Test : Resident Evil 0 sur Nintendo Switch

Resident Evil 0

Genre : Horreur, Survie, Action
Langues : Anglais Sous-titres : Français, Allemand, Espagnol, Italien, Anglais
Développé par édité par CAPCOM
Sortie France : 21/05/2019
Prix : 29.99€ sur l’eShop, 60€ en version boite (avec Resident Evil 1)
Taille : 14530.12 Mo
Joueurs : 1
Age minimum : 18+

Site Web Officiel

Il n’y a pas que les morts qui reviennent à la vie. La licence de Survival Horror qu’est Resident Evil est de nouveau au cœur d’une large opération “remaster”. Capcom tient en effet à ce que les opus les plus anciens ne tombent pas dans l’oubli. Trois d’entre eux sont sortis le 21 mai : Resident Evil, Resident Evil 4 et bien sûr Resident Evil 0. Dévoilé à l’origine sur GameCube en 2003, ce volet avait déjà été porté en 2008 sur Wii avant de bénéficier d’un remaster HD en 2016.

L’histoire, elle, n’évolue pas. Il s’agit du prequel du premier épisode de la série. Ce dernier s’intéresse aux événements qui sont à l’origine des disparitions inquiétantes aux abords de Raccoon City, une ville fictive des Etats-Unis. Tout part d’un train transportant des employés de la société pharmaceutique Umbrella Corporation. Alors qu’il traverse les montagnes Arklay, le voilà pris d’assaut par des milliers de sangsues. Alertée par l’accident, l’équipe Bravo des S.T.A.R.S. (Special Tactics And Rescue Service) est dépêchée sur place en hélicoptère mais subit une avarie qui contraint les pilotes à se poser en urgence.

Pour déterminer la position de l’équipe, une infirmière du nom de Rebecca Chambers inspecte les environs et découvre les restes d’un véhicule militaire. En fouillant à la recherche de survivants, la jeune femme met la main sur un ordre de transfert pour un prisonnier nommé Billy Coen. Cet ex-lieutenant des Marines est en effet condamné à mort et semble s’être enfui. L’équipe Bravo décide de partir à sa recherche. Alors qu’elle progresse dans la forêt, Rebecca aperçoit le train accidenté. Seule, elle décide de monter à bord, et c’est le début de l’horreur. Des cadavres reviennent à la vie et d’horribles monstres peuplent les lieux. Pour sa survie, l’infirmière est alors obligée de faire équipe avec Billy, qui s’était réfugié dans un wagon.

Avec ce remaster, Capcom met toujours en avant les caractéristiques de sa série phare. L’atmosphère lugubre et angoissante nous emporte dans un monde sombre et imprévisible. La mort est omniprésente et nous force à réfléchir à deux fois avant d’agir. Des créatures cauchemardesques rodent dans la pénombre et attendent nos moments de vulnérabilité pour nous étriper. D’abord dans le train, qui après avoir été remis en marche par l’équipe Delta, regorge d’employés zombifiés. Puis dans le centre de recherches, un vieux manoir rempli de pièges et d’expériences scientifiques ratées. Et enfin dans l’usine, où les antagonistes comme le Dr Marcus lèvent le voile sur le virus-T et son utilisation.

Le gameplay n’a pas été modifié. Rebecca et Billy sont les personnages que nous incarnons. On retrouve cette caméra fixe qui, placée dans un angle, ne nous arrange pas toujours lorsqu’il s’agit de fouiller un endroit ou un autre. Mais ce hors-champ est nécessaire pour nous faire ressentir la peur et nous empêcher de voir l’ennemi. Les contrôles sont toujours rigides, avec cette visée contre-intuitive.

Le partner zapping a été conservé. Cette fonction, innovante à l’époque, permet d’alterner entre les deux partenaires à tout moment en appuyant sur le bouton “-“. Ils peuvent alors s’entre-aider, tirer parti de leurs capacités uniques (Rebecca peut combiner des herbes, Billy a plus de force…) et résoudre des énigmes à deux. On n’utilisera pas un protagoniste plus qu’un autre car les deux sont complémentaires. Il ne sera ainsi pas possible de passer d’un point A à un point B sans profiter des forces et des faiblesses de l’infirmière et du fugitif.

