Test : Monster Slayers sur Nintendo Switch

MONSTER SLAYERS

Genre : RPG, Aventure
Langue : anglais Sous-titres : anglais
Développé par NERDOOK
Édité par DIGERATI
Sortie France : 05/04/2019
Prix : 14,99€ sur l’eShop
Taille : 353,37 Mo
Joueurs : 1
Age minimum : 12

Site Web Officiel

« Encore une nouvelle recrue ? Pff, on en a déjà trop. J’espère qu’il apprend vite parce qu’on l’envoie directement dans la fosse aux lions » : voilà globalement la phrase d’introduction de Monster Slayers, et ça nous met tout de suite dans le bain. Développé par Nerdook et édité par Digerati, ce jeu est un RPG d’aventure de type Rogue-like basé sur du deck-building. Si pour vous, j’emploie une langue étrangère, permettez-moi d’expliciter : il s’agit d’un jeu de rôle dans lequel le héros que vous incarnez devra explorer des donjons et surtout battre des ennemis à l’aide de cartes de sorts. Comme on vous le signale de manière très humoristique dès l’écran de personnalisation de votre personnage, ce dernier n’est pas supposé avoir une longue durée de vie, d’où l’aspect Rogue-like du titre qui vous amènera à redémarrer de nombreuses parties en ne conservant que quelques éléments débloqués de manière permanente.

Une référence sympathique en tout début de partie

Le but du jeu est simple : pour prouver votre valeur et entrer dans la guilde des Monster Slayers (tueurs de monstres), il vous faudra venir à bout de l’ennemi légendaire : le Harbinger. Plus facile à dire qu’à faire cependant…

Prêt à faire vos preuves, vous voilà donc parti à l’assaut de votre premier donjon généré aléatoirement. Pour le terminer, il vous faudra battre le boss dont vous découvrirez le repaire au fur et à mesure de l’exploration des salles. Dans chacune d’elles, des événements vous seront proposés : vous pourrez ouvrir des coffres, récupérer vos points de vie, obtenir des améliorations ou encore combattre.

La carte d’un donjon

Puisqu’il s’agit principalement de taillader du démon, parlons donc du système de combat. Comme évoqué en introduction, ce dernier repose sur l’utilisation de cartes. En début de partie, vous aurez le choix entre plusieurs classes de personnages (vous en débloquerez d’autres en finissant le jeu avec chacune d’elles) qui détermineront le paquet de cartes basique avec lequel vous commencerez votre périple. À vous, par la suite, de le personnaliser en améliorant vos sorts, en les supprimant ou en en trouvant de nouveaux. Vous aurez de multiples occasions de tester différents decks puisqu’à chaque mort, vous repartirez de zéro.

Et c’est là toute la finesse de ce soft : en effet, sous ses aspects très accessibles qui risquent d’engendrer un léger sentiment d’addiction (grâce notamment à un tutoriel simple et efficace), vous serez très vite (dès le deuxième donjon) confronté à une difficulté qui semble croître de manière exponentielle (ce qui peut, à contrario, faire retomber le soufflé…). C’est à ce moment qu’il faudra penser à optimiser vos decks. Pour cela, il est indispensable de créer des « cycles » (vous devez pouvoir piocher un maximum de cartes), de jouer sur les altérations d’état en sélectionnant soigneusement les sorts que l’on vous propose mais aussi de bien choisir votre équipement en début de partie… Des éléments bien stratégiques donc, à ne surtout pas négliger au risque de vous lasser du jeu avant même d’en avoir goûté toutes les subtilités.

L’écran de combat

Quelques défauts viennent tout de même assombrir le tableau : l’affichage des sorts et de leurs effets est difficile à discerner en combat. Toutes les informations se superposent et défilent à vive allure (lorsque vous êtes attaqués), ce qui en rend la lecture laborieuse, voire quasi-impossible. Autre point négatif : la gestion de l’aléatoire. Au cours de vos sessions, de nombreux éléments seront totalement indépendants de votre volonté (ou encore de votre degré d’expérience). Ainsi, vous pourrez tomber en tout début de donjon sur des ennemis ayant deux niveaux au-dessus du vôtre, n’avoir que très peu de salles vous octroyant des bonus, ne jamais trouver les cartes que vous recherchez…ce qui rendra parfois votre progression très incertaine (voire très raccourcie).

