Test : Frane: Dragons’ Odyssey sur Nintendo Switch

Frane: Dragons’ Odyssey

Genre : Action-RPG
Langues : – Sous-titres : Anglais, Japonais
Développé par ExeCreate Inc.
Édité par Kemco
Sortie France : 09/05/2019
Prix : 12,99€ sur l’eShop
Taille : 312,48 Mo
Joueurs : 1
Age minimum : 12

Site Web Officiel

Frane: Dragons’ Odyssey vous met dans la peau du jeune Kunah, qui vit avec le clan des anges sur des îles célestes. Qui dit anges dit également démons. Ces deux factions s’opposent depuis des lustres et tentent d’influer sur “Le Monde du Dessous”, aka Kalenthia. Seulement, tout ne va pas rester paisiblement comme tel, puisque Escude, une amie proche de Kunah, va disparaître soudainement et se retrouver sur Terre. Ni une, ni deux, Kunah embarque sa meilleure amie Riel et sur ordre de Zeus (oui, oui), tous deux décident d’entamer un long voyage pour la retrouver et découvrir, au passage, ce qui se passe en-dessous de leur île.

Kunah et Riel au départ de leur odyssée !

Le scénario du titre reflète son genre : il s’agit là d’un RPG on ne peut plus classique. Nous avons donc le héros éprit de justice, la boute-en-train qui ne tient pas en place, la demoiselle pure et délicate mais au grand cœur, etc. Il ne faut donc pas s’attendre à une écriture de haut volée (notamment en dépit du fait que le le jeu soit intégralement en anglais). Ceci dit, l’aventure joue assez sur les codes et tire sur les bonnes ficelles pour agripper le joueur et proposer une histoire cohérente et agréable.

À partir d’ici, nous entrons dans ce qui commence à porter préjudice à Frane: Dragons’ Odyssey. Plusieurs éléments sont présents afin de coller à l’étiquette RPG, comme en témoigne les méthodes de craftings et de cuisine. En l’état, ces options agrémentent le titre, mais auraient gagnées à êtres plus travaillées et plus indispensables. Le groupe de héros se compose quant à lui de trois personnages, mais vous ne contrôlez véritablement que Kunah. Les deux acolytes qui vous accompagnent n’attaquent sur votre ordre et se contentent de vous suivre. De fait, les ennemis ne s’en prennent pas à eux : ils préféreront se concentrer sur vous. Si les commandes se veulent simples (déplacements, attaques, objets et menu), il faut bien avouer qu’il en ressort des mécaniques de gameplay d’une lourdeur assez déplaisante. Si cela ne se ressent pas forcément durant les phases d’explorations, le tout se révèle plutôt laborieux dans les donjons et autres scènes de combats.

Les techniques spéciales sont plutôt bien animées.

Le système de combat est en temps réel, ce qui permet de voir et de combattre les adversaires sur la map. En parlant de cela, les ennemis sont nombreux, souvent très nombreux ! À un point tel qu’il est parfois difficile de déceler son groupe de héros dans le tumulte ambiant. Mal préparé, les HP de Kunah peuvent donc fondre comme neige au soleil. Une pression sur le bouton “A” permet d’attaquer physiquement un ennemi, et dans un même temps de le locker. Ensuite, vos boules de magies (feu, glace, etc.) feront mouche à chaque fois au lieu de partir tout droit dans le mur. Au vu de la maniabilité plutôt archaïque du titre, croyez bien que cibler vos ennemis en permanence est une nécessité absolue. Le fait que les donjons sont articulés à base de couloirs et de salles plutôt répétitives rend donc les combats nombreux et quasi-incontournables.

Les boss ne sont pas aussi simples qu’il n’y paraît !

