Test : Minit sur Nintendo Switch

Minit

Genre : Aventure, Arcade, Casse-tête
Langues : NA Sous-titres : Japonais, Français, Allemand, Italien, Espagnol, Portugais, Russe, Anglais
Développé par Jan Willem Nijman, Kitty Calis, Jukio Kallio et Dominik Johann
Édité par Devolver Digital
Sortie France : 09/08/2018
Prix : 9,99€ sur l’eShop
Taille : 141,56 Mb
Joueurs : 1
Age minimum : 3+

Site Web Officiel

Minit est le fruit du travail conjoint de quatre développeurs indépendants et d’origines variées. En effet, le quatuor à l’origine de cet ovni est composé de l’Allemand Dominik Johann, des Néerlandais Kitty Calis et Jan Willem Nijman ainsi que du Finlandais Jukio Kallio. Teasé avec une démo lors de l’E3 de 2017, le titre sort quelques mois plus tard sur les différentes plateformes vidéo-ludiques. Voyons de quoi il en retourne sur Switch.

Votre petit nid douillet avant que tout ne commence

Le joueur y contrôle un petit personnage, croisement entre un humain et un canard avec sa bouche en forme de bec… L’histoire débute dans son humble chaumière et la seule action possible est la visite des environs. Mais celle-ci tourne vite court, car nous nous retrouvons bloqués par des buissons. Nos pas nous mènent rapidement vers la plage où nous y trouvons une épée à moitié enfouie dans le sable, pratique pour élaguer et ainsi partir explorer un peu plus loin… Mais, dès que notre héros se saisit de l’objet une terrible malédiction s’abat sur lui ! Il ne peut désormais plus vivre que pendant 60 secondes… avant de ressusciter dans la dernière maison où il s’est reposé. A nous de l’aider à retrouver une vie normale.

Ici, il n’est pas question de gameplay travaillé, de skill, ou toute autre terme barbare. En effet, hormis le stick pour se déplacer, seuls deux boutons sont utilisés : “A” pour les coups d’épée (ou tout autre action contextuelle) et “B” pour se suicider… et recommencer plus vite depuis notre maison. C’est peu, mais avec notre espérance de vie, c’est déjà beaucoup !

Une plage… Une épée… Une malédiction…

Bien évidemment, chaque run de 60 secondes sera l’occasion d’avancer un peu plus loin dans la découverte de l’environnement. Et, très vite, notre héros va trouver des objets qui lui autoriseront l’accès à de nouvelles zones : le café permet de pousser les caisses, la clef du phare ouvre… le phare (si, si, j’ai testé !), le gant de jardinier permet de raccourcir les arbustes, et ainsi de suite. Fort heureusement, la malédiction qui pèse sur nos épaules nous ressuscite, mais en gardant l’ensemble des acquisitions.

De nouveaux lieux pour ressusciter se débloquent

Et c’est là que la magie opère très vite dans le titre de Devolver Digital. Le joueur se prend au jeu de la minute de vie et réfléchit aux possibilités offertes une ou deux vies en avance. On s’émerveille de l’ingéniosité déployée par les développeurs qui arrivent à nous proposer des chemins alternatifs grâce à nos trouvailles. Puis, on optimise les déplacements, on tente des raccourcis, on explore, et tout cela en gardant un œil rivé sur ce fichu chrono qui ne montre à aucun moment le moindre élan de sympathie. Quant aux maisons visitées, elles se transforment en points de respawn et sont habilement connectées via un réseau de téléporteurs. Et c’est là que l’on se rend compte que la distance que l’on peut parcourir en une minute est au final plutôt impressionnante !

