Test : Ni No Kuni II L’Avènement d’un nouveau royaume

Test : Ni No Kuni II L'Avènement d'un nouveau royaume

7.7

SCENARIO

6.5/10

GAMEPLAY

9.0/10

GRAPHISMES

7.0/10

BANDE-SON

7.0/10

CONTENU ET DUREE DE VIE

9.0/10

Les plus

  • Un conte à la sauce Ghibli
  • Un personnage principal qui se construit
  • Un royaume à développer
  • Un contenu riche et généreux
  • Une diversité côté armement

Les moins

  • ...mais qui manque de fantaisie
  • ...parfois un peu naïf
  • les limites techniques de la console se font sentir
  • des quêtes redondantes
  • level-design paresseux

Test : Ni No Kuni II L’Avènement d’un nouveau royaume sur Nintendo Switch

Genre : J-RPG
Langues : Anglais, Japonais Sous-titres : Français
Développé par Level 5
Édité par Bandai Namco
Sortie France : 17/09/2021
Prix : 59,99€ sur l’eShop, 41,90€ version boîte 
Taille : 10955 MB
Joueurs : 1
Age minimum : 12+

Site Web Officiel

SCENARIO

Forts du succès de Ni No Kuni : la Vengeance de la Sorcière Céleste en 2013, les développeurs de Level 5 se sont attaqués à un deuxième épisode Ni No Kuni II : l’Avènement d’un Nouveau Royaume en 2018.

Se déroulant une centaine d’années après les événements du premier opus, ce J-RPG met en avant le prince Evan, prêt à prendre la succession de son père dans le royaume de Carabas. Hélas, un coup d’Etat est monté, le roi assassiné, et Evan enfermé par un général du nom de Ratoléon. Au même moment, dans un monde proche du nôtre, le président Roland est transporté à Carabas. Rajeuni de plusieurs années, et ne comprenant pas sa situation, il apprend les événements, et aide Evan à s’enfuir du palais royal.

Ces deux personnages, au début méfiants l’un envers l’autre, finissent par se faire confiance et découvrent leur rôle à jouer. Fort de son expérience en politique, Roland conseille Evan afin qu’il devienne un vrai roi, telle que l’était sa destinée.

C’est le début d’une quête initiatique pour Evan, qui en même temps qu’il développe son royaume, se construit une personnalité et une force de caractère tout en passant par de nombreuses épreuves, qui le feront mûrir.

GAMEPLAY

Ni No Kuni II : L’Avènement d’un Nouveau Royaume se passe dans le même monde que le premier opus. Il se constitue de plusieurs royaumes menés par des souverains qui se déchirent entre eux. Face à cette menace latente de guerre, le principal but d’Evan est non seulement de créer son propre royaume (qu’il nommera Espérance) mais aussi d’unifier tous les autres. Pour cela, il se trouve des alliés qui font partie de son équipe. Le joueur contrôlera jusqu’à 6 personnages, 3 principaux étant uniquement disponibles pendant les combats.

Au fil de sa quête initiatique, Evan et ses acolytes parcourent le monde dans une sorte d’overworld. Cela se fait aussi bien à pied qu’en bateau ou en aéronef. Des ennemis, sous forme de monstres, apparaissent de manière aléatoire. En les affrontant, on bascule, via une transition, en mode combat. Ici, ce n’est pas du tour par tour mais de l’action-RPG à la Tales Of. Le but est de bourriner les adversaires, tout en esquivant les coups.

Bien sûr, ce n’est parfois pas aussi simple. Nous avons 3 armes pour nous aider. Libre à nous de constituer un trio d’armement à effets pour faciliter nos batailles. Nous avons aussi une arme à longue portée (arc, pistolet ou bâton selon les personnages) et la possibilité d’effectuer de la magie. Enfin, nous sommes aidés par une équipe de Mousses, des petites créatures colorées au regard ahuri, qui ont des capacités spéciales.

Ils peuvent nous apporter des buffs, nous soigner ou encore attaquer avec de gros canons. Leur importance n’est pas à négliger, car il leur arrive fréquemment de modifier le cours d’un combat. C’est pour cela qu’il faut, quand cela est permis, cuisiner ou recruter des Mousses pour se constituer une petite équipe d’auxiliaires très efficaces.

Dans les donjons, il n’y a pas d’overworld et les combats sont en direct, sans transition. L’exploration est plus dynamique et fluide, avec une attention portée sur l’action. On récupère des matériaux au sol tout en ouvrant des coffres. Et parfois, on s’affole en voyant une jauge de danger augmenter avec le temps, rendant les lieux encore plus inquiétants. On affronte alors des ennemis voire même des monstres maléfiques. Ces derniers sont des formes de mini-boss avec une aura violette. Ils sont généralement plus puissants, donnent beaucoup plus de fil à retordre, mais les récompenses valent la peine. Les tuer est un vrai challenge, assez grisant quand on les enchaîne.

Une fois l’overworld et les donjons traversés, la troupe d’Evan s’arrête dans un royaume. Peu importe la ville visitée, le schéma est toujours identique. Le prince prend connaissance d’un problème, tente de le résoudre, en est empêché par plusieurs personnages, arrive à se sortir du pétrin, met un terme à la menace, et signe un traité avec le souverain. Non, l’originalité n’est pas au rendez-vous, mais ce qui nous intéresse le plus, ce sont les quêtes annexes qui en découlent. Même si la plupart sont en mode “FexEx”, avec récupération d’un objet ou livraison pour PNJ, les récompenses restent intéressantes. Et surtout, c’est le meilleur moyen de recruter un maximum de spécialistes.

