Test : Sid Meier’s Civilization VI sur Nintendo Switch

SID MEIER’S CIVILIZATION VI

Genre : Stratégie
Langues : Anglais, Allemand, Français, Espagnol, Italien, Portugais, Russe, Japonais, Chinois, Coréen Sous-titres : Japonais, Français, Allemand, Italien, Espagnol, Coréen, Portugais, Russe, Chinois, Anglais
Développé par Firaxis Games
Édité par 2K GAMES
Sortie France : 16/11/2018
Prix : 49,99€ sur l’eShop, 44,99€ version boîte en vente ici
Taille : 5630,85 Mo
Joueurs : 1
Age minimum : 12 ans

Site Web Officiel

La franchise des jeux Civilization existe depuis bientôt 25 ans maintenant, créée par Sid Meier, elle propose au joueur de prendre la place d’un dirigeant d’une certaine nation ou d’un certain groupe ethnique ayant ses caractéristiques propres, et il doit le faire évoluer au fil du temps, de la façon dont il le souhaite, pour le guider vers la victoire. Le joueur est amené à explorer le monde, fonder de nouvelles villes et construire des aménagements. Il progresse sur des arbres technologiques et culturels et doit également déployer une armée afin d’attaquer ses concurrents et de défendre son territoire. Enfin, le joueur peut commercer et négocier avec les autres dirigeants, via une interface animée.

Bien entendu, comme pour toutes ces séries de jeux-vidéos à la longévité remarquable, les habitués ont tous leur numéro fétiche, et l’on espère juste que chaque nouveau titre puisse apporter des améliorations. Civilization VI a déjà vu le jour sur les appareils mobiles, mais il n’avait pas encore touché les consoles de jeu, et c’est donc avec surprise que son annonce sur Nintendo Switch a été chaleureusement accueillie.

Concernant le gameplay, si vous êtes nouveau joueur de cette franchise, alors le jeu pourra vous sembler décourageant au premier abord, pas la peine de vous mentir, c’est un jeu de stratégie au tour par tour du genre “4X” pour exploration, expansion, exploitation et extermination, et ces 4 mots sont une bonne description de tous les buts que vous devrez atteindre dans ce jeu. Chaque décision que vous prendrez aura un impact sur le succès de la fondation de votre empire ou sur son échec, et chaque partie va vous absorber pendant des heures, d’autant plus grâce à la portabilité de la Switch qui vous permet de ne jamais lâcher votre conquête, même sous votre couette et autant vous dire qu’avec un jeu comme celui-ci, le danger de ne plus arriver à dormir est réel ! S’il vous importe peu de voir votre vie filer entre vos doigts, alors achetez Civilization VI tout de suite, parce que c’est exactement ce qu’il va vous arriver.

Commençons donc avec les contrôles, qui ont été pour moi une des choses les plus importantes car rien ne peut réellement remplacer la souris et le clavier pour les jeux Civilization, mais n’ayez crainte, car les développeurs ont savamment réalisé leur travail en amenant la jouabilité sur Switch, au point tel que tout semble naturel et logique très rapidement. Le joystick gauche va servir à sélectionner une case sur la carte, alors que le joystick droit vous permet de déplacer la caméra, ZR et ZL servant à zoomer ou dézoomer. L et R quant à eux vont afficher les menus, et c’est ici que vous allez passer le plus de temps, la sélection se fera alors avec la croix directionnelle. Notez aussi qu’en mode portable le jeu peut se contrôler entièrement grâce à l’écran tactile. Bien qu’il se passe beaucoup de choses à la fois, le jeu est assez intuitif, tout est facilement accessible, ce qui est la chose la plus importante et vous vous y habituerez vite. Comme je l’ai dit, il sera toujours impossible de remplacer la souris, mais le travail ici a été mené à la perfection.

