Test : Sigi – A Fart for Melusina sur Nintendo Switch

Sigi – A Fart for Melusina

Genre : Action, Aventure, Plateformes
Langues : Multilingue – Sous-titres : Multilingue
Développé et édité par pixel.lu
Sortie France : 07/09/2018
Prix : 4,99€ sur l’eShop
Taille : 101,71 Mo

Site Web Officiel

Un splendide coucher de Soleil, accompagné du bruissement des feuilles composant les arbres du jardin, et de l’air marin apporté par la légère brise du soir. Comme à l’accoutumée, ce joli cadre combla d’allégresse le chevalier Sigi, installé près de la fenêtre de sa chambre. Depuis la plus haute tour du château, alors que le ciel étoilé se leva avec douceur, notre brave homme s’endormit paisiblement sur son lit, après s’être longuement extasié devant le paysage magnifique entourant sa demeure.

L’obscurité exerçait toujours son emprise dans les cieux lorsque le noble paladin fut réveillé en sursaut par un chant mystérieux. Charmé par la voix suave, sa quête de réponses l’amena à la rivière voisine, où la lune dévoila la silhouette d’une belle sirène.  stupéfaction révéla cependant aux yeux de la délicate créature son terrible handicap : ses flatulences imprévisibles. Par conséquent, notre guerrier quelque peu bedonnant va parcourir le pays à la recherche de sa bien-aimée qui, apeurée par un tel défaut, a pris la fuite non sans un élégant plongeon.

Par le biais de ce contexte sympathique à vous décrocher un léger sourire, le studio luxembourgeois pixel.lu présente ce mois-ci sa toute première œuvre pour la machine hybride nippone, friande de titres indépendants en tout genre. Publié l’année dernière sur la plateforme Steam, Sigi – A Fart for Melusina met désormais les voiles vers les consoles de salon, avec pour vocation de vous offrir un moment agréable devant votre écran, manette en main, avec ses mécaniques de platformer 2D aussi classiques qu’efficaces.

Ainsi, le périple de Sigi à travers le continent se décompose en plusieurs niveaux courts mais intenses en action. Le chevalier doit user de sa petite taille et de la maniabilité de ses sauts à la hauteur invariable afin d’atteindre la friteuse royale, synonyme de fin de parcours. Arpenter avec prudence le relief proposé par les développeurs constitue un premier élément à maîtriser pour triompher des différents tableaux, car gouffres et étendues d’eau sont sans surprise, mortels pour notre homme vaillant en armure, avec le risque de perdre littéralement une vie.

Bien entendu, la géographie des lieux ne joue pas seule contre vous. Les contrés regorgent d’innombrables ennemis hideux et autres pièges vicieux susceptibles de nuire à votre progression. Malgré le physique désavantageux de notre héros, ce dernier manie avec adresse tout un panel d’armes assez varié pour affronter n’importe quelle menace : des dagues aux dégâts légers mais à la dispersion satisfaisante, jusqu’à la hache à la trajectoire courbée, capable de toucher un adversaire abrité derrière un mur.

À ce système de combat inspiré de la franchise Ghouls’n Ghosts, les aptitudes spéciales, s’ajoutent à la recherche de trésors. Que ce soit sur votre chemin lors de traversée d’un niveau ou dans ses sections cachées, collecter les quatre lettres du prénom du protagoniste vous récompense en vies supplémentaires, ainsi que les pièces – par tranche de cent, et les boucliers. D’autre part, au sein des coffres à détruire se trouvent de nouveaux outils à équiper, à moins que vous ayez déjà dans vos gants votre instrument fétiche.

Au-delà de l’influence évidente de certaines célèbres licences sur le gameplay, l’aspect technique du titre vise de son côté à réveiller votre fibre nostalgique, avec des tableaux dignes d’un jeu 16 bits du début des années 90. Grâce à un style Pixel Art dépeignant de manière réussie le thème fantaisiste de la série de Capcom sous un format plus comique, auquel s’ajoute un filtre rétro de télévision cathodique agréable pour les yeux, les décors sont soumis à un cycle jour/nuit entrant en action à chaque changement de niveau, modifiant ainsi la palette de couleurs utilisées pour un effet des plus remarquables.

