Test : Penny-Punching Princess sur Nintendo Switch

Penny-Punching Princess

Genre : Beat Them Up / RPG
Langues : Anglais / Japonais  Sous-titres : Anglais
Développé par Nippon Ichi Software
Édité par NIS America
Sortie France : 30/03/2018
Prix : 39,99 € sur l’eShop, 39,90€ en version boite
Taille : 959,45 MB

Site Web Officiel

Vous incarnez une princesse blonde qui n’en est plus plus vraiment une et qui manie la calculatrice de façon obsessionnelle … Quezaco que ce jeu signé Nippon Ichi Software au fort relent de Beat them All et de Die and Retry, le tout saupoudré d’action RPG.
Ce jeu atypique, typiquement barré, conte l’histoire de Princess (c’est le nom de la princesse blonde) dont le père s’est fait prendre le trône par la famille Dragoloan. Ces vilains dragons ont corrompu tout le royaume et vous allez devoir en faire de même pour éjecter les traîtres du fief paternel.

Le scénario, court, qui semble tenir sur un billet de 1$ se trouve être plutôt original et possède un petit côté pittoresque qui mérite tout de même un certain intérêt.
Ici nous sommes face à une petite moquerie déguisée du capitalisme, comme on en voit peu dans le jeu vidéo. L’interprétation est drôle et vraiment sans prise de tête. De toute façon le jeu n’a qu’un seul but, taper, fracasser et cogner du dragon et autres bestiaires bizarres de cet univers médiéval.
Mais n’oubliez surtout pas que l’argent sera ici votre principale façon de progresser et surtout votre unique ami.

Maintenant que vous avez votre calculatrice/caisse enregistreuse en main, il ne vous reste plus qu’à prendre vos gants de boxe pour aller affronter les fêlons et reprendre le trône qui vous revient de droit.
Un tout petit tutoriel vous permettra de comprendre le principe de base, comme les boutons pour frapper, rouler, dasher et acheter vos ennemis mais aussi comment ramasser un maximum de thune. Avant de vous parler plus précisément de l’utilisation de la fameuse calculatrice, je dois vous dire que ce Penny Punching Princess est vraiment punitif. Il vous faudra voir quelques game over avant de prendre conscience du potentiel de votre personnage, mais aussi du jeu, quitte à recommencer encore et encore certaines zones. Et je peux vous dire, sans spoiler, que vous allez devoir malheureusement revenir sur vos pas pour pouvoir progresser et améliorer vos performances quitte à trouver le jeu redondant, répétitif, voir barbant.

Et donc, cette calculette ? Elle est le point central du jeu, elle est ce qui donne un coté original, elle est aussi ce qui apporte le coté RPG, mais elle est surtout la petite chose qui va vous faire bouillir de rage de par son utilisation. Pourquoi donc ce qui fait l’originalité de Penny Punching Princess est aussi ce qui en fait une sorte d’épine dans le pied ? Tout simplement parce que son utilisation est hyper mal foutue. Si c’est grâce à elle que vous pouvez acheter des décors et des ennemis, je ne comprends pas pourquoi les concepteurs ont tenu à ne pas arrêter le temps lorsque l’on s’en sert ! Car oui, mettre en route cet objet et vouloir l’utiliser alors qu’il y a un boss énorme à nos trousses, tout en esquivant les pièges est un véritable sacerdoce.

Prenez une grande respiration, la phrase est longue et ma foi peut-être un peu ardue à comprendre. Imaginez quatre dragons faisant quatre fois votre taille vous poursuivre, vous devez aussi esquiver des pièges éparpillés sur le niveau et en plus taper une certaine somme sur les touches de la dite calculatrice avant de confirmer votre prix, mais aussi cibler l’ennemi/piège que vous avez choisi d’acheter.
Faire tout ceci en mode dock est assez ardu car il faut utiliser les touches Z pour activer/sélectionner, mais aussi les touches haut bas gauche droite du joycon gauche pour vous déplacer sur la calculatrice. Et vous faites tout ça en ayant des monstres aux fesses je vous le rappelle. Et en mode portable ? Et bien ce sont vos gros doigts qui tapoteront sur la calculatrice, mais, encore une fois le tout est hasardeux, car le grand écran de la console rend l’action compliquée, surtout à une main. Initialement Penny Punching Princess est sorti sur PsVita est le petit écran de la portable de Sony semble bien plus adapté à l’utilisation tactile.
La solution reste la possibilité d’utiliser un bouton automatique, donnant une somme déterminée concernant un ennemi aléatoire, mais ce n’est pas vraiment intuitif surtout lorsqu’il y a du monde sur la map.