Entrons maintenant dans le vif du sujet, pourquoi diable ce jeu demande-t-il un tel investissement ? Et bien, tout simplement parce que chaque action va demander une réflexion au préalable. Comme lors d’une partie d’échec, chaque coup peut amener à un désastre autant que vous rapprocher de la victoire. Tout d’abord, il vous est demandé de placer votre capitale sur la carte, et par exemple profiter des montagnes alentours peut être un bon choix défensif, mais peut également supprimer des ressources essentielles à votre survie. À chaque tour, les citoyens vont se déplacer sur les cases les plus proches de la ville pour récupérer de l’or, de la nourriture et d’autres biens nécessaires à la construction et la vie de la population. C’est donc pour cela que le choix de l’emplacement de votre ville nécessite une longue réflexion, faut-il la construire proche de la mer pour profiter des ports, mais être potentiellement vulnérable aux attaques navales ? Ou alors pourquoi ne pas s’installer proche d’un camp de barbares, qui seront faciles à piller dans les premières phases du jeu, mais qui pourra vous dire s’ils n’évolueront pas plus vite que vous, au risque de vous soumettre à leur tour lorsque vos troupes seront appelées au combat ailleurs ? Lorsqu’il y a tant de choses qui se déroulent en même temps, et tant de choses auxquelles penser, le jeu peut en effet sembler décourageant, mais si vous tenez bon, il saura vous récompenser d’une manière très satisfaisante lorsque vous maîtriserez ses mécaniques.

Vous découvrirez d’autres villes et d’autres nations lors de votre exploration de la carte générée aléatoirement en début de partie, mais que ferez vous lors de votre rencontre ? Essayerez-vous de vous lier d’amitié ? Ou bien de déclarer la guerre et de prendre ce qui vous revient de droit ? Vous voulez être un honnête marchand ? Et bien allez-y ! Si au contraire vous souhaitez construire une armée solide pour que l’herbe ne repousse plus où vous passerez, le jeu vous y autorisera. Vous pouvez bâtir votre empire de la manière qui vous sied le plus, et mener votre peuple à la victoire selon votre code d’honneur, case par case bien entendu, Rome ne s’est pas construite en un jour ! Et puis lors de votre prochaine campagne, vous pourrez essayez une autre tactique, d’une envergure plus étendue, comme par exemple en convertissant les peuples à votre foi. Tous les coups sont permis pour étendre votre empire sur la carte.

Civilization VI se distance un peu des autres titres de la franchise en ce qui concerne les bâtisseurs, ils disparaissent après avoir construit 3 bâtiments, ce qui est plutôt une bonne chose, car vous ne vous retrouverez plus en fin de partie avec une multitude de petits bonhommes qui se roulent les pouces. Les nouveaux joueurs apprécieront les tutoriels, le jeu permet vraiment de partir de zéro, mais le flot d’informations est un peu étouffant, et beaucoup de choses rentreront par une oreille pour ressortir par l’autre, ce qui n’est pas un drame. Sachez cependant que lorsque vous commencerez vos premiers tours, il y a de fortes chances que vous ne compreniez rien à ce que vous êtes en train de faire si vous n’avez pas joué à d’autres Civilization, mais accrochez vous bien, car les décisions prises au début auront un impact sur toute la partie, vous apprendrez de toute façon sur le tas, quitte à devoir recommencer. Plus vous jouerez, plus vous apprendrez. Vous pourrez passer des heures et des heures sur ce jeu et quand même apprendre de nouvelles choses, c’est la beauté de la franchise.

Chaque tour vous force à prendre des décisions en tant que dirigeant, et certaines d’entre elles vous feront arrêter de jouer quelques minutes et réfléchir. En parlant des dirigeants, chacun a ses propres motivations, qui sont préenregistrées pour leur apporter un comportement. Elles sont uniques à chacun d’eux et apportent un peu de différences entre les réactions qu’ils vont avoir vis à vis d’une situation (qui peuvent parfois sembler démesurées, mais qui est on pour juger Cléopâtre ?). On peut construire différentes villes sur la carte, et leur faire rechercher des technologies différentes, ou bien décider d’étudier un savoir commun, on est encore une fois totalement libre.

Et puis il y a les doctrines, et qu’on aime la politique ou non, le jeu va vous forcer à  mettre le nez dedans. Lorsqu’un bon nombre de tours se seront écoulés, et que vous aurez suffisamment développé la culture, vous allez devoir intégrer de la politique et du civisme pour contrôler votre population, à vous de voir quel régime vous ira le mieux, autocratie, démocratie, loi martiale… Faites tout de même attention aux soulèvements populaires si vous dirigez trop d’une main de fer.

Vous gagnerez la partie lorsque vous aurez soumis toutes les autres civilisations sur la carte, soit par les armes, soit grâce à la foi, le rayonnement culturel… libre à vous de développer votre stratégie, tant qu’il ne reste plus que votre empire à la sortie. Une partie peut de ce fait durer des heures, mais il y a des options pour créer des parties avec des cartes plus ou moins grandes, selon le temps que vous avez à accorder au jeu, il est très facile de créer la partie de votre choix.

