Test : Hellblade: Senua’s Sacrifice sur Nintendo Switch

Hellblade: Senua’s Sacrifice

Genre : Aventure, Action
Langues : Japonais, Anglais, Français, Allemand, Italien, Espagnol, Coréen, Néerlandais, Portugais, Russe, Chinois
Développé par Ninja Theory
Édité par Ninja Theory
Sortie France : 11/04/2019
Prix : 29,99€ sur l’eShop
Taille : 19583,21 Mo
Joueurs : 1
Age minimum : 18

Site Web Officiel

Issu d’un travail de recherche poussé effectué par Ninja Theory, Hellblade: Senua’s Sacrifice nous conte l’histoire de Senua, une guerrière Celte entreprenant un périple vers Helheim, le monde des morts, pour ressusciter son amant Dillion. Seulement, la guerrière souffre de troubles psychotiques, se manifestant par des hallucinations et des voix qui vont la suivre tout au long de son aventure.

Ce voyage, loin d’être une promenade de santé, sera semé d’embûches, car en plus de combattre des créatures issues de la mythologie scandinave, Senua combattra les ténèbres qui demeurent en elle depuis longtemps.

Dans ce jeu d’action, vous contrôlez Senua en vue à la troisième personne, caméra à l’épaule. Totalement basé sur l’immersion, Ninja Theory a mis de côté toute interface: pas de barre de vie, ou d’icône à l’écran. Ce parti pris est une vraie réussite, mais le titre s’en trouve moins bien expliqué en particulier lors des phases de tutoriel durant lesquelles on appuie aléatoirement sur les boutons pour comprendre leur utilité.

Votre personnage se déplace de manière réaliste c’est pourquoi vous oublierez l’idée de sauter en mode Superman ou de courir plus rapidement que l’éclair pour traverser les environnements. Ces derniers, relativement cloisonnés, vous imposeront un chemin à suivre, parsemé de cinématiques ou d’énigmes. En effet, très régulièrement, une porte sur laquelle une ou plusieurs runes sont dessinées vous bloquera le passage. S’en suivra une énigme durant laquelle vous devrez trouver ces runes dans votre environnement. Que ce soit une ombre, des branches d’arbres, une fissure dans un mur, vos talents d’observateur se révéleront nécessaires car bien souvent, vous allez être dans l’obligation d’avoir le bon point de vue pour trouver la forme identique. Ingénieuse, cette phase se répète hélas trop souvent.

Heureusement des éléments de gameplay s’ajoutent comme des portails permettant d’avoir une vision altérée du monde et serviront par exemple à faire apparaître un pont ou un escalier là où il n’y en avait pas auparavant. Senua peut également découvrir des chemins en se positionnant au bon endroit. Cependant, ces puzzles de perspective en plus d’être répétitifs, en frustreront plus d’un à force de tourner en rond à la recherche du bon angle.

Lors de vos promenades, il vous arrivera de parcourir des salles plus vastes. Le level-design s’avère construit de telle sorte que d’un coup d’œil, on puisse comprendre que les ennuis sont imminents. Lors des phases de combat, Senua dégaine son arme. Les commandes sont constituées des classiques coup faible, puissant, de pied pour dégager les boucliers, une esquive et une parade qui peut devenir riposte, utilisée avec le bon timing. Dernier pouvoir et pas des moindres, celui de ralentir le temps l’espace de quelques secondes pour infliger des dommages sur des adversaires agissant avec lenteur. Pour en éviter l’abus, une jauge sur la tenue de notre guerrière indiquera la prochaine utilisation possible de cette action, à réserver pour les moments critiques.

Et vous en vivrez de ces instants durant lesquels les ennemis apparaissent inlassablement : les combats tirent parfois sur la longueur sans grand intérêt. La peur de mourir est d’ailleurs réelle. Un twist du scénario expliquera très tôt que si vous mourrez trop, Senua finira par succomber, mettant fin par la même occasion à votre partie et à votre sauvegarde.

Graphiquement, Hellblade: Senua’s Sacrifice surprend par la beauté de ses graphismes. Pour obtenir une telle finesse sur Nintendo Switch, on distingue une nette différence entre les cinématiques précalculées et les phases de jeu. Justement, il faudra faire le choix: une meilleure définition console dockée, avec des textures qui prennent parfois le temps de s’afficher malgré tout ou un sacrifice de la qualité de l’image en mode nomade pour profiter du travail remarquable effectué sur l’audio.

Avec des écouteurs, les voix tournent autour de vous, des rires, des chuchotements, des cris d’avertissement … L’immersion à son paroxysme! Suite aux recherches effectuées par les développeurs, la maladie de l’héroïne transparaît de façon réaliste par des hallucinations, des délires. Par moment, vous perdrez de vue tout sens de la réalité, tout comme l’héroïne que vous accompagnez. Quant aux musiques, elles se trouvent relayées au second plan au service de l’ambiance et savent gagner en intensité lorsque la situation l’exige.

Pour finir, nous pouvons saluer le travail d’actrice de Melina Juergens qui nous offre une héroïne plus vraie que nature, déchirée par ses démons et ténèbres intérieures.

Le périple vers Helheim durera sept bonnes heures durant lesquelles Senua passera par des hauts et beaucoup de bas. Répartis dans le monde, des stèles renfermant des histoires tirés des mythes nordiques s’avèrent être les seuls éléments possibles de rater. Finalement, on découvre et on dévore Hellblade: Senua’s Sacrifice, mais on n’y retourne pas tous les jours.

Bonus qui n’est pas des moindres, un documentaire concernant le développement du jeu, renferme des interviews de chercheurs, des membres de l’équipe expliquant leur processus de conception. Il serait dommage de ne pas en profiter pour approfondir l’expérience une fois le jeu terminé.

Doté d’une direction artistique impressionnante et conçu autour d’une véritable problématique, Hellblade: Senua’s Sacrifice est un titre accrocheur qui aborde la psychose, un sujet assez peu présent dans le monde vidéoludique. Le personnage de Senua s’avère attachant, un lien se crée avec elle, d’autant plus que l’on vit son voyage de manière intimiste, à travers elle. Le travail artistique sur le plan visuel et audio montre que la Nintendo Switch est capable de supporter de belles créations. Loin d’être dénué de défaut, on regrettera une absence de vrai tutoriel, une aventure un peu trop linéaire avec des énigmes redondantes et des combats s’étendant parfois sur la durée. Néanmoins, l’expérience, courte et intense vaut parfaitement le détour et il y a fort à parier que vous ne retomberez pas de si tôt sur un titre aussi atypique et immersif.

Test réalisé par Nadium sur une version offerte par l’éditeur
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