Test : We. The Revolution sur Nintendo Switch

WE. THE REVOLUTION

Genre : AVENTURE, STRATÉGIE
Langues : Anglais Sous-titres : Anglais, Français
Développé par POLYSLASH
Édité par KLABATER
Sortie France : 25/06/2019
Prix : 19,99€ sur l’eShop
Taille : 1959,79 Mo
Joueurs : 1 joueur
Age minimum : 16 Ans

Site Web Officiel

Si la France est connue mondialement pour ses croissants, son Gérard Depardieu et ses bérets, elle l’est aussi pour sa Révolution de 1789. Et c’est à travers cette période que vous évoluerez dans We. The Revolution. Vous êtes Alexis Fidèle, un juge (fictif) qui va devoir rendre justice en cette période trouble. Accompagné de votre femme, vos deux fils et votre père, vous avancez sur l’échiquier politique et devrez trouver le juste milieu entre votre volonté d’honorer Thémis, vos ambitions carriéristes et votre sens moral.Ivrogne, flambeur, les premières images du Citoyen Fidèle ne sont pas des plus reluisantes. Si vous êtes un juge efficace, vous n’êtes ni un père, ni un mari modèle. Il ne tient qu’à vous de redresser la barre et devenir le parfait Pater Familias. Si vous êtes dans l’échelle sociale un parfait inconnu, gravir les échelons sera chose facile grâce à vos relations avec du beau monde. Vous croiserez de grands noms tels que Robespierre, Danton, Marat, Fouquier-Tinville. Suivant vos choix, certains seront ennemis, d’autres alliés. Tous ne seront finalement que des points d’accroche à votre ascension, mais prenez garde à ce qu’elle ne vous dépasse pas.

Le jeu se présente tout d’abord sous la forme d’un tribunal. Face à vous, l’accusé, entouré à sa gauche du procureur et sur sa droite des jurés. Derrière, le public qui ne se gênera pas pour commenter les propos de chacun, malgré vos demandes de silence réitérées. Sur la table devant vous se dressent plusieurs documents. Votre carnet (il résume l’entièreté du jeu, vos relations, votre réputation, les échanges avec l’accusé, les conséquences sur les diverses factions de vos décisions etc.), un résumé de l’affaire en cours ainsi que les rapports à faire au procureur et enfin, le dossier du verdict. Parfois viendront s’ajouter une missive vous demandant de prendre une décision sur quelque événement ou une information sur les conséquences de vos actes.Chaque affaire est différente. Aussi, si la manière de les traiter est relativement la même, la décision d’innocenter, emprisonner ou guillotiner le prévenu vous revient, suivant votre intime conviction ou bien par choix stratégique. En effet, chaque prévenu a un bord politique dont il est plus ou moins proche. Au nombre de trois (le Peuple, les Révolutionnaires et l’Aristocratie) il vous faudra jongler entre les affinités pour garder au beau fixe vos divers liens avec les factions. Si la jauge d’affinité tombe à zéro, attendez-vous à ne pas passer la nuit. Il se joue alors un cas de conscience. Dois-je guillotiner cet adolescent pour une bagarre ? C’est immoral, mais bon, ça remonterait ma cote avec l’Aristocratie… Et c’est là un des aspects du jeu le plus efficace : Il vous met face à vos choix personnels. Et très vite l’immersion se fait, puisque dans la posture délicate où vous vous trouvez, couper des têtes vous permet de garder la vôtre.Cependant, We. The Revolution ne se contente pas de ces effets de manche. Rythmant la progression ça et là, vous devrez également exercer vos pouvoirs de tribun. Convaincre un potentiel allié, calmer une foule, faire entendre raison à un accusateur : les occasions ne manquent pas. Vous aurez ainsi divers tons à choisir durant les parties de votre discours. De la réussite ou de l’échec dépendent non seulement l’augmentation ou la baisse de votre réputation, mais également le soutien des factions, voire des embranchements de scénario. Il convient donc d’être réfléchi malgré le temps imparti. Chaque journée se termine par un choix à faire : Aller au tripot ou passer la soirée en famille. Cette dernière vous permet de sélectionner parmi plusieurs activités qui contenteront plus ou moins chaque membre, entraînant des effets sur vos liens entre les factions, ou bien débloquera plus de questions à poser lors des séances au tribunal. Très logiquement, qui dit “ascension sociale” dit “contrôle de la ville”. Un plan de Paris vous permet d’y placer agents, gardes personnels et espions afin de déjouer les complots et garder une influence certaine sur les divers quartiers de la ville. Ce petit jeu d’échecs, assez difficile à prendre en main, va de pair avec le système de combat rapproché. Ne prenant une importance considérable que dans l’acte 3, je n’en dévoilerai pas plus ici afin de ne pas spoiler l’intrigue qui va vraiment avec le gameplay, si bien qu’on a la bonne surprise de découvrir de nouvelles mécaniques tout au long du jeu.

