Test : Thief Simulator sur Nintendo Switch

THIEF SIMULATOR

Thief Simulator

Genre : Simulation, stratégie
Langues : Anglais Sous-titres : Anglais, Allemand, Italien, Espagnol, Portugais, Russe
Développé par Noble Muffins
Édité par Forever Entertainment
Sortie France : 16/05/2019
Prix : 19,99€ sur l’eShop
Taille : 1847,59 Mo
Joueurs : 1
Age minimum : 18

Site Web Officiel

Genre assez peu répandu, les stealth games sont le plus souvent basés sur une intrigue on ne peut plus anecdotique … et Thief Simulator ne déroge pas à cette règle. Vous débuterez le jeu en tant que cambrioleur débutant qui devra apprendre les ficelles du métier pour perpétrer de plus gros larcins et viser un meilleur butin. Simple, concis.

A noter qu’à la différence d’un PayDay — qui mise peut sur la furtivité, pas de fusillade à l’horizon ici, ni même de violence sur PNJ innocents. Dans Thief Simulator le maître-mot sera la discrétion.

Au-delà du scénario – conforme aux attentes à défaut d’être original – c’est le sentiment d’immersion qui prime dans de tels jeux alors mettez morale et éthique de côté, c’est parti pour fouiller dans les tiroirs de vos voisins !

Dans Thief Simulator, les développeurs ont opté pour une vue à la première personne, ce qui est judicieux et permet de pleinement vous glisser dans la peau du personnage. Le champ visuel est très fidèlement restitué et les mouvements de caméras globalement assez fluides pour véritablement avoir l’impression d’être aux aguêts et permettre de scruter les alentours.

Tout au long de votre carrière de cambrioleur, votre ami Vinny fera office de véritable coach en cambriolage ; vous initiant tour à tour à l’infiltration silencieuse, au crochetage de serrures, à la désactivation de systèmes d’alarme ou encore à l’estimation à la volée (sic) des objets que vous pouvez choisir de dérober. Car oui, vous ne pourrez pas tout emporter, une télé ça prend de la place alors qu’une poêle à frire … ne souriez pas, vous volerez beaucoup de poêles au début de l’aventure, il n’y a pas de petits profits !

Force est de constater que le titre a été mûrement réfléchi puisqu’il ne s’agira pas de s’introduire dans une maison en pleine nuit pour systématiquement rafler la mise, loin s’en faut. Vous devrez, avant la plupart de vos casses, passer par une phase de repérages : horaires de sortie des habitants, durée des absences, portes éventuellement non verrouillées (ou repérage du type de serrure), système d’alarme, présence ou non d’un chien de garde, stationnement du véhicule pour prendre la fuite sans éveiller les soupçons du voisinage … On en viendrait presque à se demander si les développeurs n’auraient pas une autre activité que le jeu vidéo !

Quant au gameplay pur, on pestera régulièrement contre le manque de précision des commandes. Parfois, saisir un simple objet de petite taille demandera de bien mesurer ses gestes alors que cela devrait être naturel pour un cambrioleur se voulant habile de ses mains.

Idem dans les phases d’infiltration, il arrivera très souvent que votre personnage soit confronté à des murs invisibles et autres bugs de collision. Par exemple, il ne sera pas rare que vous n’arriviez pas à passer une porte grande ouverte et deviez vous y prendre à plusieurs reprises ; à croire que vous avez des épaules de deux mètres de large… Rien de rédhibitoire certes, mais franchement frustrant quand vous devez prendre la fuite après avoir été repéré.

Et justement … l’on en vient à parler de l’IA. Dans la mesure où vous serez souvent amené à visiter plusieurs fois la même maison, il est assez logique que les habitants finissent par être aux aguets. Mais quand même … Ici l’IA est extrêmement punitive, voire à la limite de la paranoïa. Il arrivera fréquemment que vous entriez dans une maison vide, en pleine nuit, pour que des voisins soient d’un seul coup collectivement pris d’une envie de faire un tour dans la rue et de passer plusieurs fois devant “votre” maison ! Alors que quand vous êtes arrivé dans le quartier les rues étaient parfaitement désertes.

Idem en ce qui concerne les policiers, qui semblent avoir un sixième sens pour vous débusquer. A contrario le propriétaire d’une maison, alerté par le bruit ou la lumière de votre lampe-torche, vous frôlera sans vous voir juste parce que vous serez vaguement dans l’ombre. Alors certes tout cela n’est pas systématique mais vient néanmoins entacher l’expérience.

Sur le fond Thief Simulator est donc extrêmement bien pensé et immersif, malgré des lacunes techniques quelque peu regrettables.

L’aspect graphique est sans doute le point sur lequel Thief Simulator est le plus daté. Très clairement, le jeu n’est pas beau. Alors certes tous les éléments de base sont présents mais il suffit de s’introduire dans un logement pour se dire que les habitants ne sont clairement pas férus de décoration.

Et pourtant, au milieu de ce mode de vie à l’évidence ascétique, vous trouverez régulièrement des liasses de billets et autres téléphones portables négligemment laissés par terre ou dans un tiroir (mention spéciale à la maison avec six téléphones portables mais sans quasi aucun meuble, allez comprendre …). La modélisation des PNJ elle aussi est très en-deçà des productions actuelles, avec trop de pixels et pas assez de polygones.

Quant à l’ambiance sonore, le titre est assez pauvre. Quelques bruitages basiques et peu inspirés mais néanmoins reconnaissables. Dommage, on aurait aimé que l’accent soit plus mis sur les bruits de pas, de feuilles, de fenêtre qui grince … autant d’éléments qui auraient encore renforcé l’immersion.

Pour être parfaitement clair, Thief Simulator n’est pas un open world, loin de là. Vous serez cantonné à un même quartier dans lequel vous pourrez vous balader en voiture et procéder à un repérage. Plus vous gagnerez en compétence et plus les missions proposées seront lucratives.

Mais ne comptez pas devenir le caïd du coin comme dans un PayDay ou un GTA, tout au plus serez vous le gars louche dont tout le monde sait qu’il n’a pas la conscience tranquille. Ainsi vous pourrez visiter plusieurs fois la même maison, ce qui arrivera finalement assez vite une fois que les informations sur des cibles potentielles – achetées sur un semblant de DeepWeb – auront été épuisées. Tout cela est donc très redondant, voire même lassant tant les tâches sont répétitives.

Comptez dix à douze heures de jeu pour venir à bout de la trame principale et devenir la terreur des lotissements. Les plus courageux pourront rajouter six à huit heures pour parfaire leur outillage ou refaire les plus hauts défis à la perfection. Quoi qu’il en soit la rejouabilité du titre est assez limitée, à moins que vous ayez complètement accroché au concept et soyez passé outre une technique très datée.

Immersif et fort bien pensé quant aux outils mis à votre disposition, Thief Simuilator se prend quelque peu les pieds dans le tapis sur les aspects techniques et rejouabilité. Il demeure néanmoins l’un des tous meilleurs stealth game aujourd’hui disponibles et saura combler les amateurs du genre par le travail colossal des développeurs pour prendre en compte tous les aspects d’un larcin rondement mené.

A voir si des ajouts ultérieurs viendront rajouter du contenu et combler les quelques lacunes présentes, auquel cas il pourrait devenir un incontournable des jeux “pour mauvais garçons”.

Test réalisé par Nanette sur une version offerte par l’éditeur
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