Test : Wondershot sur Nintendo Switch

WONDERSHOT

Genre : Action, Party game
Langues : Anglais
Développé par Leikir Studio
Édité par QubicGames
Sortie France : 22/12/2018
Prix : 9,99€ sur l’eShop
Taille : 808,45 Mo
Joueurs : 1 à 4
Age minimum : 7

Site Web Officiel

Avant de débarquer sur Switch en cette fin d’année 2018, Wondershot occupait déjà les joueurs des PS4, XBOX et PC. C’est sous l’impulsion des éditeurs QubicGames que ce jeu, développé par Leikir, arrive sur la console de salon de Nintendo. Ce studio n’en est pas à son premier coup d’essai puisqu’il est à l’origine du sympathique Isbarah, mélangeant habilement le bullet hell et le jeu de plate-forme. Ici, avec Wondershot, il nous propose un multi-local nerveux et technique, situé quelque part entre Towerfall et Bomberman.

Il n’y a pas de scénario à proprement parler, le jeu nous transporte directement dans le vif du sujet avec des batailles en arènes frénétiques. Sur fond d’ambiance moyenâgeuse, un brin cartoonesque, le joueur incarne différents personnages dans le but d’éliminer de vilaines petites créatures ou bien…ses congénères !

Wondershot s’ouvre sur un tutoriel de plusieurs petits niveaux. Le but est bien sûr de nous apprendre les mécanismes du jeu et de comprendre les différentes aptitudes des personnages. En effet, ces derniers sont au nombre de quatre, et chacun possède une arme qui lui est propre : le marteau pour le combat au corps à corps, l’arc pour un tir rapide et téléguidé, le boomerang pour le vol stationnaire, et le lance-pierre pour prendre ses adversaires par surprise grâce aux rebonds. Une fois la phase d’apprentissage passée, le joueur peut choisir entre un mode solo ou  multijoueur. C’est là que les choses sérieuses commencent !

En solo, nous nous retrouvons face à une quarantaine de défis. Décrits comme des challenges, ils poussent le concept de maîtrise et de technicité à son paroxysme. Le joueur progresse à travers des niveaux de plus en plus compliqués. Les arènes ardues donnent du fil à retordre car il faut bien manier l’arme du personnage que l’on incarne. En effet, nous n’avons qu’une seule munition. Cette dernière, lorsqu’elle est bien utilisée, doit faire mouche à chaque tir. Si nous frappons juste, nous récupérons notre munition. En revanche, si nous frappons à côté, nous nous retrouvons alors sans défense. Il faut alors récupérer l’armement le plus rapidement possible Si le joueur décoche sa flèche et la plante à l’autre bout de l’arène, il doit alors courir la chercher, talonné par son adversaire. De quoi nous donner des sueurs froides !

La difficulté du mode solo peut être frustrante car plus on avance, plus les niveaux sont un challenge et donc susceptibles d’être recommencés. La faute aussi aux succès que l’on peut remporter : le joueur peut soit battre les scores des développeurs, soit tenter de finir l’arène sans perdre une seule munition. Le die and retry est donc de la partie car il faut sans cesse jongler entre rapidité, technique et calcul des trajectoires. Les amateurs seront ravis, les autres devront faire avec ou…pourront y prendre goût !

Mais l’intérêt du jeu réside surtout dans son mode multijoueur, et de ce côté là le portage sur Switch est tout simplement réussi. Chaque joueur s’équipe de son Joy-Con et la bagarre commence. Le but est tout simple, pas besoin d’expliquer quoique ce soit : chacun doit battre son adversaire. De deux à quatre joueurs, on choisit son personnage selon nos préférences et nous voilà rassemblés dans une arène mouvante pour un combat endiablé. On reconnaît bien là le côté Bomberman avec ce petit effet sans foi ni loi qui faisait le plaisir des joueurs les plus aguerris. On pense même au Kirby Battle Royale avec ses différents pouvoirs et  épreuves corsées.

Des règles peuvent être choisies, et les parties s’enchaînent avec les amis. C’est dynamique, nerveux, amusant et on prend un malin plaisir à chasser son adversaire dans l’arène…surtout s’il a perdu sa munition en cours de route ! Commencent donc des sessions endiablées où les joueurs frappent, roulent, tirent, et établissent des stratégies. Certains d’entre eux ressentiront cependant de la frustration : en effet, certaines armes sont plus avantageuses comme le marteau, très direct, ou l’arc, très maniable. Toutefois le boomerang pose de gros problèmes sur une cible mobile et le lance-pierre et ses rebonds nécessite un peu de réflexion avant chaque utilisation. Ce déséquilibre peut rendre les parties de quatre joueurs assez compliquées et ceux qui devront jouer avec ces deux lanceurs en auront vite assez.

