Test : Masquerada: Songs and Shadows sur Nintendo Switch

MASQUERADA: SONGS AND SHADOWS

Genre : RPG, Aventure
Langues : Anglais Sous-titres : Français, Anglais, Allemand, Portugais, Russe, Turc
Développé par Witching Hour Studios
Édité par Ysbryd Games
Sortie France : 09/05/2019
Prix : 19,99€ sur l’eShop
Taille : 6237,98 Mo
Joueurs : 1
Age minimum : 16

Site Web Officiel

L’action de Masquerada: Songs and Shadows se déroule dans et autour de la Città delle Ombre, dans un univers fictif inspiré de l’époque de la Renaissance italienne. Dans cette ville, l’utilisation des Maschere, d’étranges masques vénitiens procurant des pouvoirs sur les éléments, a créé une grande disparité entre les Mascherati qui les utilisent, et les Contadani qui en sont privés. Parmi ces derniers, des groupes de rebelles se sont formés, volant des Maschere afin d’obtenir la puissance nécessaire à la chute du pouvoir en place.

C’est dans ce climat politique tendu que notre héros, Cicero Gavar, revient en ville. Exilé d’ombre, 5 ans auparavant pour ne pas avoir arrêté l’ancien leader de la rébellion, qui n’était autre que son frère, il reprend ses fonctions d’Ispettore, une sorte d’agent au service du chef de la Città. En échange de son aide dans une affaire d’enlèvement, celui-ci lui a promis un retour définitif à Ombre, mais aussi une grosse somme d’argent. De quoi motiver notre héros à découvrir les sombres secrets se cachant dans chaque ruelle de la ville…

Vous l’aurez remarqué, les mots italiens sont courants dans ce scénario, et pour cause: l’intégralité de l’univers est inspiré des opéras de la Renaissance. La très grande majorité des noms propres seront ainsi à consonance italienne, mais la présence de noms plus incongrus nous rappellera souvent la fantaisie de ce monde, tout en nous présentant l’existence d’autres contrées au delà de celle qui nous est présentée dans ce jeu. Mais ne vous inquiétez pas, tout cela ne viendra pas se mettre en travers de l’intrigue puisque la plupart des explications sur l’univers lui-même nous seront présentées au travers d’un Codex regroupant une quantité assez impressionnante de textes, que l’on découvrira au fur et à mesure de l’aventure.

Et quelle aventure! Si la mission de Cicero n’est à la base “que” de retrouver une personne disparue, la tâche va se compliquer au fil des retournements de situation et de l’introduction de nouveaux personnages, dont certains viendront par ailleurs se joindre à notre héros. Parmi ces compagnons, aucun n’est en reste, chacun ayant une histoire intéressante venant ajouter à la complexité du scénario, sans toutefois gêner la progression ou la compréhension de celui-ci. Bref, une fois l’univers assimilé, on se prend vite à l’intrigue, qui devient progressivement plus profonde que l’on pourrait l’imaginer à ses débuts, et ce pour notre plus grand plaisir.

Si l’intégralité du jeu est en vue isométrique, le gameplay de Masquerada est divisé en deux phases: l’une  d’intrigue, qui nous entraînera dialogue après dialogue à travers le scénario, tandis que l’autre, de combat, nous propulsera face à des ennemis plus ou moins nombreux dans des affrontements en temps réel. Nous pourrons ainsi prendre le contrôle de notre héros, mais aussi changer au milieu de l’affrontement pour l’un des deux compagnons l’accompagnant à ce moment. A noter qu’à la mort du personnage contrôlé, le jeu nous met immédiatement dans la peau du suivant, avec lequel il sera possible de relever celui tombé au combat.

Mais il ne suffit pas de survivre, il faut aussi attaquer, et pour ce faire, nous disposons de quatre capacités, qu’il sera possible de choisir parmi un éventail plus large. S’il sera possible de choisir l’élément (feu, eau, terre ou air) qu’utilisera Cicero au fil de l’aventure, ses compagnons en revanche auront chacun un élément spécifique lié à leur histoire. Par ailleurs, notre protagoniste pourra aussi changer de style de combat parmi 3 différents, l’un privilégiant l’attaque, le second la défense, et le dernier la survivabilité. En revanche, tous les personnages disposeront d’une capacité ultime liée au masque qu’ils porteront à ce moment; bien entendu, différent masques seront trouvables au fil de l’aventure. Notons aussi un arbre d’amélioration des compétences disponible dès les premiers combats, ainsi que de nouveaux effets à appliquer aux Masquerada plus loin dans l’aventure.

Le jeu nous propose ainsi plusieurs éléments de personnalisation indissociables des RPG, avec des combats privilégiant l’action à la réflexion. Cependant, la présence d’un bouton arrêtant le temps en plein combat nous permet aussi d’observer le terrain afin de planifier nos prochaines attaques, une option bienvenue contre certains boss.

