Test : Distrust sur Nintendo Switch

DISTRUST

Genre : Survie, Point’n’Click
Langues : Allemand, Anglais, Japonais, Coréen, Russe, Chinois
Développé par Cheerdealers
Édité par Alawar Premium
Sortie France : 16/07/2019
Prix : 11,99€ sur l’eShop
Taille : 529,53 Mo
Joueurs : 1 joueur
Age minimum : 12 ans

Site Web Officiel

Remontez vos manches, préparez vos gants et vos doudounes : c’est dans un froid polaire que compte nous embarquer Distrust, un titre mélangeant épouvante et point’n’click. Un froid glacial, des mécanismes de survies et des créatures étranges à vos trousses : il y a bien là une bonne recette pour quelques moments de frissons. De plus, et de l’aveu du studio, c’est du film « The Thing » de John Carpenter que le titre s’inspire. Si sur le papier le constat semble prometteur, qu’en est-il manette en main ?

C’est durant votre sommeil que les anomalies apparaissent !

L’aventure nous place dans la peau d’une scientifique qui doit se rendre, avec son acolyte, au sein d’une base de recherches perdue en plein milieu de l’Antarctique. Malheureusement, l’hélicoptère se crashera en plein milieu d’une plaine gelée et désolée où une nuit sans fin vous attend. C’est donc deux personnages que vous contrôlez, même en solo, et avec lesquels vous devrez survivre à un environnement hostile tout en découvrant les secrets de cette installation inquiétante. Et si le froid mordant ainsi que la faim seront des facteurs qui attireront toute votre attention, il en est un qui est encore plus fourbe et plus dangereux : les anomalies.

Ces créatures sont les seuls ennemis du jeu et leur méthode d’apparition est quelque peu prévisible, quoique déroutante. En effet, le sommeil est une mécanique du jeu à gérer, et vos personnages tomberont forcément de fatigue après quelques temps. Durant leurs sommeils, ils sécrèteront des enzymes particulières qui attirent les anomalies. En résumé, si vous dormez, ils se mettront à errer autour des bâtiments dans lesquels vous avez trouvé refuge. Et si les premiers seront facilement effarouchés par la lumière de vos lampes, ce ne sera pas le cas des versions plus évolués qui ne vous laisseront d’autre choix que de fuir.

Il faudra tout fouiller pour dénicher des objets de survie précieux !

Votre objectif sera donc de fouiller une série de bâtiment, de les alimenter en énergie, en chauffage ou autre pour repousser les ennemis, et à les fouiller afin de trouver de la nourriture et d’autres objets vitaux à votre survie. Il faudra pour cela veiller à la bonne tenue de votre inventaire et choisir avec soin la moindre action sous peine d’une mort très rapide. Et croyez bien que des morts, vous en connaîtrez un paquet, puisque le jeu ne cherche que cela : votre peau !

Le scénario tente d’accrocher, mais peine à convaincre !

C’est ici que nous entrons dans une des premières fausse promesse du titre. Il y a trois jauges à gérer (six au total, puisque vous gérez deux personnages en permanence) : la faim, le froid et le sommeil. Un des soucis est l’équilibrage de ces éléments. Oui, ces barres de vies déguisées se vident à la vitesse de l’éclair. Il faut bien comprendre que jouer à ce type de jeu à la manette relève plus du calvaire qu’autre chose. Rajoutez à cela que vous contrôlez deux héros (et donc deux fois plus de temps à perdre à « switcher » entre les deux) et vous obtenez un mélange détonnant qui rend l’expérience plutôt amère.

Vous équipez en conséquence est une des clés de la survie !

Ce n’est pas tout, puisque si le froid vous tue à petit feu et que dormir provoque l’apparition des anomalies, manger peut tout aussi bien vous remplir l’estomac que vous déclencher une maladie très handicapante qui aura tôt fait de devenir plus dangereuse que tout le reste. Et de ce genre de mécaniques punitives, Distrust en est remplies. Presque tout peut vous tuer et il vous faudra alors recommencer une partie de zéro, en priant que vous ayez entre temps débloqué des personnages plus résistant. La mort y est tellement fréquente que c’est à croire que l’on pourrait confondre le titre avec un rogue-lite. Dans les faits, cet équilibrage agressif et le contrôle compliqué de plusieurs protagonistes à la fois rendent le tout bancal et maladroit.

L’univers de Distrust est également un de ses atouts les plus aguicheurs. La caméra placée en vue de haut avec une direction isométrique permettre d’apprécier la disposition des salles dans les bâtiments, et de savourer l’inconnu de la tempête de neige dans laquelle on se lance sans savoir où aller. Le côté « seul au monde » est bien retranscrit et la découverte de chaque nouveau lieu donne une sensation pesante qui est plutôt grisante.

Plusieurs énigmes joncheront votre parcours !

La bande-son va également dans ce sens, puisque cette dernière se veut discrète et minimaliste. À peine est elle appuyé par le sound-design, léger et efficace, qui accentue encore plus l’impression de survie qui nous habite. Assurément le plus gros point fort du titre : son ambiance. Il est pour le coup dommage que le gameplay ne suive pas tout à fait cette démarche afin d’aller au bout de l’expérience.

Ironiquement, la durée de vie du titre se trouve en liaison directe avec votre nombre de décès (ce qui est logique). S’il est plutôt aisé de trouver une moyenne d’heures dans d’autres jeux, c’est plutôt délicat ici, mais sachez qu’il n’a fallu qu’environ sept heures pour voir le bout de l’aventure. Ceci dit, cela peut se rallonger au fur et à mesure des héros que vous débloquez et que vous voudrez, ou non, voir en action.

Le titre parvient à bien retranscrire cette forme de solitude inquiétante !

Distrust dispose donc d’une rejouabilité somme toute relative. En effet, si les parties peuvent changer l’une de l’autre avec notamment des bâtiments différents (le petit côté aléatoire qui peut rajouter un peu de sel), il ne faut pas creuser beaucoup plus loin pour s’apercevoir que le tout ne donne pas forcément envie de relancer une partie. Si le cœur même du jeu n’était pas aussi maladroit et son contenu aussi faible, le titre jouirait de solides atouts ; malheureusement, nous n’en sommes pas là.

Distrust est un titre très particulier qui propose un concept de base séduisant et qui tient debout. L’ambiance est là, les idées sont présentes, mais la construction de l’ensemble donne un jeu aux finitions discutables. Des mécaniques maladroitement équilibrées, un jeu multijoueur… Même en solo, et un style « Die & Retry » qui se rajoute alors que ce n’est pas ce que le joueur vient chercher à l’origine. Bref, les fans de curiosités trouveront peut-être un charme certain à ce titre atypique, il ne ravirait pas les autres joueurs plus exigeants qui se tourneront vers des titres plus solides.

Test réalisé par Jibenc0 sur une version offerte par l’éditeur
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