« The Art of Splatoon » est un grand livre somptueux — qui pèse son poids, certes — avec une couverture rigide sur laquelle il y a différentes textures agréables au toucher, un papier épais de bonne qualité, une police d’écriture qui rappelle celle du jeu, ainsi que des courts textes pour accompagner toutes les illustrations aux teintes vives contenues dans l’ouvrage, ce qui est un atout considérable pour nous donner un peu de contexte sur la réalisation de certaines images. Les éditions Soleil ont réalisé un incroyable travail. Rien qu’en feuilletant rapidement le livre et en faisant défiler ses pages, c’est un véritable festival de couleurs qui déferle, nous donnant envie de plonger dans les flaques d’encre de cette récente franchise de Nintendo afin d’en prendre plein les yeux tout en apprenant quelques anecdotes ou découvrant des concepts arts fascinants. La quatrième de couverture nous vend ce produit comme étant, je cite, « un must-have pour tous les fans du jeu vidéo à succès ». La promesse est tenue, car cet artwook est tout simplement un incontournable que chacun se doit d’avoir dans sa bibliothèque !

L’ouvrage contient 320 pages décomposées en 5 grands axes. Dans le premier, nous retrouvons les artworks officiels du jeu avec d’un côté ceux en 2D et de l’autre ceux en 3D. Le contraste est intéressant puisque les techniques utilisées nous permettent de voir l’univers sous deux aspects différents tout en mettant en avant la richesse artistique de la franchise.

Ensuite, arrive un chapitre sur les créatures vivantes — c’est-à-dire les personnages du jeu, qu’ils soient jouables ou non — qui est truffé de concepts arts très agréables. Si vous voulez savoir à quoi devait initialement ressembler les Calamazones ou découvrir une ribambelle de documents de recherche de biologie octarienne, alors vous aurez de quoi vous faire plaisir dans la quarantaine de pages qui s’offre ici à vous.

La troisième section est dédiée aux armes et accessoires. L’intérêt est de mettre en avant le goût des Inklings non seulement pour les guerres de territoires, mais aussi, surtout, pour la mode. En effet, celle-ci joue un rôle non-négligeable dans « Splatoon », dont l’univers urbain est résolument orienté vers une esthétique que chacun cultive à sa façon. Que vous soyez fashion-victime ou que vous preniez les vêtements vous donnant les meilleurs avantages en combat, n’hésitez pas à feuilleter cette garde-robe bien fournie !

L’avant-dernier axe nous fait (re)découvrir les maps où l’on s’affronte. Ce qui est très plaisant, c’est que cette section est remplie de détails auxquels on ne prête pas forcément attention lorsque l’on est dans le feu de l’action. Pourtant, on découvre une construction logique de chaque stage avec de nombreux éléments, petits et grands, qui participent à la cohérence des niveaux. Une belle réussite, donc. De plus, vous trouverez ici un recueil de documents contenant tous les fichiers secrets que vous pouvez récolter au cours de votre partie à Octavallée. C’est l’opportunité de réviser vos cours d’Histoire sur la guerre opposant les Inklings aux Octariens. Au passage, vous apprendre aussi à faire des graffitis au style de « Splatoon » dont l’univers est très urbain, puis vous reverrez le design des boutiques, certaines affiches publicitaires, ou encore divers panneaux et la décoration des chambres des personnages… rien que ça !

Pour finir, arrivent les bonus. Il s’agit probablement d’une des meilleures parties du livres : storyboards, pellicules de vidéos promotionnelles, tweets clé, annonces de Splatfest, croquis, manga, BD en 4 cases… Voilà de nombreux éléments très riches qui ajoutent autant de touches de couleurs et de styles différents à la toile magnifique que représente cet artbook généreux. En guise de conclusion, on nous propose un petit teaser avec quelques illustrations de « Slatoon 2 ».

Il n’y a pas grand chose à dire concernant la rédaction de ce livre puisqu’il s’agit d’un artbook et que le texte a donc un rôle mineur. Cela étant dit, les quelques lignes valent le détour, car elles sont bien rédigées et informatives. Attention tout de même, car parfois, l’humour grivois (vraiment très rare, mais tout de même à souligner) qui est utilisé pourrait déranger si l’on souhaite offrir ce livre à un enfant.

De même, il est difficile de parler de travail de recherche par rapport aux sources utilisées. Néanmoins, il y a eu un véritable travail d’historique qu’il faut prendre en compte, notamment en ce qui concerne tous les tweets dans lesquels il a fallu fouiller pour nous proposer de revivre l’annonce d’éléments importants de « Splatoon » dans l’ordre chronologique ou alors tout ce qui touche aux concepts arts qui ont été mis ensemble. On peut également saluer toute la cohérence des personnes ayant travaillé sur cette franchise afin de nous livrer des éléments comme par exemple les fameux Octo fichiers, sortes de recherches scientifiques portant sur les ennemis des Inklings visant à mieux les comprendre. Toute la réflexion autour de l’univers du jeu mérite d’être acclamé tant les divers éléments se complètent les uns les autres, nous offrant ainsi un monde vraisemblable, avec ses propres codes, son esthétique, ses villes, son Histoire et j’en passe.