Mais si trois difficultés nous sont proposées au début de l’aventure, toute la profondeur du gameplay ne sera utilisée qu’en mode difficile; ayant dans un premier temps parcouru le jeu en normal, je n’ai rencontré que peu de résistance de la part des ennemis, me frayant facilement un chemin aux travers des hordes d’adversaires sans jamais changer de style de combat, et finissant par ne plus utiliser que la même stratégie encore et encore dans le dernier tiers de l’histoire. Un peu décevant quand on voit les efforts effectués au niveau du système de combat. Notons aussi l’existence d’un “mode histoire”, qui avoue de lui-même exister pour les joueurs désirant connaître le scénario sans se préoccuper des combats; un mode “très facile” en somme.

On aurait aussi pu espérer un peu plus de liberté dans les rues de la Città, car dans l’état actuel, on ne fait qu’aller jusqu’au prochain point lumineux clairement indiqué devant nous afin d’avancer dans l’histoire, trouvant parfois sur notre chemin quelques objets, eux aussi très visibles et lumineux, ou de nouvelles entrées de Codex. Même si un monde ouvert aurait sûrement été de trop pour un jeu de la sorte, des donjons un peu plus complexes, ou des périodes d’exploration un peu moins guidées auraient été les bienvenues.

Vous pourrez le remarquer sur les différentes captures d’écran présentes sur ce test, le style graphique de Masquerada rappelle grandement la bande dessinée. Mais ne vous y trompez pas, nous sommes bel et bien sur un jeu en 3D tournant sur le moteur Unity, où les modèles des personnages et du décor utilisent la technique du cel shading. Seules les cinématiques seront réalisées en images superposées agrémentées de dialogues et bruitages, et non en animation.

Et puisque l’on parle de dialogues, comment ne pas mentionner le doublage de ceux-ci, parfaitement exécuté, avec un casting qui parlera certainement aux connaisseurs: Matt Mercer dans le rôle principal, mais aussi Jennifer Hale, Felicia Day, Dave Fennoy ou encore Ashly Burch, et la liste est loin d’être exhaustive. Les dialogues ayant une part très importante dans le jeu, c’est un vrai plaisir de les entendre débattre, rire, pleurer, ou tout simplement proposer leur point de vue sur les événements tout au long de l’aventure.

Ce n’est cependant pas la seule façon dont le jeu nous happe dans son univers; au delà des graphismes et du doublage, le jeu est sublimé par une bande originale orchestrale magnifique. La société d’Ombre accordant une grande importance aux chants, ce n’est pas une surprise d’entendre les musiques du jeu agrémentées d’une chorale, ajoutant ainsi à la grandeur des décors, et s’intégrant parfaitement à cet univers rappelant définitivement les grands opéras de la Renaissance. La mélancolie s’y entendra bien souvent, raisonnant avec le tragique des péripéties se déroulant dans cette société bien peu idéale…

L’histoire de Cicero est déjà bien assez conséquente pour justifier l’intérêt du titre, mais au delà de cela, le Codex nous permet d’enrichir nos connaissances sur l’univers de Masquerada d’une façon certes plus encyclopédique, mais aussi beaucoup plus conséquente. Le nombre d’entrées est impressionnant, et si certaines descriptions ne font que quelques lignes, d’autres racontent des anecdotes complètes sur l’histoire, les lieux et les personnages d’Ombre et des contrées environnantes. Un bon moyen d’enrichir l’univers du titre pour ceux qui auront la patience de tout lire.

Nous l’avions déjà précisé auparavant, mais il me semble important de mentionner à nouveau la personnalisation des capacités et des héros. S’il est impossible de changer leur apparence physique ou leur équipement, il est en revanche permis de choisir la fréquence d’utilisation de chaque capacité par les IA, ce qui permet d’avoir encore un plus grand contrôle sur l’issue des combats. De plus, à de nombreuses reprises, il vous sera demandé de choisir quels compagnons viendront avec vous, les combats s’effectuant en équipe de 3, alors que la team au grand complet regroupe 5 membres. Les personnages réagissant différemment aux événements rencontrés, les dialogues s’adaptent en conséquence, même si l’issue restera toujours la même.

L’histoire est assez longue, et il faudra compter une vingtaine d’heures pour en voir la fin. Après quoi il nous sera proposé de recommencer le jeu en mode New Game +, conservant nos capacités tout en reprenant l’histoire du début. À noter qu’une sélection des chapitres est aussi présente, si l’envie vous vient de revisiter une partie du scénario sans refaire l’intégralité du jeu.

Masquerada: Songs and Shadows est un jeu portant parfaitement bien son nom, la musique et l’univers y étant magnifiques, et les intrigues omniprésentes. L’histoire nous y étant présentée de façon linéaire, difficile de ne pas y voir une longue représentation théâtrale; et comme au théâtre, même si le scénario est excellent, les scènes d’action sont souvent peu convaincantes, bien qu’elle soient tout de même plaisantes. Malgré cela, c’est un plaisir de se retrouver dans cet univers charmeur et coloré, où les ombres cachent bien souvent de terribles secrets…

Test réalisé par Hawke sur une version offerte par l’éditeur
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