Test : Hades sur Nintendo Switch

Test : Hades sur Nintendo Switch

Genre : Rogue-like, Hack ‘n Slash
Langues : Anglais Sous-titres : Multilingue
Développé & Édité par Supergiant Games
Sortie France : 17/09/2020
Prix : 24,99€ sur l’eShop
Taille : 5672 MB
Joueurs : 1
Age minimum : 12+

Site Web Officiel

Disponible en accès anticipé il y a déjà deux ans, Hades débarque sur Nintendo Switch en ce début d’automne. Les développeurs de Supergiant Games (Pyre, Transistor) nous transportent en plein cœur de la mythologie grecque. Zagreus, le fils du dieu Hades, en assez de sa vie dans les Enfers et ne s’entend pas très bien avec son paternel. Il décide alors d’effectuer une ascension vers le monde des vivants.

Pour cela, il doit traverser toutes les régions des enfers et se confronter au courroux de son père. Ce dernier, mécontent, fait tout ce qui est en son pouvoir pour lui barrer le chemin. Il agence les différentes salles à sa manière et les peuple des pires créatures existantes. Zagreus n’a pas le choix. Il lui faut éliminer tous ceux qui se dressent sur son chemin, enchaîner les allées et venues dans les enfers, mourir et revivre s’il le faut, pour atteindre la surface.

Hades prend la forme d’un rogue-like à la Diablo couplé à du hack ‘n slash. Les salles sont générées de manière procédurale. En vue du dessus, nous incarnons un Zagreus énergique et vif, taillant en pièces le moindre ennemi qui ose l’affronter. Notre personnage est très facile à prendre en main. On court, on dash, on esquive et on enchaîne attaques simples et attaques spéciales pour un résultat très fluide et nerveux.

Nous parcourons trois régions différentes : le Tartare, Asphodele et l’Elysée. Malgré son côté aléatoire, le soft nous fait traverser les Enfers selon cet ordre prédéfini, sans nous donner le choix des étapes à franchir. Les adversaires sont de plus en plus coriaces, certains d’entre eux n’habitant que des zones précises. Enfin, les boss de fin de niveau sont tous les mêmes et ne varient pas selon les run.

Nous pouvons toutefois remarquer deux choses. Une, il y a une raison scénaristique, que je ne dévoilerais pas ici par peur de vous spoiler. Deux, ces boss ont des variantes ou des capacités alternatives. Par exemple, on ne sait jamais sur quelle version de l’Hydre nous allons tomber.

Si la progression reste linéaire, elle n’en reste pas moins intéressante. L’intérêt du jeu réside aussi dans le loot et les améliorations. Au fur et à mesure, il est possible d’accumuler des obsidiennes, pour fabriquer certains attributs. Les chambres permettent de choisir une sortie, qui mène vers un bonus conféré par des dieux de l’Olympe.

Ces derniers nous accompagnent dans notre odyssée et offrent une meilleure vitesse (Hermes), une meilleure défense (Athena), des dégâts de foudre (Zeus) ou encore des handicaps (le gel pour Demether). Parfois, un défi nous est lancé par Hades lui-même, ou Thanatos.

Il faudra choisir entre trois buffs, ces derniers pouvant se combiner à d’autres. En choisissant le bon dieu, les stats peuvent s’améliorer considérablement, et la puissance de Zagreus se décupler. Booster la force de nos assauts et la capacité à briser les armures ? S’équiper d’un objet pour faire apparaître plus souvent les bienfaits d’une divinité? Les possibilités, multiples, rendent ce Hades aussi efficace qu’imprévisible.

Des pièces d’or, gagnées en fin de niveau ou récoltées dans des coffres spéciaux, permettent d’acheter des objets auprès de Charon ou de gagner un niveau pour chacun des bonus acquis jusqu’à présent. Des nectars sont aussi récupérables dans certaines zones. Rares, ils sont nécessaires pour entretenir des relations avec toutes les divinités rencontrées sur notre chemin, qu’elles soient infernales ou olympiennes.

Comme tout bon rogue-like qui se respecte, le jeu nous fait mourir des dizaines et des dizaines de fois. Il faut sans cesse recommencer, travailler sa technique, récolter des objets pour améliorer sa condition ou débloquer des armes (poings, lance, épée, bouclier…). La mort n’est  pas une fatalité, au contraire. Elle nous permet de progresser dans l’histoire.

En effet, les conversations avec les différents protagonistes ne sont jamais les mêmes. A chaque tentative, Zagreus peut interagir avec ses partenaires (Cerbère), amis (Achille) ou même ennemis (Mégère) qui se moquent ou, au contraire, le félicitent. Les dialogues sont particulièrement bien écrits, cyniques et désenchantés. On sent le poids des âges sur leur façon d’être et en cela, Supergiant Games prouve qu’ils ont une très bonne équipe de scénaristes.

Le jeu n’est jamais ennuyant et en plus, il nous donne les raisons suffisantes pour continuer de progresser vers la surface. Plus nous en savons sur les origines de Zagreus, plus nous découvrons de nouvelles mécaniques pour nous tenir constamment en haleine. C’est bien pensé et surtout très addictif, pour peu pour qu’on soit adepte du genre.

Visuellement, Hades est une réussite. Les environnements, peints à la main, sont beaux. Chaque région a une couleur qui lui est propre et les boss sont d’un charisme fou. Le chara-design est très travaillé. On redécouvre l’intégralité des divinités grecques, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Même ces dernières nous paraissent sympathiques et attachantes. Les portraits sont superbes et ne tombent jamais dans la caricature. Chaque dieu est reconnaissable et a ce petit “quelque chose” qui lui donne du charme.

Côté bande-son, rien à dire. Les doublages en anglais britannique sont excellents, entre majesté et désinvolture. Si les dialogues peuvent être nombreux, ils restent très plaisants et jamais lassants. Quant aux musiques, elles sont souvent discrètes, mais haussent parfois le ton lors des combats les plus acharnés. On alterne donc entre passages folkloriques et passages rock couplant guitares saturées et synthés.

En mélangeant rogue-like, hack ‘n slash et die ‘n retry, Hades jouit d’une durée de vie assez conséquente. La mort est un bienfait pour progresser et les divinités se rencontrent au fur et à mesure. Entretenir les relations et récolter des items nous renforcent en permanence. De plus, vaincre le boss de fin ajoute de nouvelles mécaniques qui nous poussent sans arrêt à donner le meilleur de nous-mêmes.

Hades est une belle surprise. S’il paraît simple lors des premières prises en main, il n’en demeure pas moins riche et complexe. D’une part, les combats sont nerveux et prenants, forçant le joueur à travailler sa technique et mettant en avant un système de buff très pertinent. D’autre part, le scénario est poussé, les dialogues utiles et les temps morts avec les dieux très sympathiques. Le mélange des genres renforce l’immersion du joueur dans un monde où la vie et la mort, la réussite et l’échec, les cieux et les enfers, ne peuvent exister l’un sans l’autre. Un véritable must-have.

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