintendo Switch

NEFARIOUS

Genre : Aventure, Plateformes
Langues : Anglais ; Sous-titres : Anglais
Développé par StarBlade Games
Édité par Digerati
Sortie France : 13/09/2018
Prix : 13,49€ sur l’eShop
Taille : 1763,70 Mo

Site Web Officiel

Il était une fois, un terrible méchant nommé Nefarious. Afin de prendre le pouvoir sur son royaume, il décida de kidnapper la princesse Mayapple et d’affronter son plus grand rival, le preux chevalier Mack. Néanmoins, comme cela ne lui était pas suffisant, il se mit en quête de la capture des princesses de chacun des 5 royaumes afin d’être le méchant le plus puissant et le plus craint du monde. Dans « Nefarious », les rôles sont inversés et le bad guy, c’est VOUS ! Cassez les codes en vous mettant dans la peau de ce personnage pas comme les autres et imposez votre style à travers ce jeu très humoristique qui se moque des clichés vidéoludique.

De prime abord, le gameplay est simple et peu innovant. Le héros donne des coups-de-poing de sa main droite. Il pourra les diversifier au fil de la partie en achetant des éléments d’amélioration. Il pourra faire de même avec sa main gauche qui lui permet d’utiliser des attaques à distance. Cela étant dit, « Nefarious » est en réalité une véritable ode aux jeux vidéo rétro. En effet, les développeurs ne cachent pas avoir puisé leur inspiration dans les plus grands classiques de l’aire 8-bits puisque certains des clins d’œil et éléments de gameplay sont clairement présentés dans l’un de leurs trailers.

Le soft se veut et s’assume totalement hybride. Ses mécaniques rendent hommage à des titres d’antan tels que MegaMan étant donné que, selon la princesse qu’il capture, Nefarious bénéficiera de divers bonus. « Nefarious » n’est toutefois pas qu’un basique jeu de plateformes, car l’opus se transforme parfois en proposant des phases de jeu inspirées d’autres genres. Vous pourrez ainsi avoir accès à un niveau sous l’eau, à une course-poursuite dans le far West, à des combats dans lesquels vous intégrez des méchas géants et avez l’impression de jouer à un shoot them, ou encore à un passage qui se fait au tour par tour non sans rappeler les célèbres Final Fantasy. L’humour décalé des développeurs est bien présent et il transparaît par exemple lors de cette phase où vous intégrez un plateau de jeu télévisé !

C’est cette diversité qui fait la force du soft et qui évite aux habitués du genre de se lasser. Néanmoins, cette même force est également la faiblesse du titre, car bien que l’idée de varier les phases de gameplay et les mécaniques du jeu soit bonne, celle-ci n’est pas poussée à son maximum. À vouloir trop en faire, le jeu ne tient pas toujours toutes ses promesses. Ainsi, certains niveaux déçoivent tant ils sont linéaires, faciles et peu développés. On citera notamment celui sous l’eau qui est une véritable déception, car il ne s’y passe rien. D’ailleurs, la difficulté du jeu est mal dosée, car certains mondes sont par exemple bien plus difficiles que des combats face à des boss, ce qui est tout aussi décevant. De plus, la maniabilité est parfois très frustrante, ce qui fait que l’opus n’est pas toujours aisé à prendre en main, principalement lorsqu’il s’agit de viser. Un véritable travail d’équilibrage aurait donc été souhaitable sur ces points-là.

Les graphismes du jeu sont très soignés. Compte-tenu des nombreuses références aux jeux de la génération 8-bit, on aurait pu s’attendre à des graphismes pixélisés, mais il n’en est rien. « Nefarious » opte pour des graphismes plus modernes afin de se démarquer. Certains regretteront ce choix, d’autres en seront ravis. Quoi qu’il en soit, le tout est très bien réalisé et ne déçoit donc pas. Chaque royaume à son identité propre et les ennemis collent toujours très bien à l’univers qui est représenté. On prend ainsi beaucoup de plaisir à explorer chacun des mondes imaginés par les développeurs.

Quant à la bande-son, elle est à la hauteur des graphismes du jeu. En explorant les niveaux, il est même possible de récolter les différentes pistes du soft sous forme de vinyle, un peu comme c’était le cas dans « Shovel Knight » avec ses partitions. Les musiques correspondent parfaitement à l’ambiance de chaque royaume. Une mention spéciale pour le thème de Nefarious lui-même ; un thème qui reste en tête et avec une véritable identité, comme on les aime !

Chaque stage vous prendra environ 15 minutes, sauf rares exceptions. Il faudra compter environ 4 heures pour boucler le titre, mais je vous conseille de prendre votre temps si vous voulez finir le jeu à 100%. Cela ne rajoutera qu’une heure de jeu, certes, mais cela vous permettra non seulement de récolter tous les vinyles et les 3 couronnes de chaque niveau, mais aussi de découvrir des zones cachées dévoilant des éléments importants du scénario. D’ailleurs, « Nefarious » propose lui aussi, comme certains de ses prédécesseurs, une fin secrète à débloquer en respectant certains critères bien précis ; une fin secrète qui vaut le détour ! À vous de prendre les commandes, donc.

Malgré cela, il est vrai que le soft reste court, mais cela reste correct pour un jeu indépendant. Encore une fois, si le concept du jeu avait été poussé à son paroxysme, peut-être qu’il y aurait eu un contenu plus riche et donc une durée de vie plus longue. Cela nous amène donc à l’autre point négatif de l’opus, à savoir son manque de rejouabilité… Pourquoi ne pas avoir proposé une ou plusieurs autres fins secrètes, sachant que cela aurait été possible ? Pourquoi ne pas avoir proposé un mode où l’on incarne cette fois-ci la princesse ? Pour un jeu qui veut casser les codes, cela aurait été intéressant ! Les possibilités sont multiples et les développeurs nous ont bien montré qu’ils n’avaient pas peur de s’inspirer et voire même de littéralement copier de grands classiques, alors pourquoi avoir arrêté en si bon chemin ?!

Enfin, si vous êtes anglophobes, « Nefarious » risque de vous poser problème, car vous passerez à côté de dialogues hilarants et de clins d’œil à d’autres jeux vidéo.

« Nefarious » est un musée vidéoludique. Bien que le soft soit court, il est de très bonne qualité. Les clins d’œil raviront les nostalgiques et les fans de sagas tels que Super Mario, Metroid, MegaMan, Sonic ou encore Final Fantasy, mais les laissera tout de même sur leur faim à cause du manque de développement du concept du jeu. Les bonnes idées de l’opus ne sont pas assez développées et même s’il ne lasse pas, il nous laisse avec un arrière-goût d’inachevé. La force de « Nefarious » finit donc par être sa faiblesse, car à force de copier les plus grands classiques, il tombe dans le piège de la comparaison. Ce sont ses qualités qui frustrent le joueur, car il en veut encore et toujours plus !

Malgré cela, « Nefarious » fait partie de ces jeux indépendants qui valent le détour. L’humour assumé, les différentes phases de gameplay, le scénario ainsi que le personnage principal valent clairement la dizaine d’euros que vous dépenserez.

Test réalisé par Karma sur une version offerte par l’éditeur
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