Chaque adversaire, une fois tabassé, lâche des pièces. Lorsque vous avez réussi à amasser une belle somme, n’hésitez pas à acheter le plus possible d’objets ou de vilains monstres, car ils vous serviront en tant qu’alliés durant les combats mais aussi à augmenter certaines de vos capacités. Et il ne faudra donc pas hésiter à retourner dans un niveau passé pour y collecter le plus d’ennemis possible. C’est là que Penny Punching Princess devient punitif, car si on ne s’applique pas trop avec cette collecte ou à bien connaître l’apparition des arènes, c’est la branlée assurée.

L’univers dans lequel vie la princesse est assez joli. C’est en 2D ! Une belle 2D, avec parfois de gros personnages (les boss sont énormes). Le chara-design de Princess et de son acolyte sont en pixel et leur intégration dans ce monde en vue de dessus 3/4 est assez mignon. Les niveaux sont dans un style visuel assez peu varié, châteaux et forêts, de jour et de nuit. Idem dans les structures des couloirs (plus ou moins tracées comme des labyrinthes) où finalement ils sont tous plus ou moins équivalent. Entre deux arènes de combats de différentes tailles, on se promène dans des couloirs et cela du premier au dernier niveau. Si les combats sont épiques, ce n’est malheureusement pas le cas du design des niveaux.

Côté musique les gars de chez Nippon Ichi Software ont fait très fort. J’ai été très impressionné de bout en bout. Tantôt Heavy Metal, tantôt plus doux, la guitare reste centrale dans l’ambiance. Si le premier niveau nous présente un univers musical vraiment agressif, le deuxième est plus aérien, tout comme le troisième.
C’est une prise de risque assez énorme d’avoir choisi ce genre de thèmes musicaux, loin des choses plus classique du moment, plus orchestrales ou même voir silencieuses pour certains jeux. Pour les réfractaires, une seule solution, les options pour réduire au silence ce bruit provenant de guitares saturées.

Il faudra compter sur dix heures minimum de jeu pour le terminer. Dix heures, pour ceux qui arrivent à bien gérer la progression et qui n’auront pas besoin de refaire encore et encore les mêmes niveaux pour up-grader cette chère Princess. Car les autres risquent de souffrir. Imaginez n’être qu’au deuxième chapitre en seulement 8 heures de combat et de prises de tête.
Sur 8 chapitres la répétitivité et la difficulté seront au rendez-vous et cela risque de rapidement vous monter au nez. Une fois l’aventure terminée, même si toutes vos armures et reliques ne sont pas complètes, nul doute que vous n’aurez pas envie de retourner au bouillon.

Petit bonus, l’apparition au troisième chapitre d’un second personnage, la zombie Isabella. Son gameplay est totalement différent de Princess. Aspirateur à monstres, bombes et frappes de loin seront au programme. Tout ceci vous obligeant par ailleurs à refaire vos armures et reliques. Et oui il va falloir retourner dans les niveaux précédents pour améliorer votre personnage, comme si nous étions des sado-maso.

Nippon Ichi en voulant apporter de la variété fini par nous proposer un type de jeu qui tourne en rond et au gameplay bancal.
Les séquences de bastons auraient pu en effet être moins brouillonnes sans cette maudite calculette qui n’arrête pas le temps. Quel plaisir pourtant de frapper du dragon à coup de punch et d’utiliser les pièges à la façon de la série des Deception pour récolter un max de pièces.
Toute cette phase baston qui rappelle le Beat Them All, la phase technique d’utilisation des pièges et les monstres achetés sont sabotés par l’utilisation maladroite de la calculatrice et une répétitivité constante du gameplay.
La défaite nous fait retourner au précédent niveau tel un Die and Retry tant que l’on ne connaît pas les moindres paterns de l’environnement qui nous entoure. Rageant surtout l’on est au taquet niveau up-grade. Seul votre dextérité et votre maîtrise de la map vous feront sortir de cet enfer capitaliste.
Assurément Penny Punching Princess aurait pu être plus fun à jouer car les idées sont là. L’ambiance étant bonne, détendue, voir décalée et les graphismes étant tout aussi agréables, il y avait moyen là de créer un très bon jeu, moderne et renouvelant le genre. Dommage.

A noter enfin que les dialogues du jeu sont en japonais -ou en anglais- et qu’une version française même sous-titrée aurait pu être sympa, histoire de piger un plus l’histoire de Princess.

Test réalisé par C2ric sur une version offerte par l’éditeur
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