Test : VA-11 Hall-A : A Cyberpunk Bartender Action sur Nintendo Switch

VA-11 Hall-A : A Cyberpunk Bartender Action

Genre : Visual Novel, Simulation
Langues : Anglais, Japonais Sous-titres : Anglais, Japonais
Développé par Sukeban Games
Édité par Ysbryd Games
Sortie France : 02/05/2019
Prix : 14.99€ sur l’eShop
Taille : 592,45 Mo
Joueurs : 1
Age minimum : 16+

Site Web Officiel

Il ne faut pas se fier aux apparences ! Va-11 Hall-A (prononcé Valhalla), est décrit comme étant un “bartender action”, autrement dit un jeu de simulateur de barman. En réalité, il s’agit plutôt d’un visual novel, le joueur incarnant Jill, une barmaid, qui sert des verres et écoute la vie de ses clients. Elle n’est pas active, puisqu’elle se contente de faire ce qu’on lui demande, mais prête une oreille compatissante à certaines personnalités hautes en couleurs désireuses de se confier autour d’un verre. 

Contextuellement, le jeu se situe dans un univers cyberpunk proche d’un Blade Runner, d’un Ghost In The Shell ou d’un Neuromancier de William Gibson. Le monde est corrompu, les corporations règnent en maître, la population est infectée par des nanomachines qui les oppriment, la violence est monnaie courante et les White Knights veillent au respect des lois.

VA-11 Hall-A est le bar cyberpunk dans lequel travaille Jill, notre personnage. Les clients arrivent les uns après les autres au comptoir et passent commande. Il suffit tout simplement de leur servir leur poison préféré grâce aux différents ingrédients et à un livre de recettes. Une fois le cocktail préparé et servi, les consommateurs font part de leurs problèmes et de leurs sentiments.

En demandant plus de boissons alcoolisés, ils en disent davantage sur le monde dans lequel ils vivent et n’hésitent pas à dire les choses telles qu’elles le sont. Leurs angoisses sont révélées, ainsi que les différents maux de la société : corruption, violence, sécurité, sexe, chantage, discrimination…autant de thèmes qui ne peuvent que nous questionner.

Il ne faut pas s’attendre à beaucoup de phases de jeu ou d’action. Vall-11 Hall-A mise beaucoup sur les récits de tous les personnages entrant dans notre bar. Ils ont tous une personnalité et un rôle particulier dans la société (rédacteur en chef, call-girl, hackeuse…). Certains évoquent de façon assez crue leur quotidien. Jill reste calme et détachée de bout en bout et n’a aucun rôle à jouer dans leur vie. Elle n’est qu’un détail et personne ne lui demande rien. Sauf des boissons.

Le service est l’élément le plus important, et surtout, le plus ludique de ce soft. Cela a l’air anodin mais un cocktail raté peut mettre de mauvaise humeur un client, ou pire, l’empêcher de revenir. Il faut alors être attentif à ce que l’on nous demande. Les boissons sont constituées de 5 ingrédients fictifs : Adelhyde, Extrait de Bronson, Delta en poudre, Flanergide, et Karmotrine. Les doses sont indiquées dans le livre de recette.

Nous pouvons ensuite faire “vieillir” l’ensemble, ou opter pour une préparation “on the rocks” (avec glaçons). Certaines mixtures doivent être remuées très longtemps, et d’autres doivent être secouées brièvement. Si ces principes ne sont pas respectés, le cocktail est raté et nous devons tout recommencer.

Lorsque les clients sont précis, le service est beaucoup plus simple. Une bière, un Piano Man, un Moonblast…il suffit de consulter son manuel et le tour est joué. Toutefois, il arrive que certaines personnes soient indécises et nous mettent au défi. Elles nous demandent de les surprendre, veulent un remontant non alcoolisé, cherchent des goûts amers, ou plutôt sucrés. A nous d’improviser en créant un cocktail sur mesure.

Si cela répond à leurs attentes, ils nous donnent un bon pourboire et dévoilent des détails sur leur vie que l’on n’aurait pas connu autrement. Parfois, cela peut les inciter à prendre des décisions et à modifier leur comportement face à des gens qui leur mènent la vie dure. La qualité de notre service a finalement un impact sur les choix de nos convives et le scénario évolue en fonction de notre prestation et de notre capacité à connaître nos clients.

En fin de journée, Jill empoche tout l’argent qui lui a été versé. Le lendemain matin, elle doit gérer son budget. Rien de bien impressionnant toutefois, il suffit simplement de lui payer ses factures et de passer au magasin pour lui acheter les objets qui lui font envie (un poster, un jeu vidéo, une plante…).

Si ses pulsions ne sont pas assouvies, Jill arrivera au travail très distraite et aura du mal à se concentrer sur son service. Il sera alors beaucoup plus difficile de se souvenir du cocktail demandé par un client. Un effort de mémoire est alors requis, surtout si un personnage comme un certain Mr Donovan réclame “la même chose que d’habitude”.

Va-11 Hall-A se joue avec les Joy-Con ou l’écran tactile, à notre guise. Mais créer des cocktails est beaucoup plus fun en utilisant nos doigts. Cela nous donne l’impression de gérer nous mêmes nos doses et de remplir notre shaker.

Va-11 Hall-A nous dépeint un univers cyberpunk rétro futuriste. Les couleurs rappellent celles des lampes néon avec ces tonalités bleues, roses ou violettes. Ce côté flashy typique des années 80 ne peut que nous séduire. Idem pour le chara-design, tout aussi réussi, avec des visuels inspirés des vieux jeux japonais pour PC-98. Les rares animations sont aussi du plus bel effet.

La bande-son est l’oeuvre de Michael “Garoad Kelly, un artiste d’électropop spécialisé dans les ambiances cyberpunk. Elle est tout simplement magnifique et s’adapte totalement à l’atmosphère véhiculée par le jeu. Synthés, piano, arpèges électroniques, nappes ambiantes, bidouilles futuristes…il s’agit là de la BO parfaite.

Le contenu est assez pauvre. Il n’y a pas de mode et on se contente généralement de gérer le budget de Jill, de servir des verres et d’écouter les clients. La durée de vie n’est pas impressionnante, quelques heures suffisent à terminer le jeu. La difficulté est relativement correcte.

Toutefois, il est possible de recommencer la partie en s’assurant de répondre, à chaque fois, à la demande de nos clients. Cela donne des lignes de dialogues en plus, ainsi que des interactions improbables entre certains personnages.

Sukeban Games nous livre un visuel-novel de qualité. Doté de personnages attachants et d’une ambiance tout à fait singulière, il nous donne vraiment l’impression d’appartenir à un autre monde. La direction artistique très cyberpunk, et la bande-son électronique y sont aussi pour quelque chose. Va-11 Hall-A manque peut-être de diversité dans son gameplay. Sa durée de vie est aussi très courte, et l’absence de traduction française rebutera ceux qui ont du mal avec la langue de Shakespeare. Ce qui est dommage car la qualité d’écriture est au rendez-vous. Bref, un bon jeu malgré tout !

Test réalisé par Mataï sur une version offerte par l’éditeur
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