Test : Shadow of Loot Box sur Nintendo Switch

Shadow of Loot Box

Genre : Aventure, Action, FPS
Langues : Japonais, Anglais, Français, Allemand, Espagnol, Russe
Développé par Stately Snail
Édité par Ratalaika Games
Sortie France : 06/11/2018
Prix : 7,99€ sur l’eShop
Taille : 648,02 Mo
Joueurs : 1
Age minimum : 7

Site Web Officiel

Concrètement : Shadow of Loot Box n’a pas de scénario. En réalité, le jeu a plutôt été conçu comme une critique des tendances « problématiques » de l’industrie du jeu vidéo, comme la surabondance de DLC, les micro-transactions à foison, les jeux qui sortent remplis de problèmes techniques, et bien d’autres.
Ainsi, chaque niveau traite de l’une de ces tendances et adapte son gameplay avec divers éléments qui y sont liés.

Ici, on critique évidemment les jeux qui sortent non finalisés et remplis de bugs. Comme un air d’Assassin’s Creed Unity

 

Le jeu ne cherche donc pas à narrer une histoire mais plutôt à mettre le joueur face à des pratiques qui pourraient menacer le jeu vidéo tel que nous le connaissons.
C’est une initiative qui avait par ailleurs déjà été prise, comme par exemple avec le jeu DLC Quest, qui proposait au joueur de devoir acheter des DLC pour pouvoir progresser : on était ainsi contraint de trouver de l’argent in-game pour obtenir l’accès au menu pause, la bande-son, ou encore le droit de sauter, et c’était plutôt bien fait… Reste à savoir désormais si, avec Shadow of Loot Box, cette critique est réussie, mais surtout si le jeu lui-même l’est également.

Mélange de FPS avec quelques notions sommaires de RPG, notamment avec le système de quêtes et d’amélioration à acheter en montant de niveau, Shadow of Loot Box se révèle très vite assez limité. Les quelques armes mises à votre disposition ne dégagent aucune sensation, leur puissance est plus que limitée et rendront vraiment les combats laborieux.
Les combats, parlons-en : ils se résument à tenter de survivre face à des ennemis trop résistants et trop rapides pour vous. Ce n’est pas insurmontable, loin de là, mais la lenteur et le manque de profondeur des affrontements vous inciteront fortement à les esquiver à tout prix. D’autant plus qu’ils ne récompensent à aucun moment le joueur : pas d’argent ni même d’expérience, ce qui est tout de même regrettable dans un jeu qui met en avant ses systèmes d’améliorations et de niveaux. Les upgrades sont par ailleurs très anecdotiques : hormis les premières qui permettent au personnage de réaliser des actions aussi essentielles que sauter, prendre des objets ou encore ouvrir des portes, on se retrouve au final avec une petite douzaine d’améliorations pas franchement originales qui se contentent d’augmenter la santé maximale ou les dégâts effectués.

 

Le genre de situation que vous allez certainement éviter.

 

Mais le titre ne propose pas uniquement des combats, et nous n’avons pas encore abordé la grande particularité du soft, à savoir le fait que chaque niveau offre une critique et donc des quêtes et éléments de gameplay différents. On aura donc par exemple droit à des niveaux pointant du doigt les jeux trop réalistes, qui engendrent toujours plus de contraintes au profit du plaisir de jouer, avec les éléments spécifiques à cette critique comme l’apparition d’une barre de faim et de température qui contraignent le joueur à trouver de la nourriture et une source de chaleur régulièrement.

Et c’est probablement là le plus gros problème de Shadow of Loot Box : les idées sont bonnes mais finalement assez mal exploitées. Les missions ne sont pas particulièrement intéressantes et si l’on s’amusera de quelques petits détails rigolos dénonçant des pratiques honteuses, on n’est jamais vraiment pris dans le titre. On remplit les objectifs, sans savoir vraiment pourquoi, et l’absence de réel plaisir éclipse vite les ambitions du jeu. Les quêtes et « énigmes » ne sont pas attrayantes, pour ne pas dire parfois ennuyeuses et les niveaux qui se démarquent véritablement se comptent sur les doigts d’une main. Et pourtant, quelques bonnes idées témoignent d’une envie de proposer un contenu qui se renouvelle de choses originales : on parcourt donc les niveaux un à un, et on oscille constamment entre des phases plaisantes et d’autres qui le sont beaucoup moins. Dommage.

