Test : Streets of Rogue sur Nintendo Switch

STREETS OF ROGUE

Genre : Action, Jeu de rôle, Multijoueur
Langues : Anglais, Espagnol, Portugais, Français, Allemand, Russe, Coréen, Chinois
Édité par tinyBuild Games
Sortie France : 12/07/2019
Prix : 19,99 € sur l’eShop
Taille : 478 Mo
Joueurs : 1 à 4 joueurs
Age minimum : 16 ans

Site Web Officiel

Il arrive parfois qu’un mélange hasardeux trouve une heureuse issue. Prenez de l’opéra, des guitares électriques, du talent ainsi que des tenues extravagantes et paf, ça donne Queen. Le choix de Matt Dabrowski fut simple : “Faire se rencontrer Deus Ex et Grand Theft Auto” et le résultat a donné Streets of Rogue. Sorti en juillet 2019 dans sa version finale, le jeu est édité par tinyBuild Games.

Développé par une seule personne (avec Craig Barnes à la musique et sound design, ainsi que Matthew Weekes à la direction artistique) le titre offre néanmoins une profondeur de gameplay très appréciable qui le classe à mi-chemin entre le rogue-like et le bac à sable.

Vous n’évoluez pas dans un donjon, mais dans une ville régie par le Maire. Ce dernier a pris le contrôle des finances, enrôlé une armée d’hommes de main et c’est à vous, nouvelle recrue de la Résistance, de monter dans les diverses strates de la cité afin de le stopper.

Des bidonvilles jusqu’aux beaux quartiers, votre périple ne sera pas de tout repos. Que vous incarniez, un soldat, sportif, loup-garou, pompier ou clochard; chaque partie sera différente et la liberté qu’offre le jeu vous emmènera pour plusieurs centaines d’heures d’aventure.

Vous commencez chaque partie en choisissant parmi 24 personnages de base. Partageant chacun quatre statistiques (Endurance, Vitesse, Corps-à-corps et Armes à feu), ils partent aussi avec des attributs spécifiques, ainsi qu’une quête personnelle à mener.

À chaque niveau sa liste d’objectifs à remplir. Il s’agira parfois de récupérer une photo compromettante pour vos amis de la Résistance, de neutraliser des scientifiques douteux, ou encore de détruire un certain nombre d’objets. Pour cela, vous êtes libre d’utiliser le chemin qui vous semble le plus efficace. Opterez-vous pour la méthode “classique” et tuerez-vous tout ce qui bouge ? Ou bien serez-vous plus diplomate ? Ou encore, incarnerez-vous un gorille, ce doux primate des forêts subtropicales, qui ne cherche qu’à libérer ses congénères malgré le rejet de la population ?

Tuer, pirater, corrompre, se faufiler, les façons d’agir ne manquent pas, et le jeu offre suffisamment de possibilité pour composer sa partie “à la carte”. Entre les objets qui se comptent en centaines, les approches choisies, les missions imposées, les facultatives et les conditions qui arrivent parfois (comme des étages où tout le monde se bagarre dès votre arrivée), Streets of Rogue parvient à se renouveler sans cesse. Très simple à prendre en main, le soft offre ainsi une accessibilité immédiate qui laisse le joueur découvrir cet univers sans s’empêtrer de contrôles complexes : un bouton = une fonctionnalité. Pas de combo ou de manipulation compliquée, un jeu nerveux et efficace comme on les aime, avec un gameplay arcade bien à l’ancienne.

Et dans le genre old-school mais efficace, la direction artistique suit cette trame : ça suinte du pixel de partout, les explosions de sang et les entrailles volent sous la forme de gros carrés. Très minimaliste mais suffisamment évocateur pour qu’on reconnaisse chaque élément du décor, le style graphique permet de ne pas s’encombrer de trop d’effets, pouvant parfois parasiter la compréhension de ce qui se passe à l’écran.

Côté musique, les synthé rythment votre épopée, là aussi dans la plus pure tradition “Eighties”. La bande-son accompagne le joueur sans être entêtante ou redondante. On pourra pinailler sur l’absence de variétés des bâtiments et des décors dont la disposition laisse apparaître la génération aléatoire, mais il s’agit là d’un petit détail sans importance.

Le titre va vous prendre du temps. Beaucoup de temps. Je ne pensais pas être autant happé par ce jeu et cela a été une agréable surprise. On découvre la vingtaine de personnages de base, les objectifs, tous les objets présents, les différentes possibilités de gameplay, les combinaisons d’objets et de capacité, PUIS le multijoueur co-op local ou en ligne, les mutateurs qui permettent de faire une partie entièrement personnalisée, ET PUIS LES DÉFIS.. J’arrête là mais vous l’aurez compris, le soft est incroyablement riche.

Un énorme cri d’amour aux traducteurs. Disponible en Français, j’ai passé des heures à lire les descriptions de chaque objet, persos jouables et PNJ tant chaque boîte de dialogue est remplie de références. De la Classe Américaine à Star Wars en passant par Brice de Nice, le travail de localisation est excellent et méritait d’être souligné tant il arrive à allier l’humour originel du jeu à des clins d’œil bien franchouillards. Un gros bravo.

Matt Dabrowski voulait un jeu riche, offrant aux gameurs la possibilité de jouer selon leurs désirs. Pari réussi ! D’apparence très simple, le jeu offre ensuite un contenu vertigineux. Bourré de choses à découvrir, de styles de jeu à expérimenter, le tout saupoudré par des dialogues savoureux et une bande-son aux accents fluos, Streets of Rogue est une de ces petites pépites indépendantes comme on aimerait en voir plus souvent. Un énorme bravo à ce développeur et à tous ses collaborateurs pour avoir parcouru le chemin et tenu la distance pendant des années. Juillet 2019, le jeu sort sur Nintendo Switch, foncez ! Vous ne le regretterez pas, après tout, quel jeu vous permet de jouer un gorille et un hacker collaborant pour faire tomber un maire ?

Test réalisé par Pupitilop sur une version offerte par l’éditeur
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