Les limites du jeu se font vite sentir. Outre le problème d’équilibrage des personnages, on fait le tour des mécaniques en quelques parties multi. On finit alors par taper sur tout ce qui bouge et à faire toujours la même chose. Les arènes ne sont pas très nombreuses malgré des obstacles qui se réinitialisent à chaque round. En parlant d’obstacles, on aurait aimé l’ajout d’éléments externes, apparaissant de façon aléatoire. Non seulement cela permettrait de piéger son adversaire, mais en plus cela nous donnerait un petit peu d’aide en cas de désavantage. Ce système étant absent, les joueurs aguerris auront l’avantage ! Le multijoueur c’est fun, mais il y a des limites…

La palette graphique est des plus agréables, dévoilant des couleurs aussi riches que variées et un environnement assez immersif. On est plongé en plein Moyen-Âge avec des personnages qui portent tout le décorum : casques, armures, cottes de maille… Les arènes vont aussi dans ce sens avec des éléments typiques de l’époque : herses, vieilles maisons, ponts-levis, fagots de bois…tout est fait pour nous rappeler le sujet et ça marche plutôt bien. La vue du dessus nous permet de bien apercevoir l’ensemble des différentes zones, il n’y a donc aucune ambiguïté. Le côté cartoonesque des personnages nous rappelleraient presque un Dragon’s Lair, les quatre compères étant toujours fourrés dans des situations on ne peut plus humoristiques.

Il n’y a, à ce jour, pas de version française, mais cela ne pose aucun  en rien problème si tant est que l’on maîtrise un minimum la langue de Shakespeare. Comme il n’y a pas d’histoire, les personnages ne parlent quasiment pas, quelques mots sont prononcés ici et là sans grand intérêt. Ce sont plutôt les musiques qui portent le jeu. Elles respectent l’ambiance moyenâgeuse mais ne sont malheureusement pas assez diversifiées. En effet, malgré leur côté entraînant, on en fait vite le tour, si bien qu’on se lasse rapidement. Quant aux bruitages, même s’ils ne sont pas mémorables, ils se suffisent à eux-mêmes

Trois modes de jeu nous sont proposés : les challenges du solo, avec ses 45 niveaux, la coopération du endless, où des hordes d’ennemis nous agressent par vague, et le multi-local adapté, pour des combats de deux à quatre joueurs.

L’intérêt du mode solo réside dans ses différents défis et surtout dans le fait que les victoires débloquent de nouvelles maps pour le multi. La patience est donc de rigueur si on veut pouvoir tout obtenir et cela est en contradiction totale avec les autres modes qui sont, eux, beaucoup plus nerveux et punchy.

En effet, le Endless embarque les joueurs dans des arènes envahies d’ennemis arrivant par vague. Il faut ainsi pouvoir communiquer et se mettre rapidement d’accord pour mettre fin aux hostilités. La difficulté est exponentielle, si bien qu’on se retrouve vite dans un total capharnaüm. Tout l’enjeu réside dans le score à battre à chaque session et cela peut prendre 30 minutes comme 3 heures.

Enfin, le mode multijoueur est le plus prenant et le plus intéressant et on sent que les développeurs ont mis leur maximum dans son élaboration ainsi que cette envie de rivaliser avec des jeux comme Towerfall ou Bomberman. Ici, toute la différence se fait dans les armes des personnages, les skills des joueurs et la munition unique. La chance n’existe donc pas. En prenant en compte les limites précédemment évoquées et les envies de chacun, les combats peuvent aussi bien durer le temps de quelques sessions, que toute une après-midi…

Wondershot est un titre qui se prend en main très rapidement. L’absence de scénario permet au joueur de se mettre directement dans le vif du sujet. Pas de préambule, si ce n’est le tutoriel du début, ce jeu est simple et facile d’accès. Pas besoin d’être un pro de la manette pour comprendre son fonctionnement, et c’est un bon point, car tous les gamers peuvent se retrouver dans ce titre des studios Leikir. Passée la difficulté du mode solo et de ses défis teigneux, on passe de bons moments à botter les fesses de ses amis et à tirer parti de sa munition unique qui tue en un seul coup, le tout sur une ambiance moyenâgeuse bien étudiée. On regrettera l’absence de diversité des arènes, les mécanismes qui ne se renouvellent pas et le déséquilibrage des personnages. Wondershot reste un bon titre qui fait surtout mouche lors de courtes sessions. Proposé au prix de 9,99€ sur l’e-shop de Nintendo, c’est largement rentabilisé.

Test réalisé par Mataii sur une version offerte par l’éditeur
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