Il faudra parfois lutter contre autre chose que le temps…

Les plus observateurs de nos lecteurs ont sûrement remarqué la présence de cœurs en haut des captures d’écran. Car oui, tout n’est pas si tranquille, et il faudra savoir faire parler le tranchant de notre vaillante épée à la manière des Zelda d’antan. Crabes, serpents, pieuvres et autre taureaux ne sont qu’une partie du bestiaire du jeu. S’ils sont capables de réduire encore plus l’espérance de vie de notre avatar lors d’un combat mal négocié, ils seront bien souvent associés à une quête. Et qui dit quête, dit récompense : nouveau cœur, objet, ouverture d’une zone… Car, dans Minit, le joueur se rend vite compte que rien n’est vraiment là par hasard.

Minit surprend également sur sa partie graphique. En effet, pas d’effets pyrotechniques de folie, pas de 3D (ni 4D ou 5D), pas de couleurs… Vous voilà plongé dans un univers en noir et blanc où l’on passe d’un écran à l’autre en touchant les bords. Les plus anciens retrouveront un petit air de Game Boy à l’ensemble ; même si cette dernière était capable de faire mieux en affichant des niveaux de gris. Au premier lancement, on se demande clairement si les développeurs ne se moquent pas un peu de nous. Trois minutes plus tard (et donc deux décès…) les graphismes ne sont plus notre priorité. Avec le recul, je dirais même que la direction artistique sert l’intérêt du jeu ! Et oui, avec 60 secondes de temps à vivre hors de question d’admirer le paysage. Malgré tout, l’ensemble est clair et fourmille de détails et il faudra parfois avoir l’œil pour déjouer les subtilités cachées par les développeurs.

Les palmes sur le toit sont à récupérer. Encore faut-il trouver comment !

Quant à la bande-son, nous retrouvons Jukio Kallio aux commandes. Il n’en est pas à son coup d’essai dans le jeu vidéo et vous avez pu le croiser sur “Céleste Face B“, “Bleed 2” ou encore “Nuclear Throne“. Pour Minit, il nous sert une ambiance travaillée, qui accompagne à merveille l’action à l’écran : calme et tranquillité lors de nos aventures sur les plages et rythme qui s’intensifie lorsque l’action se veut plus nerveuse ou que l’on lutte contre le chronomètre. Le défi de retranscrire les émotions sur de si courtes durées est rempli et de bien belle manière.

Côté contenu, le jeu nous propose une aventure unique, à faire en solo et de préférence avec un casque pour une immersion encore plus accentuée. Il faudra compter entre deux et trois heures avant de comprendre le pourquoi de cette malédiction. Et ne vous attendez pas à quelque chose tirant sur le fantastique ou la science fiction puisque les thèmes abordés tournent autour du code du travail et de la sauvegarde de notre environnement… Je n’en dirais pas plus, préférant vous laisser découvrir l’exacte teneur du message. Sachez tout de même qu’il n’y a aucune propagande à l’intérieur, l’ensemble amenant à réfléchir sur des sujets très actuels.

L’histoire se met en place tout doucement.

Et si la rejouabilité semble limitée une fois l’aventure bouclée, on finit bien loin du 100 %, prouvant qu’il reste bon nombre de secrets encore bien gardés. Les développeurs nous font également la surprise d’un mode “New Game+” : au menu de ce dernier un seul cœur, une épée brisée bien moins efficace, des ennemis positionnés différemment et quelques autres ajustements. De quoi repasser une nouvelle paire d’heure à tenter de découvrir l’intégralité des secrets que renferme le titre.

Véritable choc visuel au premier lancement, on oublie l’esthétique de ce titre dès les premières minutes. On se retrouve littéralement aspiré dans cet univers atypique en tentant de venir en aide à ce petit héros obligé de mourir toutes les 60 secondes. Et, si les véritables enjeux sont amenés tout doucement, pour au final nous surprendre positivement, on regrette que l’aventure prenne fin aussi vite. Espérons juste que nous retrouverons prochainement ce quatuor de développeurs qui signe là une aventure rafraîchissante et qui ne laissera personne insensible.

Test réalisé par Patbol1 sur une version offerte par l’éditeur
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