Et malgré cet énorme pavé portant sur le gameplay, je n’ai pas pu tout aborder, et je n’ai même sûrement pas tout découvert, car le jeu est si complexe que sa beauté réside dans le fait de trouver de la nouveauté même après des dizaines d’heures de jeu. Chaque partie est différente, les dirigeants s’élèvent au nombre de 24 et représentent chacun un pan de l’histoire du monde, ce qui rend le soft encore plus fascinant et instructif. En dehors du mode classique, plusieurs types de jeu s’offrent à nous, bien sûr le didacticiel pour commencer qui sera essentiel aux néophytes, mais également le mode scénario vous mettant dans la peau d’un dirigeant avec des règles précises et des objectifs spécifiques, créant ainsi une partie plus dirigiste mais pas forcément plus aisée. Et puis il y a enfin le mode multijoueur, qui ne permet que le multi local jusqu’à 4 joueurs sur 4 consoles différentes, on regrettera l’absence de mode en ligne, même si le solo est largement suffisant pour s’amuser pendant des heures.

La bande son de Civilization VI est juste parfaite pour ce type de jeu, tranquille lorsque l’on étudie la carte et réfléchit à nos actions, mais rapidement dramatique dès que l’on entre en contact avec des ennemis, les tambours frappent, les cuivres résonnent et le vent siffle à nos oreilles quand les oiseaux arrêtent de chanter et que la tension monte.

Visuellement, le jeu va probablement diviser les fans, certains préféreront un style plus réaliste que l’on pouvait avoir dans d’autres opus au style plus cartoon de celui-ci, mais la direction artistique est maîtrisée, j’ai personnellement trouvé que c’était un plaisir pour les yeux, surtout pour jouer en mode portable, les troupes sont bien détaillées, les zooms dans les cités dévoilent une richesse des détails dans les constructions, le jeu est véritablement beau.

Civilization VI sur Switch intègre 13 DLC déjà sortis sur mobile et en propose deux autres payants (le pack Nubie à 4,99€ et le pack Khmers et Indonésie à 8,99€), ils apportent tous de nouvelles civilisations et de nouveaux scénarios, le jeu est donc extrêmement complet même sans débourser un centime de plus que son prix initial. Avec toute cette charge d’information, les temps de chargement en début de partie sont un peu longs, mais une fois qu’ils sont passés le jeu tourne avec une fluidité remarquable malgré toutes les actions actives en même temps plus la partie avance, c’est un vrai tour de force. Et puis les temps de chargement ont la bonne idée d’afficher un texte lu par un doublage parfait, apportant des éléments historiques et des informations sur la partie qui va se dérouler. En parlant de doublage, le jeu n’est vraiment pas en reste, chaque personnage a sa propre voix française (ou étrangère si c’est une civilisation que l’on rencontre), et les comédiens ont fournis un travail formidable.

Civilization VI est parfait pour la Nintendo Switch, sa portabilité en fait un argument de choix, mais aussi un danger potentiel en terme d’activité chronophage, la durée de vie est véritablement énorme et va vraisemblablement vous priver de sommeil, soyez prévenus !

Si vous aimez les jeux de stratégie, alors il sera difficile de faire mieux que Civilization VI pour vous contenter, c’est le haut du panier du genre, et sa sortie sur Nintendo Switch est une bénédiction (ou une malédiction si votre vie sociale se voit aspirer dans la conquête de votre empire, ce qui va probablement arriver…). Tout a été savamment orchestré pour que le jeu puisse s’adapter du mieux possible à la dernière console de Nintendo : les contrôles sont aux petits oignons, le titre tourne de manière fluide quoi qu’il se passe, les graphismes cartoon sont extrêmement détaillés, même en mode portable, et, sûrement le point le plus important, le didacticiel est utilisé pour que tous les joueurs, même ceux qui n’ont jamais touché à un seul opus de la franchise, puissent comprendre les mécaniques très complexes du jeu et l’apprécier comme il se doit, moyennant une période d’apprentissage et d’adaptation qui a été pensée pour être la moins rébarbative possible. En bref, Civilization VI s’adresse à tout le monde et c’est sa plus grande force, c’est un jeu excellent qui a su retirer le meilleur de ses prédécesseurs et le vulgariser pour le rendre accessible, tout en étant redoutablement complexe et complet. C’est donc véritablement un must-have de notre console préférée, ça ne fait aucun doute !

 

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Test réalisé par Natingle42 sur une version offerte par l’éditeur
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