Resident Evil 0 nous propose donc un côté stratégique atypique. Le partner zapping oblige à se creuser la tête. Que dire alors de la gestion de l’inventaire. Pointée du doigt comme un défaut à l’époque, cette caractéristique fait aussi son retour. En effet, le sac de chaque personnage ne comporte que six emplacements. Il est alors compliqué d’emporter beaucoup d’armes, de munitions, de soins et d’objets clés.

L’idée est de garder ce qui est nécessaire à un instant T, de semer les items inutiles sur son chemin, et de revenir les chercher lorsqu’ils s’avèrent importants. On enchaîne alors d’incessants allers-retours, brisant notre sentiment de progression. Et il faut mémoriser l’endroit où les objets ont été lâchés, sinon…ce sont des minutes et des minutes de recherche qui nous attendent. Est-ce frustrant ? Bien sûr.

Les temps de chargement sont aussi un autre point noir. Ce remaster n’apporte pas plus de fluidité puisqu’il est toujours nécessaire d’attendre de longues secondes au moment de franchir un portail ou de grimper un escalier. Les animations et changements d’écrans sont légions car il y a beaucoup de portes à ouvrir. Cela casse le rythme et nous empêche de nous immerger correctement dans le jeu. On aurait aimé pouvoir passer d’une salle à une autre de façon instantanée.

A l’instar de la version 2016, les développeurs donnent une nouvelle vie à l’ensemble des décors. Les textures sont fines et détaillées, les jeux de lumières très appréciables, et les tons sépias oppressants. Les créatures sont laides et effrayantes. Bref, l’ambiance Survival Horror est respectée, même s’il manque ce grain, inhérent à la version de 2003, qui apportait ce côté “sale”.

La bande-son est tout à fait adaptée pour un jeu d’horreur. C’est minimaliste et il y a très peu de musique. Des bruits inquiétants attirent notre attention constamment. Une respiration, un grincement de porte, un objet qui tombe, des pas au loin. Tout est fait pour nous faire appréhender le pire.

Il faut une dizaine d’heures pour venir à bout de ce soft en mode facile lors d’un premier run. Nous passons en effet du temps à mémoriser les lieux ainsi que les objets laissés par manque de place dans notre inventaire. Les allers-retours et les chargements sont très fréquents et prennent une place importante dans la durée de vie du jeu. Eh oui, ça peut paraître ennuyeux.

Une fois le jeu terminé, le mode Wesker se débloque. Ce contenu additionnel nous permet d’incarner Albert Wesker, l’homme responsable de la catastrophe de Raccoon City. Nous revivons alors l’histoire depuis le début en cassant du zombie grâce à des pouvoirs obtenus par le virus Uroboros.  Il s’agit d’un véritable défouloir puisque la puissance de cet antagoniste est énorme. Il est sympathique de rentrer dans la peau du méchant, mais ce contenu n’apporte rien de plus. Pas de nouveau scénario, pas de fonction différente, on alterne toujours entre les deux personnages et on gère comme on peut son inventaire.

Resident Evil 0 bénéficie d’un très beau portage sur Nintendo Switch. Les décors sont lisses et propres, la luminosité améliorée, et l’ambiance horror est toujours au beau fixe. Même si cet épisode n’est pas le plus mémorable, il possède ses qualités et permet de découvrir la genèse de cette franchise culte. On regrette par contre l’absence de contenu supplémentaire par rapport à la version 2016. L’écran tactile et les Joy-Con détachés ne sont pas exploitables. Les temps de chargements et la gestion de l’inventaire auraient pu être corrigés pour améliorer l’expérience de jeu. Capcom ne réinvente rien et reste fidèle à la version d’origine. De quoi attirer les nostalgiques et les néophytes qui souhaitent découvrir la saga.

Test réalisé par Mataï sur une version offerte par l’éditeur
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