Test : Yesterday Origins sur Nintendo Switch

YESTERDAY ORIGINS

Genre : Point’n Click, Aventure, Réflexion
Langues : Français Sous-titres : Français
Développé par PENDULO STUDIOS
Édité par MICROIDS
Sortie France : 31/05/2018
Prix : 29,99€ sur l’eShop, 34,99€ version boîte sur Amazon
Taille : 1602,22 MB

Site Web Officiel

Yesterday Origins est la suite directe du premier opus intitulé Yesterday sorti en 2012, dans lequel nous incarnons John, un homme qui va chercher à comprendre pourquoi et comment il est devenu immortel. Oui, oui, ce brave homme a 500 années au compteur et à chaque fois qu’il ressuscite, il ne se souvient pas de son passé. Il s’arrange donc pour laisser derrière lui des traces qui lui permettront de reconstituer ses souvenirs, aidé par sa compagne Pauline, immortelle également, mais qui garde la mémoire après chacun de ses décès. Il va s’avérer que le passé de John est sombre, très sombre…

L’histoire démarre en Espagne au XVème siècle, à l’époque de l’inquisition. Notre protagoniste est accusé d’être le fils du diable pour la seule raison qu’il sait parler de multiples langues. Il est conduit en prison et va réfléchir à un moyen de s’échapper, afin d’éviter la torture et l’exécution qui lui sont réservées. C’est sans compter sur l’aide d’un bienfaiteur venu de nulle part : le père Ginès, homme de foi ayant des idées peu orthodoxes et qui va l’aider à se libérer de son cachot.

Nous allons être alternativement dans la peau du John Yesterday du présent et du passé, grâce à des incursions dans sa mémoire qui lui permettront de remettre en place les pièces du puzzle de sa vie, afin de peut-être obtenir les réponses aux questions cruciales qu’il se pose.

Si John est votre protagoniste principal, vous serez amené à diriger ponctuellement Pauline, la petite-amie, avec une même mécanique commune aux deux personnages. Une simple pression sur le bouton dédié et vous passerez facilement de l’un à l’autre.

Comme son prédécesseur, ce 2ème opus est un Point n’click, vous dirigez votre personnage au joystick vers les points d’intérêt qui seront signalés par un icône A, puis appuyez sur le dit bouton afin de visualiser les options différentes qui vont s’offrir à vous : accéder à des dialogues, récolter des indices ou des objets. Le tout sera consigné dans votre inventaire, à gauche de votre écran figureront les objets que vous aurez trouvés, à droite ce seront les indices récoltés lors des phases de dialogue. Vous pouvez également passer au crible les Personnages Non Jouables dans le but d’obtenir des informations, qui seront ajoutées à votre inventaire dans la catégorie des indices. Une des particularités de Yesterday Origins se trouve dans l’affichage des protagonistes durant les dialogues, mais aussi dans celui des infos et objets dont vous aurez besoin pour résoudre les énigmes. Tout se fait dans différentes fenêtres de plusieurs tailles qui s’ouvrent à l’écran et qui contiennent des images zoomées, cf photo ci-dessous. Les gâchettes de votre manette vous permettent d’accéder à votre inventaire et ainsi pouvoir ajouter les indices et objets nécessaires dans ces fenêtres avant de valider vos choix. C’est surprenant, mais ça fait partie du style insolite du jeu et on s’y habitue vite.

Le point d’orgue du gameplay réside dans l’association de ces objets ou indices entre eux, afin de pouvoir progresser dans l’intrigue, en modifiant ou en réparant les dits objets, en interagissant avec les différents protagonistes, mais aussi avec votre environnement.

La maniabilité n’est pas optimale, autant dans les déplacements du personnage, que dans les phases d’interaction. De plus, le tout manque d’un peu d’intuitivité, il y a des moments durant lesquels on ne sait pas ce qu’on attend de nous, ce qui nous vaut de rester bloqués dans un lieu à refaire x fois les mêmes gestes afin de trouver ce qu’on a loupé. De la même manière, certaines énigmes nécessitent de respecter un ordre imposé d’actions. Pas que ce soit foncièrement problématique, sauf que dans le cas présent, aucune indication n’est donnée et que le bon enchaînement n’est pas toujours évident à comprendre.