Le gros point fort du titre réside dans sa direction artistique. Adoptant un graphisme léché aux accents tricolores, les cinématiques se présentent sous la forme d’images qui apparaissent au fur et à mesure. Maintes fois récompensé pour ses choix visuels, le jeu souffre hélas d’un certain problème de textures baveuses lors des gros plans sur les personnages, en docké comme en mode portable. Dommage quand on voit le travail accompli. Le soft se voit accompagné par une bande-son et un sound design qui, instantanément, plongent le joueur au cœur du Paris de l’époque. Entièrement doublé en anglais, certaines expressions, certains noms sont prononcés à la française. Un voyage dans le temps réussi donc.

Comme nous l’avons vu, les développeurs de Polyslash nous offrent un titre riche en contenu et en systèmes de jeu. Séparé en trois actes (Liberté, Égalité, Fraternité) composés chacun de deux ou trois semaines, il faudra compter une grosse quinzaine d’heures pour finir le soft. Il y a cependant deux points noirs qui, malheureusement, m’empêchent de lui donner la note que j’aurais voulu accorder : L’acte I, plus long que les autres, installe les bases du jeu mais les actes II et III commencent à traîner en longueur puisque toutes les choses vues dans la première partie ne servent quasiment plus dans les suivantes. Le titre se concentre sur la trame scénaristique et nous passons alors d’une série de procès à l’écriture intéressante à des “affaires mineures” où il suffit de choisir la liberté ou l’exécution, puis de placer deux ou trois pions sur Paris avant de passer au jour suivant. L’acte II devient un peu redondant. Puis l’acte III, après un retournement de situation, devient purement insipide. Votre famille n’a plus d’utilité en jeu quasiment, les procès n’existent presque plus et vous êtes laissé avec les combats rapprochés qui consistent plus à s’en remettre à la chance de la RNG qu’à une véritable stratégie de placement. Mais le plus gros défaut du jeu est son portage. À la base conçu pour être joué sur ordinateur, le passage à la manette est mal géré. Il vous faut utiliser un curseur, sélectionner chaque objet, appuyer sur une touche, et impossible de régler la vitesse dudit curseur qui est très lente. Le jeu devient laborieux au possible et il est vraiment dommage que le mode portable ne donne aucune fonctionnalité à l’écran tactile. Certains affichages ne font aucun sens : par exemple lors d’une partie de dés, on vous propose comme choix “B pour rejouer, B pour terminer la partie”. Ou encore on vous demande d’appuyer sur Y pour avancer, et après avoir martelé la touche, on se rend compte qu’il fallait en réalité appuyer sur A ou Zr, ajoutez à cela une localisation parfois approximative. Fait dans la précipitation, le jeu se retrouve alors avec ces problèmes d’ergonomie qui entament très rapidement la patience, d’autant qu’ils sont très fréquents. On observe toute une série de bugs, ou de freeze qui m’ont fait rebooter le jeu une dizaine de fois tout au long du test, parfois perdant la journée en cours que je dois donc refaire. On espère une mise à jour très rapidement car il est dommage qu’un jeu avec autant de bonne volonté montre de si grosses lacunes techniques.

Bonne aventure narrative, We. The Revolution offre donc un voyage dans le temps efficace au joueur. L’implication qu’offre le titre donne véritablement l’impression de choisir son destin ainsi que de celui des accusés. Hélas, une écriture qui va en s’affaiblissant ainsi que de très gros problèmes techniques gâchent par moments ce jeu qui pourtant semblait très prometteur. Nul doute qu’une correction des problèmes d’optimisation changeront ma note positivement mais le jeu, dans l’état où il est, ne mérite malheureusement pas plus que la moyenne -pour la direction artistique et les choix de game design-

Test réalisé par Pupitilop sur une version offerte par l’éditeur
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