Archaïque dans quel sens ? Ergonomique, tout d’abord, puisque si une barre de raccourci est présente, elle ne sert que pour les objets de soins. Impossible donc d’y assigner une magie ou compétence importante. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour quelqu’un qui a passé de longs moments à effectuer des va-et-viens dans le menu pour inter-changer régulièrement entre magies de feu, de glace et de soin : cela veut dire beaucoup. C’est précisément là que nous commençons à percevoir les traits assez grossiers du jeu. Nous passons le plus clair de notre temps à matraquer les touches A & B afin d’alterner entre physique et magie, et le reste du temps dans les menus afin de changer d’armes et/ou de magies lorsque ceux-ci ne conviennent pas aux ennemis présents. De temps en temps, il est possible de déclencher une attaque “ultime” en appuyant sur “Y” afin de nettoyer un peu la zone. D’autres éléments vont dans ce sens.

Principale action du jeu : le matraquage de boutons !

Lorsque l’on descend un escalier, par exemple, les déplacements ne s’effectuent plus “pixel par pixel” (à savoir que les mouvements sont libres à la manière d’un Zelda) mais deviennent subitement “case par case” (à la manière d’un Pokémon Rouge/Bleu). De ces éléments de gameplay pourtant centraux en ressort une forme de frustration et de manque de méthode sur le long terme. Il est donc difficile de trouver satisfaisant des mécaniques aussi rudimentaires et aussi peu personnalisables.

L’aspect graphique du titre est un bon point, qui s’ajoute à celui du scénario. Certes, ce n’est pas forcément à tomber par terre, mais le travail effectué est présent, et propose de jolis environnements, collant plutôt bien à l’ambiance 16-bits propre aux J-RPG de l’Âge d’Or. Les artworks des personnages sont soignés, les images illustrant certains pans de discussion le sont également. Bref, graphiquement, Frane: Dragons’ Odyssey parvient à séduire. Il est d’autant plus dommage que cet effet de charme s’estompe en jeu.

Les décors sont plaisants et l’univers accrocheur !

La bande-son, tout comme le reste en définitive, est en demi-teinte. Les musiques sont appréciables et bien composées… Mais comment rester enthousiaste lorsque l’on constate le fondu de fin de piste, un temps de silence et la remise en lecture ? C’est-à-dire que dès que l’on trouve un bon point à mettre au crédit du jeu, ce dernier dévoile un nouveau point faible. Le souci, en l’occurrence, n’est pas que les musiques sont fades ou inexpressives, mais bel et bien que c’est la “technique” pure et dure qui n’a pas suivi. Dommage.

Le contenu du titre, sans être gargantuesque, propose tout de même de quoi satisfaire les fans du genre. Pour le coup, il accuse son prix. Les quêtes annexes sont nombreuses, et il est même possible de dénicher des salles secrètes dans les donjons et villes, ce qui force un peu le trait de l’exploration. Pour les plus dépensier, vous pourrez passer pas mal de temps au casino afin de gagner des récompenses plus ou moins conséquentes. Il faudra néanmoins outrepasser les petits désagréments cités plus haut et garder le cap.

L’écriture est un atout fort du titre !

Celles et ceux qui parviendront au bout de l’aventure seront ravis d’apprendre que plusieurs fins sont disponibles. De là à dire que cela est suffisant pour se relancer dans l’aventure… Tout est relatif. Au bas-mots, vous pourrez terminer l’histoire principale en une quinzaine d’heures, bien entendu selon que vous aimiez prendre votre temps ou plutôt rusher jusqu’à la fin.

Que dire de ce Frane: Dragons’ Odyssey ? C’est un avis en demi-teinte qui se dresse devant vous. Le titre propose de bonnes choses, de bons éléments et contient la bonne recette d’un RPG sur Switch… Mais en l’état, il n’est pas possible de passer outre plusieurs petits défauts qui entachent l’expérience. Et un petit défaut, plus un petit défaut, plus un petit défaut… Toutefois, on ne peut pas parler de bâclage, puisque l’intention qu’il y a derrière laisse entrevoir un travail conséquent. De plus, cet ode aux J-RPG 16-bits ne laisse pas non plus insensible. Au vu du prix de vente (12,99€), il reste un titre convenable, mais n’a pas vocation à être plus que ce qu’il est : correct !

 

Test réalisé par Jibenc0 sur une version offerte par l’éditeur
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