Il est toutefois fort regrettable que le nombre de paysages où Sigi foulera le pied ne s’élève qu’à … deux. Justifiable d’un point de vue artistique – puisque votre explorez le même continent durant toute votre aventure, l’absence importante de thèmes étonnera plus d’un, surtout après avoir constaté la réalisation solide du titre avec la fluidité de ses animations et la qualité plus que convainquante de ses effets de particules. Les jolies compositions en 8 bits, à la mélodie raffinée et entraînante, et les bruitages de bonne facture parviendront sans doute à vous consoler.

Quoiqu’il en soit, ce manque de richesse visuelle est contrebalancé par un level design réfléchi, qui s’efforce à développer avec brio une nouvelle mécanique de jeu pour chacun des vingt niveaux. Introduit dans un premier temps sous une forme destinée à vous enseigner son fonctionnement, chaque obstacle est ensuite décliné en plusieurs situations plus dangereuses les unes que les autres, qui feront appel à la fois à votre réflexion et à vos réflexes. De quoi mettre en lumière toute la dimension ludique du gameplay proposé par le side scroller de pixel.lu.

Les adeptes en la matière seront néanmoins déçus par la difficulté assez faible qui se dégage du titre. Obtenir un « game over » sera votre challenge le plus compliqué à relever, tant les pierres tombales faisant office de checkpoints à valider, et de vies et autres plats de nourriture à amasser sont nombreux, nécessitant d’être revu à la baisse. Exemple supplémentaire à votre disposition, les combats face aux boss rendent le système de santé complètement inutile, car en disposant d’une quantité importante de vie, les trois coups subis (signant le décès de Sigi) ne vous empêcheront pas de continuer à livrer bataille, sans repartir à la case départ grâce au point de passage validé en amont.

De ce fait, la durée de vie offerte correspond seulement à une seule et unique heure, même pour les néophytes. Les plus courageux d’entre vous s’essayeront probablement à la quête du 100% en récupérant toutes les lettres et autres biens cachés grâce à la carte pour revisiter les tableaux terminés, tandis que d’autres tenteront d’inscrire le meilleur temps possible. Mais soyons francs, le contenu actuel aurait pu largement gagner en profondeur, avec l’ajout de tableaux bonus, d’un éditeur de niveau avec l’option de partager ses créations au monde entier, et pourquoi pas de modes multijoueur coopératifs ou compétitifs.


Quant à la qualité du portage, il est sans appel réalisé avec un professionnalisme à saluer. En effet, le contraire aurait été surprenant pour un jeu pareil, mais l’interface reste lisible quel que soit la configuration de la console, tout comme la fluidité de l’action qui, combinée à l’excellente maniabilité et l’absence de bugs, fait également plaisir à constater. Cependant, ce sont l’exploitation non invasives des vibrations HD des Joy-Con et la traduction française impeccable qui remportent ce match de points positifs, témoignant d’une attention toute particulière de la part des développeurs.

Même si les similarités semblent forte avec l’une des franchises les plus traumatisantes des dernières décennies à cause de sa difficulté légendaire, Sigi – A Fart for Melusina prouve que les apparences sont toujours trompeuses, et parvient à proposer une alternative issue d’un mélange de différents codes non dénués d’intérêt, présentant ainsi un véritable potentiel pour élaborer une série vidéoludique inédite.

Le titre de pixel.lu est néanmoins victime de son manque d’ambition, avec pour conséquences un contenu assez maigre et un challenge bien trop dilué dans la facilité. Détrompez-vous quand même, le moment que vous passerez en compagnie de Sigi s’annonce plaisant à vivre, surtout qu’il ne vous demandera pas un lourd tribut pour se laisser jouer.

Test réalisé par TheAmazingNatpon sur une version offerte par l’éditeur
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