L’inventaire

Pour finir, le portage du titre sur Nintendo Switch souffre de quelques soucis ergonomiques : l’utilisation du curseur est laborieuse sur l’écran principal. Il vous faudra parfois quelques essais avant de réussir à sélectionner l’élément de la carte ou l’emplacement de l’inventaire que vous souhaitez atteindre.

En ce qui concerne les graphismes et la bande-son, le jeu ne brille ni par l’un ni par l’autre. Toutefois, la direction artistique, certes simple, n’en reste pas moins efficace. L’aspect visuel général reste plaisant et fluide (malgré quelques ralentissements en début de combat).

Les pistes audio cadrent bien avec l’univers dépeint dans cet opus. Elles sont agréables à écouter et finissent même par vous rester en tête. Elles sont cependant peu nombreuses et se répètent assez vite.

Contrairement à ce que pourrait laisser présager le style graphique, ne vous attendez pas à un « petit jeu » dont on ferait le tour en quelques heures tout au plus. La multiplicité des classes vous donnera de nombreuses occasions de tester de nouvelles mécaniques de jeu, d’autant que vous aurez un réel intérêt à les maîtriser pour acquérir les améliorations permanentes présentes dans un arbre de compétences. Ce dernier vous demandera également un bon nombre d’heures si vous souhaitez le compléter.

L’arbre de compétences

Ajoutez à cela le déblocage de nouvelles classes, d’un mode légendaire (qui vous donnera bien du fil à retordre si vous trouviez la difficulté trop enfantine) ainsi que la poursuite d’un mode survie après avoir battu le boss final, histoire de tester la solidité de votre deck, sans oublier toutes les possibilités de créations de jeux de cartes qui s’offrent à vous.

Les informations pas toujours faciles à lire

Toutefois, à l’instar d’autres Rogue-like, il se peut qu’une certaine lassitude s’installe du fait de devoir recommencer inlassablement les mêmes donjons. En effet, les ennemis varient dans chacun d’eux mais les sorts utilisés (et donc le style de combat) restent les mêmes. De plus, le level design n’est pas suffisamment marqué pour créer un réel renouveau dans les décors.

En résumé, il s’agit d’un jeu dont on ne retiendra vraiment ni la direction artistique (les graphismes et la bande-son sont efficaces mais simples et manquent un peu de diversité) ni le scénario (au même titre que beaucoup d’autres Rogue-like. On notera tout de même les sympathiques traits d’humour disséminés dans les dialogues).

En revanche, Monster Slayers est réellement digne d’intérêt de par son ingénieux mix des genres. Le système de combat basé sur la construction de decks de cartes couplé à l’aspect Rogue-like vous permettra de revivre l’aventure un nombre incalculable de fois en testant à chaque essai de nouvelles combinaisons. Le tout garde, de plus, une vraie utilité puisque vous débloquez au fur et à mesure votre arbre de compétences, rendant ainsi votre expérience de jeu toujours plus approfondie.

Certes il se peut que vous soyez au départ rebuté par la difficulté qui croît très rapidement à mesure que vous progressez, mais ne vous y arrêtez pas, bien au contraire : le titre vous invite à ce moment-là à pousser plus loin votre stratégie de base et à explorer plus en avant toutes les mécaniques et subtilités présentes dans cet opus, vous offrant ainsi une durée de vie assez incroyable pour le prix proposé. À noter qu’il existe une communauté de joueurs qui n’hésitent pas à partager leurs découvertes. De quoi vous inspirer, si tout cela vous paraît encore obscur.

Cependant, il vous faudra avoir de bonnes bases en anglais, le jeu lui-même étant uniquement jouable dans la langue de Shakespeare… Ajoutez à cela quelques défauts de jouabilité (l’affichage des informations en combat et les ralentissements au début de ceux-ci, les soucis ergonomiques liés au portage sur Switch, la gestion de l’aléatoire) qui empêchent l’opus d’atteindre l’excellence. En dehors de ces éléments qui ne pèsent finalement pas si lourd dans la balance tant vous trouverez de satisfaction dans le reste du gameplay, je ne peux que vous exhorter à commencer à envoyer vos héros à l’échafaud.

Test réalisé par Milou sur une version offerte par l’éditeur
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