Ce genre de titre repose essentiellement sur l’immersion dans une histoire et son univers, on peut donc dire que ces petits incidents de parcours cassent parfois l’ambiance. Heureusement, les énigmes n’ont pas une difficulté trop élevée, juste ce qu’il faut pour se satisfaire de les avoir résolues et pour pardonner aux développeurs l’agacement furtif ressenti.

On retrouve bien la patte graphique des studios Pendulo, avec cet aspect BD et des traits anguleux. On aime ou on aime pas, mais on peut tout de même être d’accord sur le fait que ça a du style et que les visuels du jeu ne laissent pas indifférent. A noter également le souci du détail sur les visages des personnages dans les séquences en gros plan, nous ne sommes pas face à un portrait figé, il y a différentes expressions qui passent et elles sont très bien exprimées. Yesterday Origins est fait d’un mélange de 2D et de 3D et tout comme certains Point n’click conçus à l’identique, cela manque de fluidité. Les mouvements des personnages sont trop raides pour être réalistes, sans parler de ces 360° tellement rapides qu’ils sont dignes de Flèche, le fils de Monsieur Indestructible et de Madame Elastigirl. Pas d’inquiétude cependant, la caméra étant fixe, ces demi-tours ne vous donneront pas la nausée.

Je n’ai qu’une chose à dire : cocorico ! Tous les dialogues audio sont en français et tous les sous titres également, les traductions sont parfaites, une réelle valeur ajoutée pour cette aventure narrative pleine de touches d’humour et de références à notre vie contemporaine. En outre, les doublages sont de qualité avec ces voix françaises excellemment choisies. Nos compatriotes des studios Microïds ont pensé aux francophones, on n’en attendait pas moins pour cette suite !

Un beau travail a également été réalisé sur la bande son, notamment les musiques d’ambiance, qui participent grandement aux différentes atmosphères du jeu, en s’adaptant parfaitement aux contextes rencontrés.

Yesterday Origins comporte un prologue et 12 chapitres. Ceux se déroulant uniquement de nos jours sont plus courts que ceux dans lesquels John va plonger dans son passé, leur durée est donc très variable. A mon sens, même si les séquences du présent font partie intégrante de l’intrigue et sont donc nécessaires, le style des interactions et le contenu génèrent un certain ennui, du moins jusqu’à avoir dépassé la moitié du jeu. A contrario, les chapitres prenant place plusieurs siècles auparavant sont plus riches et attrayants, grâce aux enquêtes menées dans une ambiance rappelant le célébrissime film intitulé “Le Nom de la Rose”, tiré du roman éponyme.

Chaque chapitre va reprendre la même mécanique, à savoir récolter des indices, récupérer des objets et effectuer diverses actions ou interactions. Les combinaisons étant variées et le scénario captivant, en dehors des quelques phases un peu rageantes dans lesquelles on est en bug sur une énigme à résoudre, la sensation de redondance est peu présente. Tout ceci pour dire qu’en fonction de votre rapidité à régler leur compte aux casse-têtes de l’intrigue, vous pourrez atteindre les 8 à 10 heures de jeu sans lassitude aucune, avant de connaître le dénouement inattendu de notre affaire.

S’il n’est pas nécessaire de s’être frotté à Yesterday 1er du nom pour apprécier ce 2ème opus à sa juste valeur, il semblerait que moult détails soient plus accessibles aux initiés. Découvrir l’univers et les protagonistes de la série avec Yesterday Origins accentue les sentiments d’étrangeté et d’incompréhension ressentis au lancement du jeu. Qui est exactement cet homme accusé de satanisme par l’inquisition ? Quel est le rapport avec le personnage de John quelques siècles plus tard ? Au fil du jeu, plusieurs points nous questionnent, avec le sentiment que cela a sûrement été abordé dans le précédent opus.

Surtout, ne vous arrêtez pas à ça, ni à la sensation d’ennui procurée par les 3 premiers chapitres, vous risqueriez de passer à côté d’un très bon titre. Une mise en place un peu longuette va laisser place à un scénario surprenant et intriguant.

Certes, l’expérience de jeu est un chouia laborieuse, mais l’histoire prend vite le dessus et vous emporte dans une quête digne des meilleurs thrillers, alliant énigmes, fantastique et occultisme, à la sauce “La Neuvième Porte”.

Yesterday Origins est un jeu qui a vraiment du style autant au niveau du sound design que dans son aspect visuel, une belle alchimie opère et laisse un goût de reviens-y. A quand un 3ème opus dans la même veine ?

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