Car oui, en parallèle, le jeun Evan développe lui aussi son propre royaume. Dans ce mode, et à la manière d’un Suikoden, nous construisons et améliorons des sites de production, comme des mines, des marchés, des jardins, etc. Mais chaque site ne fonctionne pas tout seul. Il faut des spécialistes. Chaque recrutement permet ainsi de faire tourner les usines et ainsi récupérer des matériaux, des produits et des précieuses pièces d’or. Ces dernières sont à farmer pour monter le niveau de nos sites de production, et par extension, du royaume. En développant son influence, il est plus facile d’être crédible auprès des autres citoyens, et ainsi pleuvent les quêtes annexes et les potentielles recrues.

Avec tout ça, Evan a beaucoup de pain sur la planche. Mais ce n’est pas tout. Un bon roi doit justifier d’une excellente expérience militaire. Le jeune prince doit donc, à certains moment, constituer des escadrons et partir au front. En mode bataille, nous incarnons Evan, entouré de 4 bataillons, à la chasse aux barbares et autres menaces. Il faut repousser l’envahisseur et libérer les terres. Ce mode n’est pas toujours très excitant car plutôt linéaire. Le principe du triangle des armes à la Fire Emblem s’applique (épée>hache>lance>épée), conférant à ces bagarres un petit côté stratégique.

GRAPHISMES ET BANDE-SON

A l’instar du premier Ni No Kuni, l’Avènement d’un Nouveau Royaume a une direction artistique proche des conceptions des studios Ghibli. Les cinématiques sont de vrais anime avec une patte et des couleurs qui attirent l’œil. On regarde ces différentes pauses avec beaucoup de plaisir, le travail étant impeccable.

Le monde parcouru par l’équipe d’Evan est plutôt vaste. Les différentes régions manquent peut-être d’originalité (les plaines vertes, les plages, le désert froid et le désert chaud, etc) mais ils sont cohérents. Le level-design des grottes et des forêts est toutefois très paresseux. Leur construction est identique, seule la luminosité et les couleurs des rochers ou des feuilles changent. Aucun des sites ne se distingue réellement.

La Nintendo Switch a toutefois ses limites en termes d’affichage. La technique n’est pas toujours au rendez-vous, surtout avec ces effets de flou et d’aliasing. Certains éléments lointains peinent à charger, l’horizon paraît vide, et quelques bugs de collision viennent nous rendre visite ici et là. Et lorsqu’il y a un peu trop d’éléments à l’écran, ce sont les ralentissements qui interviennent, notamment dans Espérance, où il est parfois compliqué de se déplacer. Enfin, les temps de chargement sont un peu long et nombreux, surtout lorsqu’il faut revenir à Espérance pour récupérer nos précieux biens.

Côté bande-son, c’est du tout bon, avec une musique de nouveau composée par Joe Hisaishi des studios Ghibli. Soutenus par l’Orchestre Philarmonique de Tokyo, les thèmes sont impériaux et à la fois émouvants. Chaque royaume a sa patte (mention spéciale pour Celacan). Dommage toutefois qu’ils ne soient pas très diversifiés, en effet les mêmes morceaux reviennent régulièrement. De plus, les cavernes et les grottes n’ont aucune musique, rendant les lieux encore plus vides qu’ils ne le sont déjà.

CONTENU ET DUREE DE VIE

Ni No Kuni II est très généreux en contenu et garantit aux joueurs un minimum de 50 heures de jeu. Si la quête principale est relativement expéditive, malgré des boss d’étapes un peu costauds, arriver au 100% prend un peu plus de temps.

Tout d’abord, il y a plus de 150 quêtes annexes qui nous permettent d’obtenir de l’expérience, de l’or, des matériaux, mais aussi de recruter des spécialistes. Ces derniers sont nécessaires pour développer le royaume d’Evan, et répondre à leur besoin est le meilleur moyen d’assurer leur ralliement. A côté de ça, certaines missions nous demandent d’affronter des monstres maléfiques, et les vaincre est toujours gratifiant. D’autant plus que cela enrichit l’encyclopédie transporté par nos voyageurs.

Il faudra aussi développer son royaume jusqu’au niveau 4, cuisiner et recruter l’intégralité des Mousses, récupérer les matériaux nécessaires pour apprendre de la magie et monter le niveau de son équipement. Pour les plus aventuriers, un Labyrinthe des Mystères se débloque en fin de partie. Constitué de nombreux étages, c’est un excellent endroit pour farmer l’expérience et les objets rares, malgré un niveau de difficulté assez élevé.

Enfin, cette version Switch de Ni No Kuni II se constitue de tous ses DLC, avec intrigues et quêtes supplémentaires. Bref, il y a vraiment de quoi faire dans cette Prince’s Edition !

Ni No Kuni II L’Avènement d’un Nouveau Royaume s’apparente finalement à une sorte de conte en mode J-RPG. Le héros, trahi, se trouve des amis qui l’aident à se construire et à développer son influence, pour ensuite vaincre la menace et devenir roi. Le scénario est bien entendu convenu, manquant de puissance, et son évolution prévisible, mais ce ne sont pas ces éléments qui rendent le jeu addictif. L’exploration, le développement d’Espérance, l’enrichissement de l’encyclopédie et le recrutement de PNJ nous font nous investir sans même regarder l’heure. Le jeu peine à convaincre techniquement, malgré des cinématiques éblouissantes, les capacités de la Nintendo Switch étant ce qu’elles sont. Mais il y a suffisamment de choses à faire pour nous pousser à aller jusqu’au bout, même si on aurait aimé un peu plus de folie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.