 

Une grande zone ouverte, des objectifs très simples comme « Visite 3 tours »… Oui, on comprend ce que le jeu veut nous dire, mais ce n’est pas bien passionnant pour autant…

 

Je ne parlerai pas de la boutique du jeu, sous-exploitée et dans laquelle vous ne pourrez rien acheter d’indispensable pour votre aventure, et que vous ne visiterez probablement pas souvent.
Et pour finir, les fameuses loot box, directement dans le titre du jeu. Il s’agit en réalité de caisse de bonus comprenant par exemple des munitions, de la santé ou de l’expérience, que vous pourrez trouver ou acheter dans le jeu. Elles n’ont pas beaucoup plus d’utilité bien que ce soit surtout ces dernières qui vous offre des points d’expérience.

2 petites choses supplémentaires : le jeu est jouable dans les mêmes conditions que ce soit sur TV ou en mode portable, et sur une note moins positive qui concerne l’ergonomie du titre : les menus sont plutôt mal agencés. Il n’est pas rare de s’y perdre à cause de leur manque de lisibilité, ce qui impacte l’expérience.

Graphiquement, le titre ne propose pas quelque chose d’exceptionnel ou de particulièrement original. On a donc affaire à un univers à l’aspect old-school découlant de la mode « à la Minecraft ».
Cela dit, il reste plutôt bien réalisé globalement, si l’on excepte quelques bizarreries (les modélisations des personnages, c’est à vous que je pense). Rien de mémorable mais pas désagréable pour autant, on arrive même à obtenir des ambiances vraiment sympathiques.

 

Ce niveau propose une mise en scène « horrifique », et visuellement c’est plutôt pas mal !

 

En ce qui concerne la bande-son, en revanche, c’est une petite surprise : les effets sonores sont simples et assez agaçant à la longue, mais les musiques (qui sont pour la plupart plus des thèmes d’ambiances que des musiques à proprement parler) s’avèrent très jolies et bien qu’elles deviennent rapidement répétitives, les quelques mélodies du titre ponctuent agréablement la partie.

Avec ses 16 niveaux et ses objectifs simples mais, notons-le tout de même, assez variés, le jeu ne vous résistera malheureusement pas bien longtemps : comptez environ 1 petite heure en ligne droite, 2 si vous prenez le temps de visiter les lieux.
L’absence de difficulté y est certainement pour beaucoup : on ne rencontre pas réellement de challenge au cours de notre progression, et en esquivant les combats (qui, je le rappelle, n’apportent rien au joueur) on peut très rapidement arriver au bout du jeu.

 

Voilà. Bon, c’est amusant. Mais le jeu entier est comme ça : il ne vous donnera jamais de fil à retordre.

 

Ajoutons à cela que le soft ne propose aucune rejouabilité : si vous souhaitiez vous replonger dans le jeu, votre seule option restante est de le recommencer dans une autre difficulté (au nombre de 2 : facile et difficile).

Alors, que penser de Shadow of Loot Box ?
Le constat est simple : le concept de dénoncer les problèmes de l’industrie du jeu vidéo est loin d’être une mauvaise idée. Malheureusement, avec ses nombreux soucis de gameplay, le jeu lui-même n’est pas à la hauteur et ne parvient pas à délivrer efficacement le message qu’il désire. Le titre n’est pas foncièrement mauvais mais les divers problèmes et le manque d’identité dont il souffre l’empêchent au moins d’être un bon jeu, au mieux d’être un jeu dont on se souviendra.

Test réalisé par Raytreau sur une version offerte par l’éditeur
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